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Réaction d’un Bangwenaute
Le 23/01/2010
Nous publions ci-après un commentaire ou analyse qui nous est adressé par Darouèche Mbaraka suite aux interventions de Djaé Ahamada, Vice-président de l’Assemblée Nationale et un briefing de la situation politique actuelle de l’Union des Comores.
La moisson s'annonce maigre au parlement comorien
La moisson s'annonce maigre au parlement comorien. On désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n'appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s'y opposant. Dans toutes les démocraties, l'opposition constitue un contre-pouvoir qui permet d'éviter que la majorité, n'ait la tentation de mener une politique portant atteintes aux droits et libertés. Ainsi, elle met en cause la responsabilité gouvernementale devant l'Assemblée nationale et saisit le Conseil constitutionnel sur toutes les questions.
Aussi, l'opposition représente la possibilité d'une alternance politique. Et en proposant un nouveau cours à la politique nationale, elle permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d'un recours. Le rôle de l'opposition est donc essentiel en démocratie. C'est pourquoi certains pays lui ont organisé un véritable statut. Cette introduction pourrait être utile au député d’Oichili Dimani, en Grande Comore. A lire l'interview de Djaé Ahamada, député de Oichili Dimani, on donne raison à celui qui a écrit un jour : « Ma maman ne lit pas la presse et M .Djaé ne l'encourage pas ». A comprendre l'interview, que M.Djaé a accordée à La Gazette de Comores, on déduit que le Ministre de Sambi, confond tout et étale ses limites intellectuelles. En effet, M. le Ministre veut interpréter du droit qu'il ignore tout ;de la politique qu'il n'a jamais apprise.
Dans un pays, le gouvernement est toujours interpellé par l'opposition et la société civile pour échapper à la dictature. Celle que Sambi vient d'installer dans le pays de Said Mohamed Djohar inquiète les observateurs. Et encore ! La moisson s'annonce maigre. Le parlement que le gouvernement vient de nous imposer traverse une sècheresse intellectuelle. Le président de l'Assemblée, chef des vigiles du Securicom, aux Comores est un cas unique dans le monde de la démocratie. Son vice président, l'ancien maître chien à Paris, sous le commandement de Moussa Minette tente de pallier la carence et enfonce le clou.(...)
Il n'y a pas à se bercer d'illusions. La situation politique aux Comores est en train de se dégrader à très grande vitesse. Le gouvernement fait tout son possible pour restreindre les libertés et pousser encore plus loin les politiques de ségrégation insulaire et de précarisation sociale.
Dans ce contexte, la volonté du gouvernement de faire passer le projet de loi fondamentale sur les réformes constitutionnelles n'était pas une simple manœuvre électorale pour s'éterniser au pouvoir mais une véritable capitulation, devant le processus de réconciliation nationale, gage de paix sociale et de stabilité politique. Depuis quand, la délation devient une méthode « normale » de gouvernement ? Dans tout cela il y a beaucoup de faiblesse masquée derrière des déclarations de fermeté et d'incapacité à faire face aux problèmes actuels. Le pouvoir en place n'a pas de stratégie pour assurer la transition instaurée par les Accords de Fomboni. En conséquence, il se contente au jour le jour de rogner les droits de la minorité et de colmater les brèches les plus criantes .Il n'y a plus de politique aux Comores. Dans cette orientation, la bassesse, la prostitution politique devient la règle et le mépris de la population s'y étale de plus en plus ouvertement.
