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À Mayotte, Sarkozy règne
Le 21/01/2010
« Je veux rendre hommage à vos qualités professionnelles, vos compétences et aussi à votre courage », s'est exclamé Sarkozy lors de sa visite éclair le 18 janvier à Mayotte, île de l'océan Indien rattachée à la France. Ces propos élogieux ne s'adressaient pas à la population mahoraise mais à un parterre de policiers, gendarmes ou gardes-côtes chargés de la chasse aux clandestins.
Située à 70 kilomètres à peine des autres îles de l'archipel des Comores, Mayotte voit arriver chaque année des milliers de prétendus clandestins, dont beaucoup ont des liens familiaux avec les résidents mahorais. Ils arrivent en barque et finissent parfois la traversée à la nage. Une fois sur l'île de Mayotte ils vivent clandestinement, à la merci d'un contrôle, d'une interpellation. Or avant 1995, date à laquelle le gouvernement Balladur a instauré l'obligation d'un visa pour se rendre à Mayotte, la circulation entre les îles de l'archipel était possible, y compris vers cette île, dont la population avait choisi en 1974 de rester dans le giron de la République française. Depuis, les Comoriens sont devenus des clandestins, pourchassés comme tels.
Mayotte, avec une population inférieure à 200 000 habitants, a le triste privilège du record des expulsions. Celles-ci dépassent 16 000 par an en moyenne, dont deux à trois mille enfants. Pour les trois premiers trimestres de 2009, la préfecture a déjà annoncé 14 449 expulsions, dont 12 201 adultes et 2 248 enfants, laissant prévoir pour l'année en cours au moins 18 000 expulsions. Aujourd'hui, un Mahorais sur trois serait en situation irrégulière.
En fait, une partie des sommes promises par Sarkozy pour le développement de l'île seront allouées à la police, qui dispose désormais d'un hélicoptère, de trois radars et bientôt de quatre vedettes rapides, et qui a vu ses effectifs multipliés... par douze depuis 2002.
Mais le volet répressif de la politique de Sarkozy ne concernait pas seulement la chasse aux migrants. Il s'en est pris aussi aux pauvres qui, à la fin de l'année 2009, s'étaient révoltés contre la vie chère. Vis-à-vis d'eux il s'est montré menaçant, jugeant leurs protestations (leurs « exactions » a-t-il précisé) inadmissibles. « Quels que soient leur rang et leur responsabilité, a-t-il dit, ils seront recherchés et jugés. »
Haine nationale, haine de classe : c'est son programme électoral que Sarkozy est allé développer à Mayotte.
E.G
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Lopposition organise une « conférence nationale »
Le 21/01/2010
L'opposition comorienne prépare une conférence nationale afin d'élaborer des propositions à adopter pour réussir une alternance démocratique au mois de mai prochain, date fixée comme la fin du mandat de l'actuel Chef de l'Etat comorien, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Selon les organisateurs, ces assises devraient se tenir samedi et dimanche prochain à Moroni. Elles devraient réunir autour d'une même table les représentants du pouvoir et de l'opposition, des membres de la société civile, les mouvements associatifs et la communauté internationale afin d'étudier ensemble les « solutions politique et socio-économique qui permettront de sauvegarder et garantir l'unité et l'intégrité de notre pays ». C'est ce que l'on a appris lors d'un point de presse tenu, hier après midi, par l'opposition au domicile du prince Saïd Ali Kemal, leader du parti Shuma et président de la « Convergence nationale pour mai 2010 ».
Selon Saïd Larifou, le secrétaire national de cette plate forme de l'opposition, « l'initiative de la convocation d'une telle conférence devrait provenir du gouvernement. Mais nous nous trouvons dans une situation où c'est ce même gouvernement qui est à l'origine de la crise, alors l'opposition s'est trouvée dans l'obligation d'organiser ces assises afin de pouvoir énoncer les grandes lignes du projet dont nous préconisons pour le pays », a-t-il expliqué, pour justifier leur démarche.
