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L'affaire Combo vue d'Anjouan
Le 16/06/2010
Crédit photo : KAY/Malango
La cérémonie d'adieu et de prière a eu lieu au stade de Mirontsy où des milliers de personnes ont afflué dès que la nouvelle est tombée. C'est avec tous les honneurs militaires que, vers 15h00, en présence du président Sambi et des hauts dignitaires politiques et militaires, le Lt-Colonel Ayouba est enterré dans le cimetière de Mirontsy.
Après les funérailles, place au recueillement comme cela est de coutume dans la communauté comorienne, mais également aux interrogations. Les anjouanais restent sur leur faim quant à la recherche de la vérité sur cet assassinat aux odeurs politico-militaires.
A Mirontsy, une localité périphérique de Mutsamudu, où est né et a vécu Combo, dès les premières heures de la matinée de lundi, aux alentours du stade de Mirontsy, près de la résidence familiale du défunt, les discutions tournent autour de l'idée que son assassinat n'est pas le fruit du hasard à ajouter au registre des faits divers. Combo Ayouba a été abattu et il emporte avec lui, malheureusement, certains éléments capitaux pouvant servir à l'enquête.
Mais tout le monde s'accorde à dire que Combo en savait trop au goût de ses assassins. Chacun allait de ses conclusions. Le dénominateur commun avec Moroni, est le développement regrettable d'un réflexe insulaire et dangereux qui fait porter d'un bloc le chapeau de ce meurtre à la Grande Comore. A Mirontsy comme à Mutsamudu, on n'exclut aucune piste.
Toutefois, celle d'un règlement de compte entre militaires est majoritairement reprise. Mais contrairement à Moroni, l'affaire n'a pas fait grand bruit. Elle est restée au stade de l'indignation. Et la population a repris ses habitudes quotidiennes.
Même si tout le monde s'accorde à dire que Combo avait fondé sa notoriété sur ses allures de baroudeurs, pudiquement tolérées par les siens, les circonstances de sa mort restent surprenantes et nouvelles. Il était respecté et faisait malgré tout la fierté de sa Mirontsy natale, d'où la recherche désespérée de la vérité pour que justice soit faite.
La retenue inhabituelle observée par la population de Mirontsy, n'a pas pu empêcher ses proches de pointer du doigt la grande muette [l'armée], une institution que Combo considérait comme étant sa vraie famille.
Assassinat politique ou règlement de compte entre frères d'armes ?
Sa disparition subite est un coup dur qui fait foisonner les hypothèses. Entre ceux qui croient à un règlement de compte au sein même d'une armée de plus en plus divisée et un assassinat politique, il n'y a qu'un pas. Du côté de l'opposition comme du pouvoir, chacun s'efforce de montrer patte blanche. En chœur, tous dénoncent l'assassinat avec vigueur.
Il se dit que son assassinat aurait un lien direct avec le séjour prolongé du président Sambi à Anjouan. Un peu moins d'une semaine à Anjouan où Sambi s'évertuait à toucher du doigt les préoccupations quotidiennes de la population anjouanaise tout en évaluant les œuvres de sa fondation.
Certaines sources qui ont la chance de côtoyer le président, affirment qu'il était très affecté par la crise politico-institutionnelle qui frappe le pays, allant jusqu'à confier à quelques proches lors d'un pique-nique à Bandrankowa, dimanche dans la matinée, de ce qu'il a qualifié des « projets dangereux qui se préparent » sans donner plus de précisions.
D'autres sources, à prendre avec précaution, attestent que le président Sambi aurait été informé de l'imminence d'un coup contre sa personne d'où la décision de rester un peu plus de temps avec les siens à Anjouan. Combo Ayouba qui était un de ses fidèles à Kandrani serait-il au courant de ce supposé coup ? Personne ne peut l'affirmer, ni l'infirmer.
Toujours est-il que Combo était dans le feu de l'action, car, selon des informations vérifiées, il était parmi ceux sur qui Sambi pouvait s'appuyer au sein de cette petite armée gangrenée par une division de chefs, chacun cherchant le leadership. Ce n'est un secret pour personne qu'entre Combo et son chef hiérarchique, le général de brigade et chef d'Etat-major, Salimou Mohamed Amiri, le courant ne passait plus depuis la brouille au sommet de la hiérarchie militaire de mai dernier. Il est tout de même impensable pour certains observateurs politiques comoriens que les commanditaires de cet assassinat proviennent des hommes du général Salimou.
En attendant les conclusions de l'enquête, les Anjouanais, comme tous les Comoriens, assistent impuissant au passage de la guerre des salives à celle, cette fois plus sérieuse, d'ôter la vie d'une personne par l'usage d'armes de guerre. Un exercice nouveau qui mérite bien toute l'attention des partisans du pouvoir comme de l'opposition.
Et face cette nouvelle donne, beaucoup sont ceux à Anjouan qui pensent que le président Sambi doit user de sa sagesse et arrêter l'escalade et ne pas donner un prétexte aux pyromanes de brûler ce qu'il a fait de mieux pour son peuple.
