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Le président Sambi s’accroche au pouvoir
Le 05/03/2010
Troubles à Mohéli suite à la prolongation de son mandat
A Mohéli, une île située dans les Comores, la colère gronde. Des manifestants ont incendié des voitures et des maisons pour exprimer leur mécontentement suite au vote du Congrès, lundi, reportant les élections à novembre 2011. Cette décision prolonge le mandat présidentiel d’Ahmed Abdallah Sambi, censé se terminer le 26 mai prochain. Un coup dur pour l’île de Mohéli qui devait hériter de la présidence tournante en 2010.
Des carcasses de voitures calcinées, des maisons brûlées... depuis quelques jours, l’île de Mohéli, dans les Comores, est le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les habitants. « La police a lancé des gaz lacrymogènes et a tiré sur les manifestants venus protester contre la venue d’ Ikililou Dhoinine, le vice-président de l’Union des Comores, dont la maison a été incendiée, et des deux ministres de Mohéli », rapporte jeudi Mahamoud Bencheikh, un membre actif du Mouvement des jeunes patriotes mohéliens. Pour l’heure, on ignore si cette rixe a fait des blessés. La population reproche à ces trois hommes politiques d’avoir aidé au prolongement du mandat du président fédéral des Comores, Ahmed Abdallah Sambi. Lundi, le Congrès a voté le report des prochaines élections à novembre 2011, en l’absence de 24 élus de l’opposition qui ont décidé de boycotter les assises. Une décision mal accueillie par les Mohéliens à qui devait revenir le 26 mai prochain la présidence de l’Union des Comores conformément à la Constitution, qui stipule que les trois îles (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) doivent prendre la tête du pays à tour de rôle.
Les relations avantageuses de Sambi
D’après Mahamoud Bencheikh, le président chercherait à renforcer ses liens en conservant le pouvoir, avec les pays arabes et notamment avec l’Iran où il a fait des études de théologie. « De grands groupes arabes sont en rapport avec Sambi, ils disent qu’ils veulent investir dans le pays, mais pour l’instant ce ne sont que des promesses », confie le jeune homme.
Depuis 2008, les Comores, sous l’impulsion d’Ahmed Abdallah Sambi, favorisent la venue des nouveaux investisseurs en délivrant la citoyenneté économique à des milliers d’étrangers pour renflouer les caisses de l’Etat. Pour avoir le droit à la citoyenneté, « il faut que les pays demandeurs présentent un programme d’investissement aux Comores » et que « chaque candidat verse l’équivalent de 2000 euros et s’engage à développer l’économie rurale », stipule le ministre Hamadi dans un article du Monde. Le pays aurait d’ailleurs conclu un premier accord avec les Emirats arabes unis qui auraient promis de verser « à très court terme » 200 millions de dollars au Comores, selon le ministre.
Les Mohéliens mis à l’écart
Est-ce pour ne pas mettre à mal ces rapports économiques que le président fédéral des Comores a décidé de prolonger son mandat ? Certains Mohéliens en sont convaincus. Pour eux, Ahmed Abdallah Sambi prépare le terrain depuis longtemps. Le 17 mai 2009, il avait appelé à un référendum pour changer la Constitution afin d’allonger son mandat présidentiel de quatre à cinq ans et confier l’harmonisation des élections au Congrès, dont son parti est majoritaire. Une consultation très contestée au vu du faible taux de participation. Si les Mohéliens sont les premiers à pointer du doigt les écarts du président, c’est qu’ils se sentent pour la plupart déconsidérés. « Comme nous représentons 5 à 10% de la population comorienne totale, le gouvernement pense qu’on ne peut prendre la tête du pays », confie Mahamoud Bencheikh.