Le respect de la présidence tournante de 2010, qui revient de droit à l'île de Mwali selon la constitution de 2001, semble être au centre des préoccupations de ces forces politiques qui s'opposent au régime du président Sambi. « Il n'y a aucune disposition, ni dans la constitution de 2001 ni dans la réforme constitutionnelle opérée en mai 2009, qui permet au président Sambi de prolonger son mandat au-delà de mai 2010 », a signalé Mohamed Ismaïla, le porte parole de la « Convergence nationale pour mai 2010 », ajoutant que « le congrès n'aura qu'à fixer la date des élections des chefs des exécutifs des îles et de l'Union et non à prolonger ni raccourcir un mandat ». « Tout ce qui se fera en dehors de ce cadre n'est autre qu'un coup d'Etat constitutionnel », a renchéri Mohamed Hassanaly, un ancien membre de la cour constitutionnelle et un des principaux leaders politiques de l'île de Mwali.
« Il y a des indices qui démontrent que Sambi veut rester au pouvoir au delà de son mandat légal. Nous attendons qu'il publie, le 26 février prochain, le décret pour le dépôt des candidatures des prétendants à la présidence de l'Union. S'il ne le fait pas nous sauront clairement qu'il veut prolonger son mandat et nous prendrons nos dispositions à ce moment là », a indiqué Larifou.
Selon Mohamed Ismaïla, porte parole de l'opposition, la présidence tournante a « une valeur supra- constitutionnelle ». « Nous ne voulons pas nous retrouver dans un contexte où les mandats soient prolongés par les parlementaires », défend-il.
F.A.
Source : Malango
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Comores, la surprise du chef
Le 21/01/2010
Pour sa première participation officielle à un tournoi, l’équipe féminine comorienne a agréablement surpris. Hier, lors du match d’ouverture face aux Seychelles, elle a maîtrisé le match de bout en bout en l’emportant par 23 à 14.
« Nous n’avons eu que douze jours de préparation », révèle Said Loukmann, leur mentor. « Certaines joueuses n’ont qu’un an de pratique, mais c’est la première fois qu’une équipe féminine participe à un tournoi », renchérit-il. Ce dernier n’est pas inconnu du hand mauricien pour avoir joué contre la sélection nationale lors des Jeux des îles de l’océan Indien, en 1998 à la Réunion. Il a, visiblement, bien préparé son équipe et les Mauriciennes auront un os dur à se mettre sous la dent, aujourd’hui.
La demi-centre, Salma Soilihi, a démontré d’excellentes qualités. Une bonne vision de jeu et une bonne entente avec son pivot Sambra Mohamed, meilleure buteur du match avec neuf buts.
L’Epress.Mu
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Mayotte : La visite du gouverneur
Le 21/01/2010
Le président français, Nicolas Sarkozy |
En visite dans l’océan Indien, le président de la République a confirmé son intention d’ancrer l’île de Mayotte dans la France. Au mépris des résolutions de l’ONU.
Nicolas Sarkozy en VRP de la mère patrie. Voilà l’impression que laisse le discours prononcé hier, à Mayotte, par le président de la République, en visite éclair dans l’océan Indien pour exalter l’appartenance de cette île des Comores à la France, après le référendum de mars dernier consacrant sa départementalisation.
Effroyable cimetière marin
« Mayotte, c’est la France », a martelé Nicolas Sarkozy devant la foule rassemblée sur la place du marché de Mamoudzou et priée de « respecter les devoirs » qui lui incombent désormais. « Je ne laisserai à aucune puissance étrangère le droit de décider qui serait français et qui ne le resterait pas. (…) Mayotte restera française », a-t-il lancé. Une allusion claire à la revendication des Comores, qui souhaitent voir cette île rendue à l’archipel. Le récent changement de statut de Mayotte, située à 9 000 kilomètres de Paris, a en effet ravivé un lourd contentieux lié à la décolonisation des Comores. Après son accession à l’indépendance, le jeune État a été admis comme membre de l’ONU en vertu de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, qui réaffirme « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, de Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli ». Une résolution que la France n’a jamais respectée, érigeant même un mur invisible pour empêcher la circulation entre l’île et ses voisines. Au point que des milliers de Comoriens périssent chaque année noyés dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, devenu, depuis l’instauration du visa Balladur en 1995, un effroyable cimetière marin.
Politique de déstabilisation
« La France n’a jamais accepté l’indépendance des Comores, d’où la séparation de Mayotte, son occupation illégale et la politique de déstabilisation de l’archipel, de coups d’État en assassinats politiques supervisés par des barbouzes, au premier rang desquelles le tristement célèbre Bob Denard », nous expliquait Mabadi Ahmed Ali, du Collectif des associations comoriennes, au moment de la consultation sur la départementalisation de Mayotte. Une politique de déstabilisation destinée, selon lui, à démontrer que seul le maintien dans la France serait synonyme de stabilité et de prospérité. Prospérité ? Alors que le « oui » à la départementalisation a été obtenu à coups de promesses d’égalité sociale, Nicolas Sarkozy a fustigé, hier, les manifestations du mois dernier contre la vie chère, marquées par des violences envers les gendarmes.
