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Les élections sont fixées en novembre 2010
Le 26/05/2010
Les discussions entre l’Union et les îles sont interrompues à nouveau mardi en fin d’après-midi. Mohéli a quitté la table des négociations. Le gouverneur de cette île rejette l’idée d’harmoniser les élections en 2010 [la délégation acceptera finalement, à la demande de la communauté internationale, les termes d’un accord pour des élections harmonisées en novembre 2010, soit 12 mois de moins que ce que prévoyait la loi du congrès qui les avait fixées au 27 novembre 2011].
Après la journée de lundi où les délégations ont travaillé jusqu’à minuit, l’espoir était de mise. Les parties au dialogue étaient parvenues à une date des élections couplées du président de l’Union et les chefs des exécutifs des îles. Le mois de juillet était retenu par toutes les parties pour tenir le scrutin. Même si la communauté internationale avait jugé « cette proposition irréaliste », elle a demandé des engagements quant à l’aval des chefs concernés sur cette décision d’organiser le vote dans 2 mois seulement.
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et Mohamed Abdouloihabi ont répondu favorablement à cette exigence. Le gouverneur d’Anjouan avait souhaité un temps de réflexion avant de d’y adhérer à son tour. Et comme, le chef de l’exécutif de Mohéli s’était fait représenter, il a transmis par fax son engagement écrit hier mardi. Mais après analyse des documents envoyés par Sambi et Mohamed Ali Said, « on constate que le directeur de cabinet du président arrive avec un mandat qui n’est pas clair car Sambi accepte les dates qui seront proposées mais non pas le mois de juillet. J’ai aussi présenté un mandat par lequel Mohamed Ali Saïd accepte des élections présidentielles seulement en 2010 », précise Ahmada Madi Boléro qui est chef de la délégation mohélienne au dialogue. Et comme les deux mandats n’étaient pas clairs, la communauté internationale a proposé un projet de texte commun qui serait signé par les deux chefs et qui prône une élection harmonisée en juillet.
Mais nouveau coup de théâtre. Après 4 heures de travail ce mardi après-midi, la délégation mohélienne quitte la salle de réunion. « Les négociations se sont arrêtées de la manière dont personne ne souhaitait. La délégation mohélienne s’est retirée en avançant que le gouvernement de l’Union n’a pas voulu que Mohéli exerce son droit constitutionnel qui est la tournante », regrette Mohamed Ismaila, de la délégation de la Ngazidja à la sortie du Palais du peuple. La question de l’harmonisation des élections était à l’origine du clash.
« Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est l’élection du président de l’Union parce que c’est lui dont le mandat est arrivé à terme. Et l’harmonisation ne concerne que les trois exécutifs des îles. Cela ne concerne ni Mohéli, ni Ngazidja, ni Anjouan individuellement. C’est un autre débat », martèle l’ancien premier ministre Boléro, aujourd’hui conseiller du chef de l’exécutif de Mohéli, avant de prendre congé des discussions.
« La logique même de la révision constitutionnelle repose sur l’harmonisation. C’est pourquoi en dépit de la décision du congrès, le gouvernement de l’Union est prêt à raccourcir à condition que qu’il y ait harmonisation », riposte Fouad Mhadji, ministre de la fonction publique qui fait partie de la délégation de l’Union dans les négociations.
Mohéli se trouve presque seul dans cette position. Le gouverneur de l’île se déclare « prêt pour des élections harmonisées en 2010 à condition d’avoir les garanties que les autres chefs des exécutifs soient partants ». Et Moussa Toybou d’ajouter que « fixer la date de l’élection en juillet est irréaliste. Des études montrent que si l’Etat a le financement, il faut au moins 120 jours » pour l’organisation des scrutins.
La communauté internationale a repris le bâton de pèlerins encore une fois pour convaincre les mohéliens à retourner à la table des négociations. A l’heure où nous mettions sous presse, les travaux n’avaient pas encore repris au Palais du peuple, et les tractations se poursuivaient pour tenter de réactiver le processus et arracher un accord de sortie de crise au plus tard ce mercredi.
A l’heure où nous bouclions cet article, l’information est tombée que finalement la partie mohélienne a accepté les termes d’un accord fixant les élections du président de l’Union et des gouverneurs au mois de novembre 2010, c’est-à-dire dans 6 mois. La confirmation a été faite à HZK-Presse tard dans la nuit d’hier mardi, par des sources proches des négociations.