Le pouvoir a toutefois mal mesuré le discrédit dans lequel il est tombé et la méfiance qui accompagne ses faits et gestes. M.Djaé, Einstein du gouvernement parle de déphasage et d'évènements qui dépassent les acteurs politiques de l'opposition. La politique ne s'improvise pas. C'est l'immoral Djaé qui n'a pas résisté au marathon pour entrer dans le gouvernement, au détriment du deuil de son épouse et de ses trois enfants, tous péris dans le crash du 30 juin 2009.Ce dépravé n'a pas hésité à aller danser du shigoma à Anjouan, en compagnie du président Sambi pendant la période des 40 jours de deuil national. Justement ! Où en est on avec cette question ? Djaé s'est lancé en pré-campagne, brillant par son absence pendant que le peuple se trouvait à Iconi dans les funérailles des victimes du crash. Djaé qui, à un moment où les Comoriens réclament que lumière soit faite autour du crash, il réclamait haut et fort auprès du Yemenia que les 20 000 euros prévus dans le cadre de l'indemnisation des victimes lui soient versés pour avoir perdu sa famille dans le crash.
C'est le vrai visage du tout nouveau vice président de l'Assemblée de l'Union. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Djaé qui n'a pas tiré les leçons de son séjour à la prison centrale de Moroni pour avoir détourné des fonds du Projet Education ferait mieux de modérer son menu en faveur d'une autre politique, d'une politique qui pourrait être efficace contre la mafia et l'anarchie de Sambi. Depuis l'arrivée de Sambi au pouvoir, la pensée critique est soumise à rude épreuve dans notre pays. Cette vérité pourrait être amère. Dans l’Oichili, notamment à Irohé, les gens qui connaissent M. le député, gendre du prince Abdourazak Abdoulhamid, ancien chauffeur des sous officiers de la gendarmerie française et actuelle président de la Cour constitutionnelle ne me contrediront point. Le discrédit qui a atteint l'ancien Ministre de la Communication a rejailli très souvent sur les courants les plus novateurs de ce régime, cadet de celui de Vichy.
Beaucoup d'intellectuels qui s'étaient radicalisés au cours des précédents régimes sont ouvertement passés sur des positions réactionnaires, soit par déception ou conviction, soit pour trouver un nouveau champ d’intervention, à l'exception du pseudo cardiologue nommé Sounahadji qui voit en Sambi, le sauveur au même titre que Dadis Camara. Normal. Le cardiologue est un diplômé des fantômes universités de Guinée Conakry. Quand on lit les arguments et les analyses de Sounahadji comme ceux de Djaé on se rend compte que le recul de la pensée critique aux Comores est accompagné d'un renforcement des tendances à simplifier les questions qui préoccupent le peuple.
Désormais, la recherche de l'effet, de la trouvaille médiatique a fini chez certains par balayer toute honnêteté intellectuelle, tout scrupule dans l'utilisation des arguments. Il est devenu possible d'attaquer des politiques sans les avoir connus, en exprimant seulement le soupçon
Darouèche Mbaraka
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Faites revêr, rien de mieux pour diriger un peuple
Le 23/01/2010
Sambi n'est que le symptôme d'une société comorienne malade de son ignorance, brandie comme un étendard et qui cultive la médiocrité comme d'autres cultivent du cannabis, qui se voile la face devant le produit de ses turpitudes, qui a érigé comme normes l'indiscipline, le passes-droit, le non respect de toute loi et comme règle celle du makara-kara, poussée à son extrême limite, et qui tente de vivre par le rêve.
Le code moral de la société comorienne qui a jadis guidé les sultans dont les batailles n'étaient pas aussi insensées qu'on le dit, a laissé la place au notable des temps modernes, celui à qui il suffit de répandre des poignée de riz à sa classe d'âge, de distribuer sept enveloppes de billet de banque au sept Ngazidja réunis au cours d'un madjlisse et de se draper d'une écharpe achetée à bas prix chez un petit marchand à brouette, pour devenir Roi du village.
Ce roi sans couronne et dépourvu de la dignité qui sied à son rang, n'a plus qu'à vivre aux crochets d'un fils prodigue qui a réussi à dévier les miséreux deniers de l'Etat vers ses proches, aux plus faibles qui acceptent docilement son autorité et qui paient un lourd tribu et aux esprit tordus qui l'utilisent pour assoir leur pouvoir.
