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BANGWE.NET : «Découvrez l'info de nos Bangwé»

CRC dévoile ses candidats : Boléro et Soefo désignés

Le 09/09/2010

Aboudou Soefo et Hamada Madi Bolero
Aboudou Soefo et Hamada Madi Bolero 
Si l’on se fie aux déclarations de candidatures aux élections présidentielles et des gouverneurs des îles qui se font ici et là, les prétendants à la course vers Beit-Salam devraient se bousculer aux portillons.

 

La volonté d’une présentation de candidatures communes, affichée au début, aussi bien du côté de la Mouvance présidentielle que du côté de l’opposition semble voler en éclats. Le camp de la Majorité devrait avoir deux candidats aux primaires de Mohéli. L’opposition, quant à elle, devrait voir plusieurs de ses membres se positionner pour les primaires du 7 novembre prochain à Mohéli.

« Pour être honnête, la mission qui nous avait amenée à Mohéli pour essayer de ramener nos représentants à un maximum de 3 à 4 candidatures a échoué. Tous ceux qui s’étaient engagés à aller dans ce sens, se sont déclarés candidats, ce qui complique un peu la tâche de la Convergence au niveau de Ngazidja », a déclaré Houmedi Msaidié, secrétaire général de la CRC et membre influent de la Convergence nationale pour mai 2010, principale coalition de l’opposition.

Cet ancien ministre a confié nous a confié qu’au sein de la Convergence, « il y a une Alliance qui s’est placée derrière le gouverneur de Ngazidja Mohamed Abdouloihabi, formée notamment par le RND rénovateur, le Chuma et la CRC, qui essaye de se concerter pour dégager une candidature commune au niveau du gouvernorat de Ngazidja et les primaires à Mohéli ». Et de poursuivre : « Une autre tendance s’est rangée derrière la candidature de Mohamed Fazul. Au niveau du gouvernorat, on ne sait pas encore ce qu’ils ont décidé ».

Msaidié a également ajouté « qu’il y a eu des promesses avec l’actuel locataire de Ngazi-Gome [siège de l’exécutif de Ngazidja], mais de part et d’autre, il y a eu des ratés qui ont renforcé la confusion. On espère que d’ici la date limite du dépôt des candidatures, la situation s’éclaircira ». S’agissant des candidatures de la CRC, le secrétaire général de cet ancien parti au pouvoir, a déclaré que le « conseil national du parti a décidé les candidatures de Hamada Madi Boléro et Abdou Soefo, respectivement pour les présidentielles et le siège de gouverneur de Ngazidja ».

La CRC aurait également choisi ses candidats à la vice-présidence. Moustadirane, un ancien ministre et un ancien directeur de Comores Hydrocarbures à Mohéli seraient pressentis pour être les colistiers de Boléro. « Le fait que cela a été décidé n’a pas, pour autant, clôt le débat. J’espère que d’ici la date butoir du dépôt des candidatures [le 12 septembre à minuit], le débat va se clarifier », annonce Msaidie.

Faïssoili Abdou

 

Daoud Halifa déclare sa candidature

Le 08/09/2010

L`homme d’affaire, Daoud Halifa est candidat
L`homme d’affaire, Daoud Halifa est candidat 
Homme d’affaire et politique, Daoud invite « tout le monde à se mettre débout » pour soutenir sa candidature aux prochaines élections. Candidat indépendant, Daoud Halifa vient de rentrer dans son pays après un long séjour en France.

 

Plus le jour de l’élection s’approche, plus les candidats se dévoilent. A jour J-62 du premier tour de ce scrutin des gouverneurs, Daoud Halifa a rendu publique sa candidature. Dans une conférence de presse tenue ce lundi à Moroni, cet enfant de Mkazi a expliqué les raisons qui l’ont poussé à solliciter les voix de Ngazidja.

Daoud comme on l’appelle affectueusement indique « qu’il ne veut pas mourir dans l’anonymat. En tant que patriote, il veut et il peut faire quelque chose pour son île avant de mourir ». Devant les journalistes et quelques politiciens de la place comme Saïd Ali Kemal, cet Homme d’affaires a exposé son programme. De l’éducation en passant par l’économie, l’emploi et la santé, ce politicien ne manque pas d’argument pour convaincre l’électorat. Pour les jeunes, Daoud envisage de réhabiliter les collèges et « cela ne coûte que 3,5 milliards d’après les études réalisées sur la question ».