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Le gouvernement interimaire
Le 26/05/2010
Me Fahami Said Ibrahim, Ministre des Relations Exterieures |
Sur les dix ministres de ce nouveau Gouvernement, neuf font leur entrée. Seuls deux membres de l'ancienne équipe sont reconduits. Il s'agit de Hodhoeri Inzoudine qui quitte le Ministère de la Santé pour celui des postes et télécommunications. Fouad Mohadji laisse la Fonction publique pour l'Eduction Nationale. Parmi les nouveaux, relevons l'entrée de Me Fahmi Said Ibrahim qui occupe le portefeuille de Ministre des Relations Extérieures à la place de Said Ahmed Djaffar qui entre au Cabinet du Chef de l'Etat.
Ainsi, le Décret N° 05-010 relatif au Gouvernement de l'Union des Comores dispose :
Article 1er : les Vice-présidents de l'Union sont chargés respectivement des Ministères ci-après cités :
- Vice-président Chargé du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Environnement, de l'Energie, de l'Industrie et de l'Artisanat, Monsieur Idi Nadhoim
- Vice-président Chargé du Ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat, Dr Ikililou Dhoinine.
Article 2 : Sont nommés Ministres, membres du Gouvernement de l'Union des Comores, les personnes dont les noms suivent :
- Ministre des Relations Extérieures, de la Coopération, Chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde Arabe : Me Fahmi Said Ibrahim.
- Ministre des Finances, du Budget et des Investissements : Monsieur Mohamed Bacar Dossar
- Ministre de la Défense, de l'Intérieur et de l'Information : Monsieur Ibrahima Houmadi Sidi
- Ministre de l'Economie, du Travail, de l'Emploi, de l'Entreprenariat féminin et du Commerce Extérieur : Monsieur Mzé Cheikh Oubeid.
- Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de l'Administration pénitentiaire et des Affaires Islamiques, Chargé des Relations avec le Parlement : Monsieur Djaffar Mohamed Ahmed Mansoib
- Ministre de l'Education Nationale, de la Recherche, de la Culture et des Arts : Monsieur Fouad Ben Mohadji.
- Ministre de la Santé, de la Solidarité et de la Promotion du Genre, Porte-parole du Gouvernement : Monsieur Sounhadj Attoumane.
- Ministre des Transports, du Tourisme, Monsieur Hassani Assouamani.
- Ministre de la Fonction Publique, des Réformes Administratives et institutionnelles, de la Décentralisation et des Droits de l'Homme : Monsieur Djazila Saindou.
- Ministre des Postes et Télécommunications, de la Communication et de la Promotion des nouvelle Technologies de l'Information : Monsieur Houdhoer Inzoudine.
En ce qui concerne le Cabinet du Président de la République,
- Monsieur Ahmed Ben Said Djaffar est nommé Ministre d'Etat, Directeur de Cabinet du Président de l'Union des Comores, en remplacement de Monsieur Mohamed Bacar Dossar.
- Monsieur Mohamed Larif Oukacha est nommé Secrétaire Général à la Présidence de l'Union des Comores en remplacement de Monsieur Mohamed Ahmed Soilih
- Monsieur Nourdine Bourhane est confirmé dans ses fonctions de Secrétaire Général du Gouvernement de l'Union des Comores.
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Le président Sambi : « Moi ou le chaos »
Le 26/05/2010
Le president Sambi |
Bref, le citoyen lambda se demande comment ce gouvernement a pu être formé en un si laps de temps. La vérité est que l’Union avait déjà tout programmé et sa participation au dialogue n’était que de l’ordre du symbole.
On est en droit de se demander ce que nous mijote le pouvoir de l’Union. Voilà un régime arrivé en fin de mandat qui refuse d’organiser des élections que lorsque les gouverneurs des îles acceptent de partir avec lui. Et quand ces derniers accèdent finalement à cette demande, voilà qu’il tergiverse, avance le mois de juillet 2010, puis recule, propose encore le mois de novembre 2010 pour finalement opérer un passage en force avec ce gouvernement qui est tout, sauf consensuel.
