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De l'harmonisation des mandats
Le 07/05/2010
La décision du congrès de proroger le mandat du président de l'union au mois de Novembre 2011 risque de porter atteinte à l'unité nationale , à la concorde civile et enfin à la stabilité politique du pays. Depuis l'annonce du report de l'élection présidentielle au-delà du 26 Mai 2010 qui marque la fin du mandat de l'actuel locataire de béit-salam, l'ile de Mohéli est entrée en rébellion contre le pouvoir de l'Union.
Le pays vit dans la psychose, le président renforce sa sécurité rapprochée en faisant appel à des militaires ou mercenaires étrangers, et pour couronner le tout, le Général Salimou accuse les conseillers du président de vouloir porter atteinte à sa personne.
L'harmonisation n'est pas une mauvaise idée si elle a pour objectif de réduire les dépenses de l'État et elle n'aura de sens que si il y a une réelle volonté de lutter contre la corruption, de pratiquer la transparence en matière de gestion des finances publiques et de réformer l'administration publique ; or les dernières élections législatives ont vu des proches du pouvoir accuser l'actuel directeur des douanes d'utiliser les recettes douanières pour corrompre les électeurs.
On peut regretter le refus du Gouverneur d'Anjouan de suivre la même voie que ses homologues de la Grande Comores et de Mohéli qui avaient accepté d'écourter leur mandat en 2010 à la demande du président. Il est surtout étonnant de constater que Monsieur SAMBI n'ait pas su faire adhérer un allié fidèle à une cause nationale. Le président avait la légitmité d'ouvrir une période transitoire à Anjouan, en désignant une autorité qui prenne en compte toutes les sensibilités politiques jusqu'en 2010.
Le dialogue et le consensus avaient pour avantage de nous éviter le pire.
Que dit le droit dans cette affaire ?
Puisque le président de l'Union a parlé des principes de la démocratie pour justifier le bien fondé de sa démarche, il est important de lui rappeler que dans aucun régime démocratique on ne proroge ou écourte un mandat présidentiel en cours que si une crise grave surgit et menace le fonctionnement régulier des institutions.
Il peut s'agir d'une catastrophe naturelle ou d'une situation de guerre à l'intérieur d'un pays.
On peut citer comme exemple Haïti qui n'aurait pas pu organiser une élection présidentielle pendant l'année du séisme si elle devait avoir lieu.
Le président Laurent BAGBO a justifié les reports de la présidentielle dans son pays à cause de la guerre. En droit on parle d'état d'exception qui permet au président de concentrer tous les pouvoirs et de suspendre les institutions.
Les Comores ne se trouvent dans aucune des situations citées et il convient de dire que c'est une mascarade juridique.La révision constitutionnelle en France qui a introduit le quinquennat ne pouvait en aucun cas être rétroactif pour imposer au président Jacques Chirac de ne pas finir son septennat.C'est le principe de la non rétroactivité de loi qui s'applique dans ce cas précis.
L'assemblée nationale peut censurer un gouvernement dans un régime parlementaire ou semi-présidentiel ou une cour suprême peut mettre fin aux fonctions d'un président en cas de haute trahison, mais le chef de l'exécutif élu tient sa légitimité du suffrage universel et ne peut être demis de ses fonctions par un quelconque congrès d'élus.
En cas de vacance de pouvoir, la continuité de l'État s'exerce en apliquant la constitution et en respectant la période transitoire fixée pas la loi fondamentale pour organiser de nouvelles élections.
Notre nation vit dans l'impasse et il est du devoir des forces vives qui la compose d'éviter de retomber dans les périodes sombres de notre histoire jalonnées de trahisons, de coups d'État et de séparatisme.
Le président SAMBI est arrivé au pouvoir grâce à l'alternance démocratique; il est de son devoir d'éviter une régression du processus de la démocratie aux Comores.
Le chemin du développement sera long car après trente cinq ans d'indépendance, l'État comorien n'est toujours pas en mesure de remplir ses fonctions régaliennes en ce qui concerne la justice, la santé , l'éducation, et la sécurité des biens et des personnes.