Si Ahmed Abdallah Sambi ne décide pas de remettre la présidence à l’île de Mohéli en mai 2010 comme il était convenu, les habitants pourraient demander leur rattachement à la France en tant que territoire d’Outre-mer (TOM) ou autoproclamer leur indépendance. « Les autres îles sont dépendantes de Mohéli car c’est elle qui est la première productrice de Manioc et de banane. Sans nous, ils risquent d’être handicapés », observe Mahamoud Bencheikh. En attendant un grand rassemblement est prévu, samedi prochain, à Fomboni, le chef lieu de Mohéli, pour protester contre ce vote du Congrès.
Afrik.com
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La situation dégénère à Mwali...
Le 05/03/2010
Pourtant tout semblait bien commencer dans le début de la matinée de ce jeudi où seulement une voiture en mégaphone sillonnait la ville, pour appeler les gens à aller à Bandar es Salam « faire l'affaire ». Là bas, le diplomate José Francisco Madeira est attendu avec, selon un membre de l'opposition, certains membres du gouvernement de l'union, originaires de Mwali. « Koula Mwali wakweli leo !! narimouené » [les vraies mohéliens doivent se montrer aujourd'hui] c'est la chanson de la tournante du DJ Edemou dans une Renault 21, qui servait à monter l'adrénaline aux manifestants.
C'est aux environs de 11h lorsque devait atterrir l'avion d'Air service Comores que la situation s'est empirée. Toutes les artères de la capitale ainsi que la route qui mène à l'aéroport sont barricadées. Des pneus et voitures son brulés. Il est devenu impossible de joindre l'aéroport en voiture, les motos et bicyclettes passaient difficilement. Bien que des militaires sont déployés un peu partout, un groupe de femmes avec quelques hommes à leur cotés parvient à envahir l'aérodrome. L'hymne nationale du régime Ali Soilihi et des chansons de l'embargo de 1992 animaient la foule. L'avion atterri quelques minutes après mais sans Madeira ni autorités du pouvoir central. Seul le commandant de la gendarmerie Halidy Charif et quelques simples civils sont descendus de l'avion.
Le vice président Iklilou et le ministre Oukacha ont suivi le vol de Comores Island Airline de 14h, tandis que le ministre Fouad Mhadji, selon la rumeur, aurait suivi le même vol mais serait descendu à Anjouan. C'est alors que les choses deviennent sérieuses. Les manifestants affrontent les militaires, des femmes et des jeunes garçons sont baissés lors que ces autorités de l'union descendaient de l'avion.
Dans la capitale, la tension monte d'un cran. Toutes les boutiques sont spontanément fermées, aucune activité régulière dans la capitale n'est plus possible. « Tous les anjouanais doivent plier bagage on en a assez » lancent des manifestants en colère. Toutes les paillotes tenues pour la plupart par des vendeurs anjouanais au marché de Fomboni sont incendiées après que le lieu ait été déserté quelques minutes avant.
L'ambulance que le vice-président Ikililou avait fait don au CHR de Fomboni mais qui n'a jamais circulé à cause de son état vétuste a été emporté par les manifestants jusqu'à la route principale pour être brulée. L'incident le plus grave s'est produit à la pharmacie du même vice président Iklilou Dhoinine. Ici, la porte a été défoncée, tout a été brulé en quelques secondes. Des ordinateurs, des meubles et tous les médicaments sont carbonisés après être jetés dehors, pendant que les autorités de l'union se réunissent en conclave dans les locaux de la coordination du gouvernement central qui se situe entre Boingoma et Bandar es Salam, impossible de joindre la capitale.
Le commandant de la gendarmerie à sa descente de l'avion, prend la direction de Bonovo où il a eu un entretien de plus d'une heure de temps avec le chef de l'exécutif de l'ile Mohamed Ali Said, mais malgré l'insistance de La Gazette et HZK-Presse, aucune information n'a filtré de leurs entretiens.