Comment l’Union qui avait proposé des élections harmonisées en juillet 2010 (il a voulu prendre de vitesse les exécutifs des îles), avec l’assentiment écrit du président Sambi, s’est-il rétracté ? La vérité est que le président Sambi est sous influence. Me Fahmi Said Ibrahim, qui a tant rêvé d’occuper le portefeuille de ministre des Affaires étrangères, n’avait aucun intérêt à ce que les discussions aboutissent. Quand on entend ses interprétations à l’emporte-pièce de l’arrêt de la cour constitutionnelle, on se demande s’il ce député de l’Union veut du bien à son pays ou cherche l’affrontement.
Dossar, qui voit le pouvoir lui filer entre les doigts, a raidi sa position. Il suffisait de voir sa mine lorsque le président Sambi avait donné son accord écrit pour des élections harmonisées en 2010, pour mesurer le chagrin qui le mine encore. L’homme était à deux doigts d’éclater en sanglots. L’entourage de Sambi manipule le président à fond et ce dernier oublie q’il est le seul garant de la stabilité des Comores. Ses agissements laissent supposer qu’il pousse à l’affrontement.
Le discours de Sambi d’hier était un ramassis de lieux communs et truffé d’interprétations abusives, subjectives et erronées de la loi. Quand il a dit qu’il n’était pas obligé d’ouvrir des discussions, il se trompe parce que l’arrêt exige un consensus à partir du 26 mai 2010. A l’entendre, on avait l’impression qu’il avait obtenu de la cour une prolongation de son mandat. Or c’est justement cet article relatif à la prolongation qui a été annulé par l’arrêt de la CC. Inutile de dresser ici ses contradictions.
« Ou c’est moi, ou c’est le chaos », telle est la stratégie de Sambi. En faisant d’abord venir des « mercenaires » lybiens à quelques semaines de la fin de son mandat et en attribuant ensuite à la police nationale des Kalachnikov, il prépare quelque chose. Il pense que l’instabilité de l’archipel va lui profiter. Voilà pourquoi il veut « ivoiriser » les Comores en s’inspirant de l’exemple de Laurent Gabgo.
Sambi croit, dans on for intérieur, que sans lui, les Comores disparaitront. Qu’il se rassure : ce pays a existé bien avant lui, et il le survivra encore pour des milliers d’années encore. Au contraire, avec lui, c’est l’échec assuré. On voit comment il a enfoncé le pays dans le précipice. Il restera comme le plus mauvais président que les Comores auront connu dans l’histoire. Pendant son régime, la corruption a atteint des proportions inégalées et les détournements des deniers publics sont devenus un sport national. Il y a près d’un an, le gouvernement n’a déboursé aucun kopek pour payer les fonctionnaires de l’Etat. A se demander où vont les recettes publiques pendant huit mois ?
L’argent reste la seule motivation de cette obsession de Sambi par le pouvoir. La preuve : je mets au défi quiconque de me trouver un seul discours du président dans lequel il n’ait pas parlé d’argent ? Même hier, où il devait être question du dialogue et de la transition, il ne s’est pas empêché de parler d’argent. Non seulement il est obsédé par le sou, mais il pense qu’avec ce langage et ces propos « argentés », il trouvera l’adhésion du peuple.
Des promesses de fonds dont les Comoriens n’ont jamais vu la couleur (à l’exception des six mois de Qatar), non merci. Si l’aide de l’émir de Qatar a pu arriver à bon port, c’est parce qu’une délégation qatarienne avait pris soin de faire elle-même le déplacement de Moroni pour remettre l’argent à la Banque centrale des Comores. Même le Qatar sait pertinemment que le régime Sambi est corrompu jusqu’à la moelle.
Inoussablog
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J’y suis, j’y reste à jamais, et tant pis pour la « paix »
Le 26/05/2010
Mouigni Abdou |
Et si le pouvoir central était revenu à la raison et acceptait que les juristes qui entourent le président de la République l’aient induit en erreur en admettant que l’erreur est humaine !
Sambi a raté une occasion pour entrer dignement dans l’histoire de son pays et du continent qui l’a vu naître.