Espérons qu'un jour l'élite politique comorienne prendra conscience que son devoir est de servir le peuple et non de se servir, cela demandera sans doute de longs sacrifices et une volonté politique de bousculer les mentalités.
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Mohamed Issimael echappe a un attentat
Le 06/05/2010
Porte Parole de la Convergence Nationale pour Mai 2010, M. Ismael |
A 02H10mn exactement, 4 personnes cagoulées et bien armées ont pénétré par effraction dans son domicile de Mdé, localité limitrophe de Moroni dans la région de Bambao. Ces mercenaires n'avaient qu'un seul objectif : tuer l'orateur Mohamed Issimael et ainsi fermer définitivement une des bouches et non la moindre de l'Opposition.Sa femme et ses enfants choqués puisque bousculés vigoureusement les voyaient entrer, fouiller et sortir dans les différentes pièces de la maison pour chercher et en découdre avec M. Issimail.
Heureusement le porte parole de la Convergence n'était pas là cette nuit. De peur d'alerter toute la ville de Mdé comme ils ont mis plus de temps que prévu, les bourreaux ont pris la fuite.Le cycle amorcé des assassinats est à son début. Personne n'est à l'abri d'une tentative de meurtre, surtout s'il a eu le malheur de laisser interpréter une position contre à la prolongation du mandat de l'actuel Président de l'Union des Comores.Une liste de personnes à exécuter est semble-t-il dressée et des cadres, matière grise des Comores en sont le contenu.Hier c'était le Général Salimou, aujourd'hui c'est l'Opposant Mohamed Issimael et demain, à qui le tour ?
Deux proches de Sambi nient tout complot contre le chef de l'armée
Le 06/05/2010
Le directeur de cabinet de Sambi, chargé de la Défense, M. Dossar |
Le directeur de cabinet du président Sambi, chargé de la Défense, Mohamed Bacar Dossar, s'est dit "indigné" de ces accusations sur ce "prétendu complot", dans un courrier adressé au chef d'état-major et dont l'AFP a eu connaissance mercredi.
Le chef du cabinet militaire de la présidence, le colonel Abdoulbastoi Ahmed Abdou, s'est quant à lui déclaré "surpris" de ces affirmations et "menaces" à son encontre, dans un entretien avec l'AFP.
Dans un courrier à la présidence, le chef d'état-major des forces armées comoriennes, le général Salimou Amiri, avait accusé ces deux proches collaborateurs du chef de l'Etat de "préparer un plan pour l'éliminer physiquement" et d'avoir organisé sa surveillance par des éléments de la garde présidentielle et des services de renseignements.
"Pour ce qui concerne le travail des services de renseignements, je suis désolé que vous puissiez faire l'objet de surveillance", a commenté M. Dossar, à l'attention du général Salimou.
"Si c'est bien le cas, peut-être est-ce à cause de certaines des relations que vous entretenez", a-t-il ajouté.
"Si parmi ces relations il s'en trouve qui menacent l'Etat et la stabilité de ce pays, les services de renseignements manqueraient au plus élémentaire de leur devoir (...) s'ils ne cherchaient pas à y voir plus clair", selon M. Dossar.
Ces accusations réciproques traduisent le malaise grandissant entre une partie de l'armée et l'exécutif aux Comores, dans un contexte de vive tension politique, alors que beaucoup s'opposent à la prolongation, au terme d'une réforme constitutionnelle contestée, du mandat présidentiel au-delà du 26 mai prochain et jusqu'à fin 2011.
Au cours d'une conférence de presse mercredi, les élus de l'opposition de l'île de la Grande-Comore ont demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire.
"Si le général (Salimou) s'est trouvé dans l'obligation de révéler de telles accusations, c'est qu'il n'existe pas pas de doute sur l'existence de tels actes qui menacent (...) la nation entière", se sont alarmés ces élus.
Ils ont demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire et que le président Sambi "prenne ses responsabilités".