Quel rapport y a-t-il entre d'une part un Mlahaïli Wa Djoumbé qui s'offusque et s'indigne quand Said Mohamed Cheikh lui tend une enveloppe de 100.000 francs (une fortune à l'époque) comme récompense légitime d'une démarche de réconciliation avec le Prince Sid Ibrahim et d'autre part, un énergumène enturbanné, porteur de l'écharpe blanche pliée en triangle sur les épaules, nu dans son son djouba vert et qui, toute honte bue, arbore le veul sourire de la servilité quand il empoche 10.000 francs, pour faire partie d'une délégation de notables, sans prendre garde au regard accusateur de l'effigie d'Al-Habib Omar ben Soumet sur le billet de banque qu'on lui a remis ?
On a beau dire que la société de l'honneur décrite par Sultan Chouzour n'est plus, que la dignité portée comme un étandard a vécu et que la misère pousse le comorien à la prostitution politique, à la génuflexion devant l'argent même mal acquis et aux courbettes pour ne pas casser sa colonne vertébrale, il n'empeche, la frénésie avec laquelle, même celui qu'on attendait le moins se jette sans vergogne sur l'illicite, le haram, le riba, on a envie de raser les murs et, si celà était possible, de se trouver à mille lieux des Comores. "Opva mdru ko pvayi" dit-on ici. Si cet adage était à suivre, il n'y aurait pas eu l'Hégire et donc aucun espoir de voir triompher la vérité.
La société comorienne avance ou recule plutôt, les yeux bandés. Elle sait ou plutôt ignore qu'en ce siècle religieux longtemps prédit par André Malraux, ce siècle de la technologie de l'information, du choc des civilisations, du terrorisme violent des uns et de la barbarie morale des autres, ce siècle des changements climatiques et des grandes catastrophes, elle risque de disparaitre corps et âme, avec les lambeaux de sa culture et les restes de sa civilisation de jadis, dans les labyrinthes de la mondialisation, le mythe de ses nouveaux charlatans à la barbe et au turban, dont la connaissance du Coran ne pèserait pas le poids du cerveau d'un moineau..
Et portant, cette société en déliquescence continue à avancer, en reculant, s'obstinant à errer dans tous les sens, tel un coq sans tête, quelques instants avant de s'effondrer. Sauver les apparences, surtout les apparences. Pauvres ? Ah la belle affaire, j'irai exhiber mes 10, 20 ou 30.000 francs dans un toirab. Sans le sous ? Aucun problème, je remettrai aux flatteurs la somme envoyée par mon frère de Paris via Western Union quand on citera mon nom lors des éloges traditionnels (shunduwantsi). Le pays est dépourvu de bonne gouvernance ? J'ai la solution, j'enverrai Mdoumbé, Papa Konomi, Foundi Maoulida, Abdourahman et les autres pour y mettre bon ordre. Et pour couronner le tout, j'élirai d'abord El-Bak et Fazul qui se ligueront pour aller boxer Azali et ensuite je les mettrai tous sur la touche en élisant SAMBI.
Sambi est l'incarnation vivante de la société comorienne, celui qui ressemble le plus, pour l'instant, à la majorité des comoriens: un savoir, vague et approximatif et une inculture que l'on noie dans la parole et le verbe haut (faswaha), sachant placer le bon verset du Coran quand il le faut et surtout doté d'une capacité sans pareille à faire rêver un peuple démuni de tout et qui rêve pour fuir la triste réalité, d'un rêve à doses homéopathiques comme pour s'enivrer. En phase avec son bon peuple, Sambi a juré, sous les applaudissements, de faire disparaitre les cases en pailles et en tôles pour les remplacer en 4 ans par des maisons en briques cuites. Il a dit, sous les youyous, Wallah! J’arracherai même le collier en or des dames si c'est le produit de la gabegie.
Il a promis la tolérance zéro vis-à-vis de la corruption. Et le merveilleux village du Paradis de la Lune (Jannat el Kamar) ? le splendide Hotel Galawa, à raser pour le remplacer par du beau gazon ? Et la Corniche de Moroni, si beau à admirer avec ses villas, ses palaces, ses plages et ces centres commerciaux virtuels, si joliment peints sur des panneaux? Et combien de ports dans chaque île? Le pétrole en septembre, comme s'il en pleuvait et l'or, oui l'or, le diamant, les pierres précieuses qui jailliront de notre sous-sol. Il suffira de gratter un peu le sol pour en trouver.