Peut être son projet phare sera celui de faire de la Grande-Comores « une île franche ». « Il faut que les barrières disparaissent. On va faire de Ngazidja une île un centre d’achat pour comoriens et les autres pays. A la place de la douane, les commerçants vont donner un petit pourcentage », assure « cet héritier » d’un des immeubles Grimaldi. Daoud assure aussi que « ce système s’adapte à un pays de fainéants comme le notre ».

Connu très proche de l’ancien régime, cet ancien candidat aux législatives de 2004 nie toute relation avec la CRC du président Azali. « J’ai été seulement un ami de Saïd Ali Kemal et on a cru que j’ai milité dans le parti présidentielle. Mais en réalité je n’ai jamais été un militant de la CRC », dixit Daoud entouré de quelques jeunes de son village.

« Nari djuhé », tout le monde débout, tel est le slogan qu’a choisi cet Homme politique qui assure pouvoir financer sa campagne avec « ses propres fonds comme il est un Homme d’affaires », en tant que patron des magasins « Daoud and Generation ».


                                                                                                                                                  A.A. Mguéni

 

L’équipe de Bienrif Tarmidi est au grand complet

Le 07/09/2010

Les candidats
Les candidats 
« C’est la coordination des forces tranquilles » nous a déclaré ce lundi matin à l’aéroport de Bandar es Salam, le prétendant à la candidature à la course présidentielle, le député, ancien premier ministre Bienrif Tarmidi alors qu’il partait pour Ngazidja.

 

« Nous, qu’on croyait à tort endormis, sommes les premiers à être au grand complet ». Bienrif Tarmidi est le candidat titulaire. Son vice président à Mwali ce n’est pas Hamada Madi Bolero comme certains le laissaient croire, mais c’est le député et ancien gouverneur Abdallah Said Sarouma alias Chabhane « mbaba oulozo » précise à HZK-Presse et la Gazette des Comores celui qu’on surnomme ici Ba Guiri, également à l’aéroport.

Son vice président à Ngazidja c’est le député et ancien ministre Ibrahim Ali Mzimba et à Anjouan c’est l’ancien premier ministre Mahamoud Ahmed Abdallah. Quant aux directeurs de Campagne, à Anjouan c’est Ansfidine Abdallah, l’ancien gouverneur Archad Mohamed à Mwali et à Ngazidja, le directeur de ressources humaines de l’université des Comores M. Boinaher.

« Dans les heures qui viennent vous allez connaitre également les noms de nos candidats gouverneurs » a précisé le député Bienrif. Mais où en est-on avec l’ancien premier ministre Hamada Madi Bolero ? « Il est de notre coté mais pour des raisons stratégiques on a préféré composer ainsi. Lui aussi est candidat pour cette course à la présidence » a indiqué de son coté le député Chabhane.

Mouayad Salim

 

Le numéro un de l`Assemblée a été hué à Dzahadjou Hambou

Le 07/09/2010

Affiche d`Albalad
Affiche d`Albalad 
Le numéro un de l`Assemblée, Hamidou Bourhane a été hué à Dzahadjou le vendredi dernier. Il a été hué sauvagement et chassé à toute vitesse par les jeunes de ce village, au sud de la région de Hambou.

 

Sachant qu`il s`y était rendu pour prendre part, dit-on à une rencontre des notables de la région de Hambou réunis après la prière de vendredi « pour réfléchir sur la suite a donner a l`inculpation du général Salimou ».

 

Il a juste eu le temps de descendre de sa voiture  et les jeunes l`ont pris a partie en tenants des propos insupportables. Ils lui ont demandé de reprendre le chemin. Bourhane a fait  preuve de responsabilités en acceptant  de retourner chez lui, à Singani, a deux kilomètres de Dzahadjou.

 

“À Mayotte, la situation est explosive”

Le 07/09/2010

Attila Cheyssial, Docteur en sociologie, architecte dplg et urbaniste A Mayotte

Attila Cheyssial, Docteur en sociologie, architecte dplg et urbaniste
Attila Cheyssial, Docteur en sociologie, architecte dplg et urbaniste 
Attila Cheyssial donnera mercredi une conférence dans le cadre de l’Année internationale du rapprochement des cultures. L’architecte et sociologue qui a travaillé 17 ans à Mayotte pointe du doigt une situation tendue sur l’île aux parfums et dénonce l’exclusion des populations mahoraises à la Réunion.