"La fin du mandat du président Sambi et sa volonté de se maintenir au pouvoir ne sont pas étrangères à ces tentatives de déstabilisation", ont estimé ces élus.
Petit archipel de l'océan Indien, les Comores ont connu depuis l'indépendance une vingtaine de coups d'État ou tentatives supposées, menées notamment par le célèbre mercenaire français Bob Denard.
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Colonel Bastoi se dit « très surpris par les accusations du Général Salimou »
Le 06/05/2010
Lire en exclusivité son interview.
Question : Quelle est votre réaction après cette lettre qui vous accuse d’avoir voulu assassiner le chef d’Etat-major ?
Colonel Bastoi Ahmed Abdou : J’ai été très surpris par la lettre. Je considère que c’est très grave, surtout pour des officiers comme nous. Le chef de l’Etat nous a confié des responsabilités étatiques qu’on devrait assumer avec loyauté. Je pense que ça été très tôt. Dans notre instance, nous avons toutes les cellules pour faire les investigations afin de dégager les preuves capables de culpabiliser quelqu’un. Je ne comprends plus rien sur ce qu’on mijote ici.
Je suis gendarme et j’ai prêté serment. Donc, je ne me permets pas de faire n’importe quoi surtout que vous me connaissez, je ne suis pas un type démesuré. Je ne sais pas d’où vient cette histoire.
Quand je lis la lettre, je vois que je manipule tous les services de renseignement de ce pays comme la garde présidentielle. Mais il ne faut pas rester des petits garçons car la DNDPE et la DNST, sont des institutions de la république et je n’ai pas d’autorité directe sur ces institutions. Je suis seulement une autorité qu’on renseigne de ce qui se passe dans le pays parce que j’ai la charge de veiller sur la sécurité du président de la république.
J’ai vu aussi dans le courrier que je veux diviser les anjouanais et les grands comoriens. Cela veut dire quoi ? On a passé 10 ans de séparatisme anjouanais et je suis parmi ceux qui ont tout perdu à Anjouan. Nos biens sont détruits et on était interdit d’aller dans l’île. Si on a fait le débarquement pour rassembler les comoriens, ce n’est pas pour recommencer un autre scénario. Tu me dis qu’on veut te tuer. Pourquoi on veut te tuer ? En principe, c’est le chef de l’Etat qui craint des attentats. Seulement, s’il y a quelque chose, en tant que haut gradé, cela doit être réglé dans nos casernes.
Mais le fait de divulguer des informations qui ne sont pas vérifiées, et permettre aux gens de savoir ce qui se passe dans nos assiettes, est inacceptable. Il faudrait recommencer à réfléchir et à rectifier le tir car ce n’est pas bon ni pour l’armée, ni pour le pays. Cela ne vient pas de moi car je ne suis pas habitué à ce genre de chose. Je suis bien éduqué et je connais mes limites. Je ne suis pas quelqu’un qui peut mettre en péril ce que ma famille et mon entourage ne veulent pas.
Je viens d’une grande école et je sais peser les conséquences d’un tel événement. Je ne suis pas là pour m’engager à des aventures démesurées et surtout pour gagner quoi ? Le chef d’Etat-major, ce n’est pas moi qui l’ai nommé là. C’est le chef de l’Etat. C’est lui seul qui peut le déplacer tout comme moi d’ailleurs, mais pas moi. Je ne peux pas mener des actions que je qualifie de barbarie. Ce n’est pas dans ma déontologie surtout pour un gendarme qui est un homme de loi.
Question : D’après vous, pourquoi, il vous a accusé d’avoir voulu l’assassiner ?
Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je ne sais pas. Il faut aller lui poser la question avec sincérité. Je n’ai pas de réponse à cette question car je n’ai jamais eu cette idée dans ma tête, ni dans ma conscience.
Question : On parle d’un antécédent entre vous ?
Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Des antécédents, dans la vie, ils ne manquent jamais surtout quant on occupe des postes pareils. D’ailleurs, c’est regrettable car on nous a mis ici pour nous entendre et travailler pour sauver le pays et l’armée. On n’est pas là pour se chamailler sinon on n’est pas mûrs pour occuper ces postes de responsabilités.
Question : Et maintenant que vous êtes accusé, que comptez-vous faire ?
Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Que voulez-vous que je fasse. Pour l’instant, cette histoire est restée dans des lettres. Je n’ai pas été convoqué quelque part pour être entendu pour tel ou tel fait. Et cela reste encore une fois un jeu d’enfant entre moi et quelqu’un.
Question : Vous avez répondu à la lettre ?
Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je n’ai pas répondu et je réfléchi si cela a un sens de répondre.
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Le Général Salimou dénonce un attentat contre sa personne
Le 06/05/2010
Le chef d’Etat-major des armées, le Général Salimou |
Le chef d’Etat-major des armées vide le sac dans un courrier adressé à son frère d’arme, le chef du cabinet militaire à la présidence de la république. Dans cette missive dont nous avons obtenu une copie, le général Salimou accuse ce dernier d’avoir organisé des actions tendant à l’éliminer. « …il est apparu que la déstabilisation, la diffamation et l’incitation à la rébellion n’ont pas suffi et vous préparez maintenant des militaires Anjouanais pour m’éliminer physiquement », déclare-t-il, dans cette lettre destinée au chef du cabinet militaire à la présidence avec ampliation au chef de l’Etat.
Le patron de l’armée comorienne devenu célèbre après le débarquement à Anjouan martèle qu’ « Une telle action d’élimination s’intègre dans le cadre du plan d’atteinte à ma personne qui ne date pas d’aujourd’hui. Je sais depuis longtemps que, sans l’avis ni du président de l’Union, ni même du commandant du GSHP (Ndlr : Groupe de sécurité des hautes personnalités),… vous montez des éléments du GSHP contre moi. Ceux-ci m’ont en filature dans toutes mes activités et la totalité de mes déplacements ».
Dans ce message le Général vient de confirmer les rumeurs qui circulaient dans Moroni, il insiste que ces actions sont l’œuvre d’un groupe de personnalités de l’Etat. Des institutions militaires et policières seraient impliquées dans l’opération. « Sous votre autorité, la DNDPE (Ndlr : Direction nationale de la protection de l’Etat) me surveille en permanence et vous coopérez avec la DNST (Ndlr : Direction de la sureté du territoire) pour le même travail ; mes téléphones sont également contrôlés à votre instigation. Les moindres détails de ma vie sont connus et commentés au GSHP, à la DNDPE et à la DNST. Cela est inacceptable », s’insurge le plus haut gradé de l’armée comorienne.
Cette communication dénonce aussi des accusations de coup d’Etat et des relations avec l’opposition qui seraient faites contre lui et d’autres officiers de l’AND dont les noms sont cités dans la lettre. Le Général interpelle le destinataire de cette missive « qu’il encourt des sanctions disciplinaires et statutaires ».
Juste à la fin de la lettre de deux pages, le chef d’Etat-major assène en gras que « je vous attends de pied ferme avec ces hommes prétendument à votre solde que vous préparez pour m’éliminer ».
Cette affaire semble confirmer la situation de malaise qui prévaut dans l’armée depuis quelques temps. La récente visite du chef de l’Etat dans les casernes serait planifiée pour calmer le jeu. Une enquête au sein de la grande muette pourrait déceler les tenants et les aboutissants d’une crise interne dont le dénouement dépend désormais du seul le chef de l’Etat, en tant que chef des armées…
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Il est vrai que l'harmonisation du mandat serait une bonne chose mais comme stipulé dans l'article c'est une condtion nécesaire mais pas suffisante pour reduire les dépense de l'Etat. Le problème est loin de cette harmonisation. Tant qu'il n y aura pas une véritable lutte contre la corruption, un respect de la chose de l'Etat, une gestion rationnelle des bien de l'Etat, et des charges adéquates pour le bon fonctionnement de l'Etat, la situation restera telle qu'elle est.