Et puis les mannes, les vannes et les arbres à argent (mwiri wa mpessa) comme les Comores n'en ont jamais vu, plantés sur place ou en provenance des pipelines de nos cousins du Golf, de nos ancêtres chiraziens, de nos bienfaiteurs de la Fondation Khomeiny! Et les milliards qui tombent ! Il suffit que le Président tende le bras pour que Allah, qui ne lui a jamais rien refusé, ploie ses interlocuteurs aussi coriaces que le FMI et la Banque Mondiale qui, subjugués par l'éloquence proverbiale de Son Excellence Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, comme il tient souvent à le préciser, hypnotisés par son charisme, dompté par son magnétisme, se précipitent pour ouvrir les portes des coffres-forts ou fassent marcher la planche à billets. Et les emplois ici ou dans le monde arabe?. Et puis, argument sans appel, quel président serait capable de faire construire une route avec du goudron enrobé dans sa capitale?
Le lecteur comorien de ces lignes m'en voudrait à mort si je tentais de faire semblant de les réveiller. Qu'il est si doux de rêver ! Alors que ces empêcheurs de rêver en rond et en ronflant, gradés ou pas, mettent une sourdine et laissent notre société de rêve telle quelle. Quelle mort plus douce que celle qui vous prend dans votre sommeil?
Ali Mohamed Said Ali
Moroni – Comores
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Le vice-président Idi Nahoim sermonne le camp adverse
Le 23/01/2010
Le vice-président Idi Nadhoim |
Dans une conférence de presse (très détendue) tenue à l'hôtel Itsandra en début de matinée, le vice-président Idi Nadhoim entouré de membres du gouvernement et du vice-président de l'assemblée, Djae Ahamada, s'est livré à un exposé visant directement l'opposition et surtout son nouveau chef de file, le président Azali.
Après avoir fait un bref résumé des réalisations du gouvernement et de l'évolution politique des Comores de 1999 à aujourd'hui, Monsieur Nadhoim s'est étonné de voir Azali faire son retour politique. « Alors que nous l'avions toujours considéré comme un officier de réserve, nous avions été surpris par son manque d'engagement lors du débarquement militaire à Anjouan. En effet, nous nous attendions à ce qu'en tant qu'ancien chef d'Etat Major, ancien chef d'Etat et en tant que signataire des accords de Fomboni, le colonel Azali accompagne le général Salimou en mars 2008 à Anjouan. Malheureusement, il ne l'a pas fait. A l'image de ce qu'il a fait pour le pays, il était prévisible qu'il ne bougerait pas un doigt. Car il s'était mis d'accord avec Mohamed Bacar, sous sa présidence, que chacun reste sereinement dans son île.»
Pour Idi il est évident qu'Azali n'a pas sa place dans la politique comorienne. « Comment expliquer ses éternels échecs aux élections ? Sa propre élection avait dû être confirmée par des juges venus du Bénin et du Sénégal. Ensuite il a perdu face à Elbacq aux élections présidentielles des îles et aux députés des îles et de l'Union. Aux dernières élections il n'a pu faire élire aucun de ses partisans CRC. A un moment donné il faut tirer les conclusions des échecs. Je lui conseillerai ainsi de retourner à Kandani, en sa qualité d'officier de réserve, si bien sûr, Dossar (ministre de la défense) qui est à coté de moi veut de lui."
Le vice-président comorien a ensuite mis en garde l'ancien chef de l'Etat contre toute tentative de déstabilisation de l'actuel régime. « Nous vous suivons de près et ne vous laisserons pas de marges de manœuvre. Nous n'hésiterons pas une seule seconde à prendre nos responsabilités face à vos tentatives.»