Le nom de Sambi ne figurera jamais sur la liste qui compte Julius Nyerere, Léopold Sédar Senghor, Ahmadou Ahidjo, Gamal Abdel Nasser, Tsiranana, Rolwings, Ahmed Abdallah Abdérémane ou Nelson Mandela. Il ne figurera pas non plus sur la liste de Ali Hassan Mwigni, Anouar Sadate,Zein el Abidine Ben Ali, Thabo Mbeki,Paul Beranger,Mutwarika ou Azali Assoumani.
Sambi est bien placé pour faire partie de liste de Samuel Doe, Laurent Désiré Kabila, Idi Amin Dada, Jonas Savimbi, Paul Kagame ou Robert Mugabe. Dictateur, sanguinaire, amoureux du pouvoir et de l’argent…… sont leurs dénominateurs communs.
Sambi a préféré rompre avec la sagesse des grands pour préserver des intérêts personnels minimes. En l’écoutant s’adresser désespérément à la nation avec une voix arrogante, les observateurs le trouvent très désemparé, confus et à bout d’arguments. Son message, moins tranchant et peu argumenté, ressemblait beaucoup au plaidoyer de Saddam Housseine, lors de son fameux procès qui a mis fin à son existence.
Sambi, l’arbre qui cache la forêt, a-t-il peur ? De quoi ? Et pourquoi ? N’est-il pas l’homme de foi sans tache, au programme limpide ?
Sambi campe sur ses positions de ne céder à la paix que nous recherchons tous, que lorsque les gouverneurs acceptent de partir en même temps que lui. Une manière ‘’ humaine’’ mais trop ‘’ basse’’ pour un président de la République de vouloir régler ses comptes avec les deux gouverneurs qu’il a fait élire lui-même et qui, aujourd’hui, se trouvent en désaccord, parce que le chef, veut s’ériger en monarque.
Pourquoi le président Sambi serait-il rancunier, jusqu’à sacrifier la paix d’un pays parce qu’il veut punir et emporter dans son bateau ivre, les deux candidats de son choix ? N’est-il pas temps que le président Sambi se remette en cause de se voir toujours ‘’ trahi’’ par ceux dont il a fabriqués ?
Dans son adresse à la nation, Sambi a dit qu’il a réalisé beaucoup de choses pour mettre un terme aux souffrances du peuple comorien. C’est normal pour un Chef d’Etat qui a était élu sur la base d’un programme. Ce discours, censé être un discours de passation de pouvoir ou d’adieu devrait énumérer les grands chantiers réalisés ou mis en route par le régime de mai 2006. Nada !
Pourtant, à l’occasion de son investiture, son prédécesseur, Azali Assoumani lui a dit clairement que j’ai ramené Anjouan qui vous avait chassé jusqu’à vous exiler à Madagascar, dans le giron comorien. Ce processus a été possible grâce à l’ l’Accord cadre de Fomboni.
Je vous lègue aujourd’hui, un pays politiquement stabilisé. Je vous laisse un pays qui est en plein chantier. Son prédécesseur a cité à titre indicatif la création de la première université des Comores, l’ouverture du pays aux NTI dont le GSM et le projet de la fibre optique, le lancement du tourisme par la réouverture de Galawa, le projet du complexe touristique Jannat Al Kamar au nord de la Grande Comore, le projet d’ouverture par la LAICO d’un hôtel 5 étoiles à Bambao ya Mboini, le projet de l’extension de l’aéroport international de Moroni Hahaya.
Sur le plan des finances et de l’économie, le pays qui a créé la banque postale, a également accueilli deux banques commerciales, en l’occurrence, la banque fédérale et l’Exim banc pour relancer l’économie à travers le secteur privé.
Le pays qui souffrait du problème de l’énergie depuis 1997 a contourné ce problème en se dotant d’une nouvelle centrale électrique et de plusieurs groupes de secours pour pallier toute carence. Le désenclavement du pays sur le plan des infrastructures routières n’est pas en reste. La liste est longue.
Courageusement, Sambi aurait pu dans son discours revenir sur son projet Habitat et nous parler de l’utilisation de l’argent généreusement offert par l’Arabie Saoudite ou des retombées financières de la citoyenneté économique. Hélas ! Sambi ne croit pas qu’aux Comores, nous avons encore des historiens pour lui rappeler certaines étapes de son régime qu’il semble oublier.