En un mot, à l'heure où nous bouclions cet article, l'image de la capitale de l'ile de Djoumbé Fatima aujourd'hui rappelle étrangement les événements de l'année 1992 et même avec une ampleur plus inquiétante. On déplorait en fin de soirée 4 blessés et d'importants dégâts matériels. C'est une ville complètement en fumée et paralysée. « La fête ne fait que commencer » annonce un des manifestants que HZK-Presse a croisé dans la rue. Aucune personnalité politique ni du pouvoir ni de l'opposition n'a encore fait de déclaration sur cette nouvelle crise qui embrase Mwali, trois jours seulement après le vote par le Congrès de la loi qui a prorogé de 18 mois le mandat du chef de l'Etat.
La Gazette&hzk-presse
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L’image des Comores prend un sacré coup !
Le 05/03/2010
Sambi et ses Lieutenants |
Par Mouhssin Abdallah
Brest, France
Les affidés du régime Sambi nous ont dit que grâce à l’action de leur mentor, l’image des Comores est aujourd’hui positive. Une sacrée blague ! Les deux communiqués du Quai d’Orsay et de l’Union Africaine signifient, s’il en était besoin, que notre pays est aujourd’hui devenu une République bananière, où le président peut, par une parodie de référendum, modifier la constitution et dire à des pseudo-parlementaires (tout le monde sait dans quelles conditions se sont déroulées les législatives) de lui prolonger son mandat autant qu’il le voudra.
Cela nous rappelle Mobutu, Eyadema, Omar Bongo,….Les Comores avaient commencé à renouer avec une certaine stabilité politique depuis 2001. L’opinion internationale avait déjà oublié cette série de coup d’Etat qui nous collait à la peau. Et certains ne cessaient de louer le modèle démocratique de l’archipel dans une Afrique où l’alternance au pouvoir est un fait rarissime. Les élections de 2006 avaient donné une meilleure image à notre pays.
Mais, voilà que, par son souci de se maintenir au pouvoir pour, dit-il, achever des chantiers qu’il n’a jamais commencés, le président Sambi est en train de gaspiller ce capital de confiance dont bénéficiaient encore les Comores à l’extérieur. Notre pays est cité sur la liste des Etats à déficit démocratique comme le Niger. Comment un président de la République, élu de la plus belle manière en 2006, peut-il s’acharner sur le sort de son peuple, malgré le risque d’implosion qui guette les Comores. Comment peut-on, par je ne sais quel subterfuge, dénier à l’île de Mohéli le droit de diriger un jour cet archipel ? Comment des ressortissants de cette île peuvent-ils s’associer à cette manœuvre d’auto-destruction pour des intérêts personnels ? L’avenir seul nous le dira.
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L'Union Africaine rappelle Sambi à l'ordre
Le 05/03/2010
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi |
Le Président de la Commission de l'Union africaine (UA), M. Jean Ping, s'inquiète des développements provoqués par l'adoption de la loi du 1er mars et rappelle le président A.A. Sambi à l'ordre en lui demandant de respecter les accords qui avaient ramené le calme dans l'archipel.
Jean Ping rappelle que, lors de sa 14ème session ordinaire, tenue à Addis Abéba du 31 janvier au 2 février 2010, la Conférence de l'Union, dans le prolongement de décisions antérieures de l'UA, avait souligné « la nécessité pour les parties comoriennes de travailler de façon consensuelle à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles introduites à la suite du référendum du 17 mai 2009 ». Il s'agit, « d'éviter toute remise en cause des principes, mécanismes et équilibres qui sous‐tendent le processus de réconciliation, notamment la présidence tournante de l'Union ».
Le président de la Commission tient à « prévenir » toutes tensions « susceptibles d'affecter négativement la stabilité et l'unité nationale de l'archipel » tout en rappelant que l'organisation panafricaine a « déployé des efforts soutenus » pour aider à la stabilisation du pays.