A propos de la tournante et de la constitution comorienne, Monsieur Nadhoim a clairement affiché les principes démocratiques du président Sambi, « qui aurait pu mettre une date de fin de mandat en 2015 dans la révision constitutionnelle par exemple et faire élire la constitution afin de rester au pouvoir ». Mais le président Sambi a voulu, selon Idi Nadhoim, laisser la population s'exprimer, en laissant l'ensemble des élus décider des sorts des gouverneurs et du chef de l'Etat. « Une décision qu'Azali n'aurait jamais osé prendre ».
Djae Ahamada et le ministre Fouad ont emboîté le pas au vice-président en déclarant que l'on ne pouvait pas trouver de solutions plus démocratiques. Ils ont rappelé le renouvellement de confiance que la population a exprimé au président Sambi à chaque échéance électorale, contrairement à ce qu'elle avait habitué son prédécesseur. Pour Djae Ahamada, l'actuelle constitution est juridiquement plus « légale » que la constitution de 2001 qui avait été conçue et proposée par des putschistes et des partis politiques sans aucune légitimité populaire. Et « la révision constitutionnelle de mai 2009 stipule clairement que la date des prochaines élections seront déterminées par le congrès. Il n'y a pas à débattre dessus, la population s'est exprimé sur le sujet ».
Le ministre Fouad, qui est de Mohéli, a quant à lui tenu à rappeler que « les mohéliens ont été ceux qui ont approuvé le plus largement, la révision constitutionnelle en mai 2009. » Avant de préciser que les mohéliens auront la « chance d'avoir un président ET un vice-président de Mohéli, contrairement à ses prédécesseurs grand comorien et anjouanais ». Mohamed Dossar et Nourdine Bourhane se sont enfin étonnés de voir « l'opposition comorienne accepter des articles de la constitution et en refuser d'autres alors que les comoriens ont adopté l'ensemble des articles ».
Enfin le vice-président Nadhoim s'est étonné d'apprendre que « Monsieur Azali (se soit) rendu à Mayotte pour l'arrivée de Sarkozy » Une honte pour les Comores selon lui. Avant de clore son intervention, le vice-président a tenu à mettre en garde une nouvelle fois l'ancien président des Comores, « qui n'a pas les capacités intellectuelles pour mener à lui seul une déstabilisation, car même son coup d'Etat de 1999 avait été planifié et exécuté par le colonel français surnommé Jolo ».
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Percée du chiisme aux Comores
Le 21/01/2010
Les mennées du chiisme militant en Union des Comores ne sont pas pas une simple vue de l'esprit. Pour illustrer cette affirmation, il suffit de prendre l'exemple de l'action déployée par les iraniens installés dans les trois iles, en direction de l'élite religieuse d'une part et, d'autre part celle dirigée vers la population la plus démunie de l'archipel.
Combien de comoriens savent que des inoffensifs locaux du Centre Artisanal de Bandamadji, jadis financé par la COI, transformés en quartier général de la Fondation Khomeiny, part chaque jour, des instructions données à de jeunes cadres comoriens, parlant souvent le persan, sinon l'arabe, dont la discrétion dans l'action n'a d'égal que leur patiente détermination et leur dévouement envers leur employeur ?
Les directives ciblent d'abord les élites religieuses du pays, les maillons indispensables pour atteindre une population musulmane à cent pour, adeptes et pratiquants d'un Islam sunnite millénaire tolérent qui porte encore les traces du chiisme qu'on dit avoir été dominant aux Comores jusqu'au 12ème siècle.
Nous sommes au Centre Artisal de Bandamadji, un jeudi du mois de Chawwal de l'année dernière. Le directeur de la place est affairé : il accueille des imams, des hatub, ces prédicateurs chargés par les communuatés villageoises de leur precher la bonne parole chaque vendredi dans leurs grandes mosquées. Ce matin, le personnel est au petit soins pour les invités: petit fours, gateaux comoriens, biscuits importés d'Iran, thé, café, juis de fruit.