Malango Actualité
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Un gouvernement de transition dès le 19 juin
Le 15/06/2010
Le médiateur de l’union africaine, Ramtane Lamamra |
Malango-Comores
Le médiateur de la communauté internationale dans la crise sévissant aux Comores vient de proposer comme prévu un accord prenant en compte les désidératas des deux camps.
Samedi matin, la communauté internationale, représentée par l'Union Africaine, avait remis sa proposition de sortie de crise. Toutes les parties étaient présentes à la cérémonie solennelle organisée au Palais du peuple à Moroni au cours de laquelle l’envoyé spécial de l’U.A., Ramatane Lamamra, avait transmis le document tenu secret jusqu'à Aujourd’hui.
Le médiateur de l’union africaine, Ramatane Lamamra, est arrivé à Moroni avec un projet d’accord qui doit maintenant être signé entre le président A.A. Sambi et ses opposants. « Cet accord est déséquilibré » informent ces derniers, « mais nous allons quand même le signer car des dates sont proposées ».
Les dates sont fixées pour les prochaines élections avec un premier tour le 7 novembre, le second tour étant programmé pour le 26 décembre. La proclamation officielle des résultats aurait lieu le 13 janvier. « La passation de pouvoir se fera entre le 13 janvier et le 26 mai 2011, ce qui implique que le successeur fasse de la figuration sur cette trop longue période » commente Ahamada Hamadi, le directeur de cabinet du président de Grande Comore, « mais si nous ne signons pas cet accord, nous prenons le risque de ne rien obtenir en entrant dans une période de vacances, puis de ramadan et de pèlerinage ».
« L'investiture du nouveau président de l'Union (...) sera l'objet d'un accord entre le président sortant et le président nouvellement élu", nous dit le document, elle "interviendra entre la proclamation officielle des résultats et le 26 mai 2011 » qui est la date anniversaire du mandat de Sambi qui aurait dû, selon la décision de la Cour Constitutionnelle, terminer son mandat le 26 mai dernier "à 00h00".
La formation d’un gouvernement de transition dès le samedi 19 juin, avec des personnalités des trois îles, dépend essentiellement de la signature aujourd’hui même de l’accord. « Pour assurer une gestion inclusive et transparente de la période intérimaire, le chef de l'Etat sortant devra nommer d'ici le 18 juin un nouveau gouvernement, auquel participera une personnalité désignée par chaque gouverneur des îles », précise le document de l'U.A. Reste à savoir quels seront les candidats à ce gouvernement de transition pour une période aussi courte et qui n'est pas sans risques, vu l'état de tension dans lequel se trouve maintenant plongées les trois îles de l'Union des Comores.
Cette signature devrait malgré tout apaiser les tensions qui subsistent à Moroni, à la suite de l’assassinat du colonel Combo Ayouba et à Mohéli qui sentait la tournante lui échapper.
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Communiqué
Le 15/06/2010
La population comorienne ne doit en aucun cas et en aucun moment céder à la panique ni aux provocations ni moins aux manœuvres de déstabilisation, susceptibles d'entraîner notre pays dans un tourbillon de violence dont les conséquences ne peuvent qu'être désastreuses pour l'unité, la cohésion et la stabilité du pays. La Convergence Nationale Pour Mai 2010 appelle les autorités à prendre la mesure de la gravité du crime qui vient d'être commis, afin de ne pas se perdre dans les déclarations et accusations gratuites et laisser courir le ou les auteurs de cet acte odieux.
Elles ne doivent ménager aucun effort avant que la lumière ne soit faite et que les coupables ne soient identifiés et traduits en justice. Le pays n'a pas besoin d'une énième déstabilisation qui risquerait de compromettre l'aboutissement du dialogue inter comorien en cours, sous la médiation de la Communauté internationale et dont la signature d'un accord de sortie de crise est imminente. Paix à son âme.
La Convergence Nationale Pour Mai 2010
Fait à Moroni, le 14 juin 2010.
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Sambi a du sang sur les mains : que devrons nous faire ?
Le 15/06/2010
President Sambi |
Ces titres ont plus d'une interprétation quand on prend en compte la précarité à Anjouan, les évènements qui se succèdent à Mohéli et l'ambiance politique morose à la Grande Comore. Aujourd'hui, on peut confirmer que le « moi » y est et « le chaos » aussi sans que Sambi ne se soucie de l'intérêt général du pays.
L'armée censée assurer la sécurité du pays et des citoyens est prise pour cible. Or les mercenaires que Sambi a fait venir au pays ne s'occupent que de lui et de ses biens. Le climat d'insécurité a commencé par la violence manifeste des autorités, non seulement à l'encontre des opposants du régime mais aussi vis-à-vis de toute personne essayant de raisonner Sambi à quitter Beit Salaam après le 26 mai 2010.