Jean Ping rappelle enfin la disponibilité de l'Union Africaine à continuer à assister l'Union des Comores afin de dégager le consensus « nécessaire sur les questions institutionnelles auxquelles l'archipel est confronté, et ce dans le strict respect de la légalité et des principes qui fondent le processus de réconciliation aux Comores. »
L'envoyé spécial de l'UA pour les Comores, Francisco Madeira, se trouve actuellement dans l'archipel pour des consultations avec les parties concernées et une évaluation d'ensemble de la situation sur le terrain.
La Commission recevra également prochainement des représentants des autorités de l'Union et de l'opposition.
Cette loi, qui a été adoptée par 60 voix sur les 84 élus du Congrès, cependant qu'une partie de l'opposition boycottait les travaux de cet organe, a notamment pour effet de prolonger le mandat du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui vient à terme le 26 mai 2010, de 18 mois, et de reporter d'autant l'exercice par l'Ile de Mohéli de la présidence tournante de l'Union, après la Grande Comore et Anjouan.
L'adoption de cette loi a eu pour conséquence immédiate de déclencher des troubles sur l'île de Mohéli.
Ce communiqué de la commission de l'Union Africaine est la première réaction officielle de la communauté internationale à la situation qui prévaut aux Comores indépendantes, alors qu'elle avait jugé "acceptables" les résultats des dernières élections législatives, pourtant très contestés sur le terrain, en décembre 2009.
Source : Malango actualité
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Communiqué de presse de l'UA sur la situation politique aux Comores
Le 05/03/2010
Jean Ping |
Le Président de la Commission de l'Union africaine (UA), M. Jean Ping, suit avec attention les développements récemment intervenus aux Comores, notamment l'adoption, le 1er mars 2010, par le Congrès, qui regroupe les élus de l'Assemblée de l'Union et ceux des Conseils des Iles autonomes, d'une loi ayant pour objet d'harmoniser, à partir du 27 novembre 2011, les mandats du Président de l'Union et des Gouverneurs des Iles.
Cette loi, qui a été adoptée par 60 voix sur les 84 élus du Congrès, cependant qu'une partie de l'opposition boycottait les travaux de cet organe, a notamment pour effet de prolonger le mandat du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui vient à terme le 26 mai 2010, de 18 mois, et de reporter d'autant l'exercice par l'Ile de Mohéli de la présidence tournante de l'Union, après la Grande Comore et Anjouan.
Le Président de la Commission rappelle que, lors de sa 14ème session ordinaire, tenue à Addis Abéba du 31 janvier au 2 février 2010, la Conférence de l'Union, dans le prolongement de décisions antérieures de l'UA, avait souligné la nécessité pour les parties comoriennes de travailler de façon consensuelle à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles introduites à la suite du référendum du 17 mai 2009. Il s'agit, ce faisant,d'éviter toute remise en cause des principes, mécanismes et équilibres qui sous‐tendent le processus de réconciliation, notamment la présidence tournante de l'Union, et, partant, de prévenir des tensions susceptibles d'affecter négativement la stabilité et l'unité nationale de l'archipel pour la réalisation desquelles l'UA a déployé des efforts soutenus.
Le Président de la Commission souligne la disponibilité de l'UA, sur la base de ses instruments pertinents et de sa doctrine, à continuer d'assister les parties comoriennes en vue de dégager le consensus nécessaire sur les questions institutionnelles auxquelles l'archipel est confronté, et ce dans le strict respect de la légalité et des principes qui fondent le processus de réconciliation aux Comores.
A cet égard, il rappelle que son Envoyé spécial pour les Comores, Francisco Madeira, se trouve présentement dans l'archipel pour des consultations avec les parties concernées et une évaluation d'ensemble de la situation sur le terrain. La Commission recevra également prochainement des représentants des autorités de l'Union et de l'opposition.
La Commission se propose, en outre, de présenter, en temps utile, un rapport sur la situation aux Comores au Conseil de paix et de sécurité.
Addis Abéba, le 3 mars 2010
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