Enfin le Directeur parle à ses hotes d'honneur, longuement, pour faire la biographie du Grand Ayatoullàh Al Ouzamà Al Moussawwi Khomeiny et ses grandes oeuvree en faveur de l'Humanité et des Musulmans. Les imams invités, ,à qui, discrètement, on remet à la sortie une enveloppe contenant la modique somme de 50 euros, sont priés de parler du Grand Imam dans leur prochain sermon du vendredi et d'inviter les fidèles à prier pour lui en ce mois anniversaire de sa mort.
Combien d'entre eux font la différence entre leur profonde affection et celle que les comoriens ont pour le Prophète Mohamed et ses déscendants, les charifs comme on les appelle ici, et les chiites duodécimains incarné ces derniers décennies par l'Imam Khomeiny, qui ne considèrent pas le Coran comme la Parole d'Allah et qui accusent les Compagnons du Prophète d'avoir falsifié et modifié la ''vraie'' Parole d'Allah ?
Si ce prosélytisme reste encore discret à Ngazidja, il n'en inquiète pas moins les Ulémas qui, offusqués par le chiisme rampant qui s'infiltre dans la société comorienne, ont publié un communiqué de protestation lors de la venue d'une grande délégation de la Fondation Khomeiny aux Comores. A Anjouan, par contre, le Chiisme a pignon sur rue depuis l'avèenement de l'Ayatollah comorien à la présidence de l'Union. Ici, un de ses proches, prêche ouvertement dans la moquée chiite et dispose d'une radio et d'une chaine de télévision jadis créees par M. SAMBI, pour diffuser sa propagande.
L'action en direction des plus démunis se veut également discret. Plus de 800 familles comoriennes reçoivent leur ration de riz, d'huile ou de lait en poudre en plus de la pécule mensuelle qu'il reçoivent dans les différents centres de la Fondation Khomeiny aux Comores. Les orphelins, les mères seules et les handicapés soigneusement rescencés, y bénéficient de cete charité et, comme tous les autres necessiteux, reçoivent des soins de santé gratuits au centre hospitalier du Croissant Rouge Iranien installé à Moroni. Les enfants de cette population cible peuvent également acquérir une formation professionnelle dans la couture, la menuiserie, l'électricité et l'informatique, au Centre de Bandamadji.
Si on ajoute à celà, la formation militaire donnée par des instructeurs iraniens à de jeunes recrus comoriens, et les centaines de bourses d'étude en Iran, offerts aux étudiant, on a une image complète sur les menées du chiisme militant en Union des Comores.
Si on n'y prend pas garde, L'Iran est entrain de créer un petit Liban en plein Océan Indien. Un coin enfoncé pour les français présents à Mayotte et un atout de plus de la République Islamique dans leur bras de fer avec les occidentaux à propos du nucléaire.
Chaihane Ali Assoumani
Ngazidja - Comores
Nouveau billet
Le 21/01/2010
Le " kwezi wa Maore ", lancé par le président français à Mayotte est aux antipodes du "Assalam aleïkum" de Barack Hussein Obama au Caire, ou le "Ich bin ein Berliner" de John Fitzgerald Kennedy à Berlin. Les mots les plus simples peuvent être porteurs d'espérances, s'ils expriment une vérité, s'ils prêchent pour la paix et la concorde. Le message du président français "Mayotte, c'est la France!", prononcé avec un ton gaullien, rappelant "l'Algérie française", sonne comme un défi à la communauté internationale et un déni du droit qui régente le monde. Un discours volontairement offensif.