Hier, c'est le général Salimou, chef d'état-major de l'Armée Nationale du Développement qui était en ligne de mire. Il était visé par un complot perpétré par le colonel Bastu, chef du cabinet militaire du président Sambi. Les services de renseignements ayant décelé des informations compromettantes y relatives, l'affaire qui était sur la place publique a prouvé encore une fois la tension qui règne au sein de l'armé et la méfiance entre l'Exécutif et l'Institution militaire. Il est certain que Sambi et Dossar étaient derrière le colonel Bastu. Mais, avaient-ils mesuré les enjeux ? Au lieu, d'ouvrir une enquête, Sambi a préféré noyer l'affaire à travers une réconciliation qui n'en est pas une. Les 21 000 000 fc qu'il a pris soin de verser à l'état-major pour camoufler l'affaire et amadouer le chef ne sont qu'une provocation pour les autres.
Aujourd'hui, des menaces sont proférées à l'encontre du colonel Halidy charif, patron de la gendarmerie et des petits soldats qui rodent autour. Pourquoi et comment ? On peut, peut-être poser la question au colonel Bastu, l'instigateur des zizanies au sein de l'armée. Le point commun entre Combo et Charif, ils sont tous les deux unionistes et se sont battus contre le séparatisme. Ils sont les officiers de l'AND les plus connus après le colonel Azali Assoumani pour des raisons différentes.
Le Lieutenant-Colonel Combo Ayoub a été un homme fidèle à tous les régimes sauf celui de Djohar. Bras droit de Bob Denard et d'Ahmed Abdallah, allié de Mohamed Taki et de Tadjiddine Ben Said Masonde, l'homme aux missions délicates du Colonel Azali à Anjouan, le Colonel Combo Ayouba s'est vite mis au service de Sambi.
Combo est un fervent partisan de la violence. Il a toujours été identifié au devant de toutes les opérations délicates contre ses propres concitoyens tout au long du pouvoir d'Ahmed Abdallah aux côtés des mercenaires.
Jusqu'à son assassinat cette nuit du 13 au 14 Juin 2010, il avait poursuivi les mêmes missions aux côtés de Sambi qui l'avait d'ailleurs propulsé prématurément au grade de Lieutenant-colonel. Il a été plus particulièrement présent et très remarqué le long de la crise anjouanaise liée à la présidentielle de l'Ile de Juin 2007. Le Colonel Combo a commandé le 2 mai 2007, les troupes à charge de s'emparer des infrastructures de l'Administration d'Anjouan et déloger militairement l'Exécutif de l'Ile et, c'était la débandade. Un FGA détaché auprès de l'AND et originaire de Mirontsy comme lui, succombe noyé dans sa course poursuite.
Le Colonel Combo est à la tête d'un Commando aéroporté de Moroni le 05 juin 2007, par transall de l'UA pour soi disant accompagner Sambi à Anjouan alors que c'était pour déstabiliser le scrutin présidentiel d'Anjouan : le revers, tout s'achève par la casse de l'Aérogare d'Ouani.
Combo était à la tête des éléments de l'AND accompagnés des soldats tanzaniens et soudanais pour bombarder Anjouan, tuant des civils innocents, détruisant des habitations, handicapant à vie; d'ailleurs la ville de Mirontsy est la plus touchée;
Aujourd'hui, Combo était la cible idéale pour Sambi, dans la perspective de monter les uns contre les autres. Les Anjouanais contre les Grands comoriens et les Mohéliens. C'est aussi la façon pour Sambi de se faire rallier les gens de Mirontsy qui sont jusqu'ici hostile à sa politique. Sambi a fait liquider froidement le colonel Combo sans état d'âme pendant le dialogue inter-comorien pour perturber la sérénité des négociations et ajourner le dialogue en le remettant aux calendes grecques. Sambi dont le pouvoir est restreint par la Cour constitutionnel ne peut même en cas de troubles décréter l'état d'urgence. L'Etat est effectivement en danger.
Si aujourd'hui, Sambi répète son slogan : « C'est moi ou le chaos ». Dites lui : « C'est vous Monsieur le président », pourvu qu'il nous colle la paix et nous laisse faire la lumière au sujet de l'assassinat de Combo.
Combo, paix à son âme est inhumé le 14 juin dans sa vile natale en l'absence du gouvernement comorien et de ses frères d'armes. Sidi Mhoumadi, le seul qui a accompagné la dépouille se rend à l'évidence que le cadeau qui lui est offert n'est qu'un cadeau empoisonné.
Ianjouanpresid
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DECLARATION
Le 15/06/2010
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES |
DECLARATION DU PORTE-PAROLE
DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
ET EUROPÉENNES
La France a appris la nouvelle de l'assassinat du Colonel Combo Ayouba, Chef d'État Major de la Force comorienne de Défense (F.C.D, principale composante de "l'Armée nationale de Développement / A.N.D), à son domicile de Moroni, le dimanche 13 juin.
La France condamne sans réserve cet acte odieux et présente ses condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu'au Gouvernement de l'Union des Comores. Elle souhaite que les responsables de cet assassinat soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice comorienne.
La France a déjà eu l'occasion, le 27 mai, d'appeler l'ensemble des acteurs comoriens à la retenue et au rejet de toute provocation.
Source:http://www.diplomatie.gouv.fr
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