 

"Comores, Mayotte : intégration, désintégration" c’est l’intitulé de la conférence que vous donnerez mercredi soir au Port. De quoi voulez-vous parler exactement ? La question de l’intégration est très discutable. Des groupes arrivent à vivre sur un territoire sans y être intégrés. Une population peut vivre dans un pays sans en parler la langue et pourtant participer à sa bonne marche. Quand on parle d’intégration, en réalité, on souhaite que la communauté en question disparaisse ou au moins ne se voie plus. Les Mahorais à la Réunion, par exemple : bien qu’ils soient français, ils finissent par se cacher dans des quartiers. C’est la même chose à Mayotte où il y a un flux migratoire très ancien.

 

Vous parlez de l’immigration comorienne évidemment…

 

Oui c’est une population qui migre depuis toujours. Beaucoup sont d’origine sakalava, de Madagascar et sont à l’origine des marins migrants. Mais cela gêne depuis qu’on les appelle des clandestins. Depuis la loi Balladur au début des années 1990. Du jour au lendemain, on change la lecture d’une immigration qui était jusque-là acceptée et même encouragée.

 

Une immigration massive malgré tout.

 

Oui. L’île subit une immigration importante en nombre. La population a été multipliée au moins par 5 en 30 ans. On estime qu’il y a 180 000 habitants mais en réalité bien plus de 200 000. C’est une mutation très violente qui crée de la rareté sur les ressources, le foncier par exemple, qui crée de la délinquance etc…

 

Le processus de départementalisation en marche va-t-il apaiser ces tensions ?

 

Autant il était raisonnable de mettre en place une organisation française au début, dans l’enseignement, dans le développement économique, dans la santé etc…, autant aujourd’hui, on arrive à une situation ubuesque. Une grande partie de la population ne pourra pas profiter du changement de statut puisqu’elle est clandestine. On marche sur la tête, c’est même dangereux.

 

La départementalisation serait donc une erreur ?

 

Derrière les mots, il faut voir quels sont les moyens. Quels sont les objectifs ? Je suis très soupçonneux, je pense qu’il n’y a pas de projet derrière les mots. On ne fait pas du développement, on paie. La présence française n’a plus de projet de développement. Avec plus d’un tiers de la population dans la clandestinité, ça peut péter pour très peu de choses. Les relations entre les communautés sont très tendues. Y compris avec la communauté métropolitaine. Rappelez-vous les événements de mars 2008. Cela pourrait tout à fait se reproduire, j’en suis persuadé. La situation est explosive et on le sous-estime.

 

Pourquoi la communauté métropolitaine est-elle aussi contestée ?

 

Il y a parfois des comportements qui l’expliquent. Quand vous ne vous intéressez pas à la population locale, quand vous venez surtout pour tirer profit d’une situation économique artificielle, c’est-à-dire de la dépense publique mais d’aucune production, cela pose problème. Il y a des différences de niveau de vie colossales. Mais l’histoire de l’océan Indien est ponctuée de populations qui viennent profiter d’un développement économique à un moment précis. Les karanes à Madagascar par exemple. Les tensions naissent parfois de ces comportements un peu néocolonialistes, même si je n’aime pas le mot.

 

La cogestion encore proposée ces derniers mois par le gouvernement comorien est-elle une solution crédible ?

 

Cela relève de la farce. Il n’y a aucune volonté en ce sens dans la population mahoraise. La vraie question, c’est : Qu’est ce que la France peut faire aux Comores ? Est-ce qu’on participe au développement d’une république bananière ou est ce qu’on travaille pour la population qui a de gros problèmes ? On a une lourde responsabilité aux Comores. Et ça retombe sur Mayotte comme sur la Réunion.

 

À la Réunion justement, les populations mahoraises comme comoriennes restent mal acceptées. Pourquoi selon vous ?

 

Pour de nombreuses raisons. D’abord, l’arrivée des migrants dans les quartiers crée de la concurrence. Pour les places à l’école, aux guichets de l’aide sociale… Il y a aussi une compétition sexuelle dans les quartiers. Et puis il y a deux grandes questions en ce moment : l’intégration et la créolisation. Questions plus idéologiques que sociologiques. Les communautés extérieures arrivent à un moment où il y a trop de tensions entre les religions, entre les communautés, des tensions sur la définition du type créole. Or les Mahorais et les Comoriens sont musulmans, noirs, souvent pauvres et peu concernés par l’esclavage. Il y a des malentendus permanents. Et puis les politiques les ont abandonnés. Ce n’est pas populaire auprès de l’électorat d’aider les Mahorais. J’ai peur du moment où les jeunes ne voudront plus se laisser tourmenter.

 

                                                                                                             Interview : Romain Latournerie

 

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