Une chose est sûre. En quatre ans, Sambi aura vu la moitié de la planète, favorisé la montée de la culture chiite aux Comores, encouragé la délinquance sexuelle et perverse dans le pays,mis une machine de détournement de fonds publics à outrance et déclenché le séparatisme à Mohéli. La liste est encore plus longue.
Il est temps que nous luttions contre la mort de la République initiée par le président Sambi. Certes, le discours arrogant, méprisant et défiant tout le peuple comorien prononcé à quelques heures de la fin du mandat du Rais, est plus qu’une provocation. Au moment où des négociations sont engagées pour sortir le pays de cette crise qui le menace, le président Sambi a préféré défier tout le monde dans un ton qui ne fait qu’attiser la haine et la vengeance et, défier les institutions dont la Cour constitutionnelle et l’AND par rapport au consensus recherché.
C’est la raison pour laquelle, j’exhorte les politiques de notre pays et les partenaires des Comores au développement à faire plus que jamais preuve de sagesse pour sortir le pays de l’impasse qui nous est imposée par Sambi.
Pour l’occasion je félicite le chef de l’Exécutif de Ngazidja, Mohamed Abdouloihab, pour ses positions qui ne font que contribuer à trouver une porte de sortie honorable à cette crise qui vient de réveiller tous les Comoriens.
En appelant la gendarmerie nationale à prendre ses responsabilités, les jeunes à s’armer contre les patriotes de ce pays, les notables à réciter le ‘’ Takbir’’, les femmes à s’en prendre à celles et à ceux qui diront non à la dictature, le président Sambi a lancé un défi dont le seul moyen de le relever est de rester sur le terrain du dialogue car ce soir encore une fois, cet homme a montré que seul le pouvoir lui tient à cœur et non la paix qu’il a prononcée de sa bouche à plusieurs reprises pour tromper le peuple.
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Sambi met en place son gouvernement intérimaire
Le 26/05/2010
Le président de l'Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi |
Le président de l'Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi a annoncé mardi soir la mise en place d'un gouvernement d'intérim, à la veille de la fin théorique de son mandat présidentiel.
"Ce soir, je mets en place un nouveau gouvernement car l'Etat et les institutions doivent continuer à fonctionner", a déclaré M. Sambi dans une allocution à la radio et télévision nationales.
M. Sambi, dont le mandat devait initialement prendre fin mercredi, a obtenu en mars la prolongation de sa présidence jusqu'à fin 2011, au terme d'une réforme constitutionnelle contestée et d'un Congrès boycotté par l'opposition.
Celle-ci visait à harmoniser l'élection du président de l'Union avec celle des gouverneurs des trois îles (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) au 27 novembre 2011.
La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, a jugé début mai que son mandat expirait effectivement le 26 mai, mais que M. Sambi devrait ensuite exercer le pouvoir au cours d'une "période intérimaire", dans une "démarche consensuelle" et avec des pouvoirs limités, jusqu'à l'organisation d'élections dont la date reste à fixer.
La prolongation du mandat de M. Sambi suscite la colère de l'opposition et des habitants de Mohéli à qui revient normalement le tour d'assurer la présidence de l'Union des Comores, en vertu du principe de la présidence tournante entre les trois îles.
Des négociations sur un nouveau calendrier électoral ont une nouvelle tourné court mardi, la délégation de Mohéli ayant claqué la porte des pourparlers, qui se tiennent à Moroni, après avoir une nouvelle fois réclamé la présidence tournante de l'Union.
"Ce gouvernement ne veut pas dire la fin des négociations", a insisté M. Sambi, avant d'ajouter: "Il ne faut pas laisser le pays aller à l'aventure".
M. Sambi, qui n'a pas annoncé la composition de ce gouvernement intérimaire, a assuré que le chef de l'exécutif d'Anjouan, Moussa Toybou avait "accepté" la formation de ce gouvernement.
"J'appelle les forces de l'ordre à renforcer leur vigilance pour assurer la sécurité des citoyens", a par ailleurs lancé M. Sambi.
Mardi, quelque 200 jeunes ont érigé des barricades sur plusieurs axes routiers de Fomboni, la principale ville de Mohéli. Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour les déloger et les manifestants tenaient toujours leurs barrages en fin de soirée, a constaté un correspondant de l'AFP.
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