Aux Mahorais, Sarkozy conseille "de ne pas donner du travail aux Comoriens" des autres îles, pour sauver Maore de la misère. Manifestement, Sarkozy se croyait en banlieue parisienne, ignorant que la foule qui l'écoutait était constituée des Comoriens des quatre îles. Parce qu'aux "Comoriens", le président français promet la reconstruction d'un centre de rétention administratif opérationnel en 2012", un radar de plus pour mieux contrôler le "flux migratoire" en mer, une augmentation des effectifs de la police aux frontières et des moyens aériens supplémentaires. Sarkozy sait que l'Onu a pris à témoin les nations du monde, le 28 novembre 1994 affirmant que "conformément aux accords signés le 15 juin 1973 entre les Comores et la France, relatifs à l'accession des Comores à l'indépendance, les résultats du référendum du 22 décembre 1974 devaient être considérés sur une base globale et non île par île…"
Le référendum du 29 mars 2009 pour la départementalisation de Mayotte qui sert de référence pour expliquer l'adhésion populaire des Mahorais à la République française est considéré comme une mascarade. A Mayotte, le président français a fixé le tableau. L'île est sur le pied de guerre contre leurs familles des autres îles.
Simultanément, les manifestants Mahorais qui réclamaient une vie décente ont été priés de se taire. Un discours qui tire sa philosophie dans celui de Dakar, à milles années lumières de la déclaration historique d'Obama en Egypte et de Kennedy à Berlin. Le premier a retiré la première pierre du mur de défiance qui sépare l'Occident et le monde musulman, le second a célébré le monde libre qui a vaincu la haine. Quarante ans après Kennedy, un an près Obama, le président Sarkozy à contrecourant de l’histoire dresse en 2010, son mur. Avec ses traumatismes, ses blessures ouvertes, refusant de refermer à jamais ce cimetière marin qui continuera à couvrir de son linceul bleu, des femmes, des hommes et des enfants…
Sarkozy avait la possibilité de mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités. Aux autorités comoriennes, de vaincre la corruption qui gangrène l'Etat et empêche tout développement, et aux élus Maorais, de prendre en charge la destinée de sa population, dans la perspective, de recréer sur des bases saines l'archipel des Comores. Il a choisi de décevoir.
Ahmed Ali Amir
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La moisson s'annonce maigre au parlement comorien
On désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n'appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s'y opposant. Dans toutes les démocraties ,l'opposition constitue un contre-pouvoir qui permet d'éviter que la majorité, n'ait la tentation de mener une politique portant atteintes aux droits et libertés.
Ainsi,elle met en cause la responsabilité gouvernementale devant l'Assemblée nationale et saisit le Conseil constitutionnel sur toutes les questions.Aussi,l'opposition représente la possibilité d'une alternance politique. Et en proposant un nouveau cours à la politique nationale,elle permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d'un recours. Le rôle de l'opposition est donc essentiel en démocratie. C'est pourquoi certains pays lui ont organisé un véritable statut.Cette introduction pourrait être utile au député de Oichili Dimani,en Grande Comore.
A lire l'interview de Djaé Ahamada,député de Oichili Dimani,on donne raison à celui qui a écrit un jour :- Ma maman ne lit pas la presse et M .Djaé ne l'encourage pas -. A comprendre l'interview,que M.Djaé a accordée à La Gazette de Comores,on déduit que le Ministre de Sambi, confond tout et étale ses limites intellectuelles.En effet,M.le Ministre veut interpréter du droit qu'il ignore tout ;de la politique qu'il n'a jamais apprise.Dans un pays,le gouvernement est toujours interpellé par l'opposition et la société civile pour échapper à la dictature. Celle que Sambi vient d'installer dans le pays de Said Mohamed Djohar inquiète les observateurs.
Et encore !La moisson s'annonce maigre.Le parlement que le gouvernement vient de nous imposer traverse une sècheresse intellectuelle.Le président de l'Assemblée,chef des vigiles du Securicom,aux Comores est un cas unique dans le monde de la démocratie.Son vice président,l'ancien maître chien à Paris, sous le commandement de Moussa Minette tente de pallier la carence et enfonce le clou.(...)
suite de la moisson est maigre(..)Il n'y a pas à se bercer d'illusions. La situation politique aux Comores est en train de se dégrader à très grande vitesse. Le gouvernement fait tout son possible pour restreindre les libertés et pousser encore plus loin les politiques de ségrégation insulaire et de précarisation sociale.