« Dans un département de France, on utilise les mots, pas les coups, le débat, pas la violence, le dialogue, pas l’affrontement, les élections, pas la loi du plus fort », a-t-il assené, en assurant que les « responsables et organisateurs de ces débordements » seraient « recherchés, jugés et punis ». L’égalité républicaine pour la répression, pas pour les droits sociaux.
R. 00Moussaoui
Joël Saget/AFP
Contrôle de la douane française. La France est en contradiction avec la résolution de l’ONU sur « le respect
de l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, Grande-Comore, Mayotte et Mohéli ».
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Bianrifi : « Tous les moyens seront utilisés pour la tournante »
Le 18/01/2010
Les mohéliens qui sont à Moroni ont organisé une réunion ce dimanche. La tournante était au cœur des discussions. Les députés originaires de cette île étaient invités pour donner leurs points de vue. Bianrifi Tarmidi, un des quatre élus nous fait part à La Gazette de sa stratégie pour faire venir la présidence tournante à Fomboni, et en mai 2010. Pour cet ancien premier ministre, il s’agit d’un enjeu qui dépasse les clivages politiques, et qui est déterminant pour la stabilité et le développement des Comores.
Quel est le message que vous avez passé aux mohéliens de Moroni ?
Bianrifi Tarmidi : A Ngazidja, il y a un grand mouvement qui réunit les mohéliens mais aussi toutes les îles. Ce mouvement estime que pour le bien du pays, il faut que les dirigeants respectent leurs engagements. Ils ont monté une commission qui travaille dans ce sens. Aujourd’hui, ce mouvement a invité les députés de Mohéli pour qu’ils viennent expliquer comment ils vont faire pour que la tournante ait lieu en 2010.
Croyez-vous pouvoir arriver à cette fin alors que vous êtes minoritaires?
Nous ne sommes pas minoritaires sur ce point. Je sais que les élus sont votés pour le développement du pays. Nous, députés mohéliens, sommes votés d’abord pour défendre la tournante. Donc, nous sommes convaincus qu’on aura des élus des autres îles qui vont nous aider à défendre le droit. Et les pronostics indiquent que nous ne serons plus les seuls à réclamer une alternance démocratique en 2010.
Les gens se sont étonnés que vous ayez voté les candidats de la Mouvance présidentielle lors du choix du président de l’assemblée ?
Si Bourhane était le seul candidat, il y aurait eu beaucoup d’abstention. Comme ils étaient nombreux, l’opposition avait donné des consignes selon lesquelles chacun vote selon ses affinités. Mais dans tous les cas cela ne change rien. On n’avait pas l’idée de choisir ensemble un candidat ou un autre.
Vous êtes un proche du chef de l’exécutif de Mohéli et les rumeurs l’annonce du coté de Sambi…
B.T. : Il faut bien comprendre la situation. Mohamed Ali Said a la responsabilité de l’île en tant que chef de l’exécutif. Mais en politique, il ne prend pas de décision tout seul, car il a des collaborateurs. Dire qu’il est du coté de Sambi, je ne le sais pas et je ne le crois pas. Mohamed Ali Said est un responsable et un politique. Aujourd’hui l’actualité en politique, c’est justement la tournante et il n’y a eu aucune négociation entre ces deux hommes qui exclut la tournante en 2010.
Que pensez-vous des mohéliens qui sont dans le pouvoir du président Sambi actuellement ?
B.T. : Je trouve qu’ils se sont réveillés un peu tard. Mais au moins ils comprennent que c’est un combat difficile qu’il faut prendre à bras le corps. C’est le combat de la paix, de la stabilité et du développement des Comores. Après 35 ans d’indépendance, il faut un minimum de stabilité pour permettre au pays d’avancer. Les mohéliens de la Mouvance se réveillent. Ils participent désormais dans nos réunions. Ils partagent aussi nos idées et ils proposent des idées pour arriver à la tournante en 2010.
Quelle sera la stratégie pour empêcher Sambi de prolonger son mandat ?
On ne privilégie aucune piste. Tous les moyens seront utilisés pour acquérir la tournante en 2010.
hzkpresse
Propos recueillis par A.A. Mguéni
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