Dans ce contexte, la volonté du gouvernement de faire passer le projet de loi fondamentale sur les réformes constitutionnelles n'était pas une simple manœuvre électorale pour s'éterniser au pouvoir mais une véritable capitulation, devant le processus de réconciliation nationale,gage de paix sociale et de stabilité politique.Depuis quand,la délation devient une méthode - normale - de gouvernement ?
Dans tout cela il y a beaucoup de faiblesse masquée derrière des déclarations de fermeté et d'incapacité à faire face aux problèmes actuels. Le pouvoir en place n'a pas de stratégie pour assurer la transition instaurée par les Accords de Fomboni .
En conséquence, il se contente au jour le jour de rogner les droits de la minorité et de colmater les brèches les plus criantes .Il n'y a plus de politique aux Comores.Dans cette orientation, la bassesse, la prostitution politique deviennent la règle et le mépris de la population s'y étale de plus en plus ouvertement.Le pouvoir a toutefois mal mesuré le discrédit dans lequel il est tombé et la méfiance qui accompagne ses faits et gestes.
M.Djaé, Einstein du gouvernement parle de déphasage et d'évènements qui dépassent les acteurs politiques de l'opposition.La politique ne s'improvise pas.C'est l'immoral Djaé qui n'a pas résisté au marathon pour entrer dans le gouvernement ,au détriment du deuil de son épouse et de ses trois enfants,tous péris dans le crash du 30 juin 2009.Ce dépravé n'a pas hésité à aller danser du shigoma à Anjouan, en compagnie du président Sambi pendant la période des 40 jours de deuil national.Justement!Où en est on avec cette question ?
Djaé s'est lancé en pré-campagne,brillant par son absence pendant que le peuple se trouvait à Iconi dans les funérailles des victimes du crash.Djaé qui,à un moment où les Comoriens réclament que lumière soit faite autour du crash,il réclamait haut et fort auprès du Yemenia que les 20 000 euros prévus dans le cadre de l'indemnisation des victimes lui soient versés pour avoir perdu sa famille dans le crash.
C'est le vrai visage du tout nouveau vice président de l'Assemblée de l'Union. Une hirondelle ne fait pas le printemps.Djaé qui n'a pas tiré les leçons de son séjour à la prison centrale de Moroni pour avoir détourné des fonds du Projet Education ferait mieux de modérer son menu en faveur d'une autre politique, d'une politique qui pourrait être efficace contre la mafia et l'anarchie de Sambi .
Depuis l'arrivée de sambi au pouvoir, la pensée critique est soumise à rude épreuve dans notre pays. Cette vérité pourrait être amère. Dans le Oichili,notamment à Irohé,les gens qui connaissent M. le député, gendre du prince Abdourazak Abdoulhamid,ancien chauffeur des sous officiers de la gendarmerie française et actuel président de la Cour constitutionnelle ne me contrediront point.Le discrédit qui a atteint l'ancien Ministre de la Communication a rejailli très souvent sur les courants les plus novateurs de ce régime,cadet de celui de Vichy.
Beaucoup d'intellectuels qui s'étaient radicalisés au cours des précédents régimes sont ouvertement passés sur des positions réactionnaires, soit par déception ou conviction, soit pour trouver un nouveau champ d'intervention ,à l'exception du pseudo cardiologue nommé Sounahadji qui voit en Sambi,le sauveur au même titre que Dadis Camara.Normal.Le cardiologue est un diplômé des fantômes universités de Guinée Conakry.
Quand on lit les arguments et les analyses de Sounahadji comme ceux de Djaé on se rend compte que le recul de la pensée critique aux Comores est accompagné d'un renforcement des tendances à simplifier les questions qui préoccupent le peuple. Désormais,la recherche de l'effet, de la trouvaille médiatique a fini chez certains par balayer toute honnêteté intellectuelle, tout scrupule dans l'utilisation des arguments. Il est devenu possible d'attaquer des politiques sans les avoir connus, en exprimant seulement le soupçon .
Darouèche Mbaraka