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Le coût de la démocratie pèse sur le développement
Le 24/10/2008
Les dépenses engendrées par le maintien de la démocratie aux Comores se révèlent être une telle charge que le gouvernement envisage aujourd’hui des changements radicaux, fomentant peut-être ainsi les divisions que son système de gouvernance complexe avait justement été conçu pour empêcher.
L’Union des Comores, composée de trois îles, a introduit sa Constitution en 2001 (conséquence directe de l’indépendance des îles de Mohéli et d’Anjouan, proclamée unilatéralement en 1997) pour briser le cycle de coups d’Etat et de tentatives de sécession qui secoue l’archipel depuis son indépendance par rapport à la France, en 1975.
Le système électoral complexe prévoit un gouvernement semi-autonome et un président pour chacune des îles (Anjouan, la Grande Comore et Mohéli) ainsi qu’une présidence tournante pour le gouvernement de l’Union des Comores. Les îles de l’archipel sont chacune dotées de leur propre assemblée, d’un président et d’un grand nombre d’autres prérogatives, qui absorbent environ 80 pour cent du budget annuel du gouvernement central.
Depuis son indépendance, l’archipel a été le théâtre de plus de 20 coups et tentatives de sécession, dont la plus récente a été réprimée cette année par les soldats de l’Union africaine lorsque Mohamed Bacar, l’homme fort d’Anjouan, s’est réinstallé à la présidence de l’île à l’issue des élections controversées de 2007.
Du fait du système de semi-autonomie en vigueur dans l’Union, cette dernière se trouve également confronté à une situation sans issue : le développement du pays est paralysé par les coûts de gestion de sa démocratie, elle-même introduite pour neutraliser les conflits.
Les Comores ont contracté une dette de 297 millions de dollars, soit 63 pour cent de leur Produit intérieur brut (PIB), et sont passées de la 132e à la 134e place au classement de l’Indice de développement humain établi par le Programme des Nations Unies pour le développement entre 2004 et 2006.
« Dans un pays pauvre comme le nôtre, qui n’exporte presque rien, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir autant d’institutions ; c’est tout simplement trop coûteux », a estimé Abdourahim Said Bakar, ministre de l’Information.
« À l’heure actuelle, nous avons une assemblée dans chaque île, un président dans chaque île, et nous dirigeons un seul pays en dépensant pour quatre. Nous devons réduire le nombre de ces institutions », a-t-il dit.
Après la crise électorale à Anjouan, le gouvernement a proposé de faire passer plusieurs réformes destinées à promouvoir un développement durable, à attirer les investisseurs étrangers, à réduire la pauvreté et à rationaliser le gouvernement.
« Changer la Constitution est une étape très importante vers la stabilisation du pays », a noté M. Bakar, et un comité spécial travaille actuellement à l’élaboration d’un projet de réforme.
Résistance au changement
Il est néanmoins peu probable que la réforme du système démocratique ne se heurte pas à une résistance, dans un pays où le gouvernement est sans conteste le premier employeur et où les emplois sont rares.
Mohamed Ali Said, le président de l’île de Mohéli, a notamment menacé de boycotter les travaux de préparation de la nouvelle proposition de gouvernance, bien que Moussa Toybou, le président d’Anjouan, se soit engagé à coopérer pleinement au processus.
« Ce ne sera pas un processus aisé ; nous organiserons peut-être un referendum si aucun accord n’est conclu avec l’opposition », a déclaré M. Bakar.
Le passé agité de l’archipel, peuplé pour la première fois par des marchands il y a 1 000 ans, avant d’être reconverti en repaire pour les pirates, et finalement annexé par la France en 1904, pèsera lourd dans la balance entre la nécessité de simplifier et réduire les coûts de gouvernance, et le risque de déclencher un nouveau conflit entre les îles.
« La position à laquelle nous adhérons est la suivante : tous les Comoriens devraient s’asseoir à une table et chercher, par le biais du dialogue, à minimiser les conflits et à promouvoir un développement durable », a déclaré à IRIN Opiah Kumah, représentant du Programme des Nations Unies pour le développement aux Comores.
NR / Go Ail
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La COI s’ouvre vers le Monde Arabe
Le 24/10/2008
La 4e édition du Forum Économique des Îles de l’Océan Indien se tient en ce moment à Moroni. La valeur ajoutée par rapport aux précédentes, c’est la volonté affichée d’utiliser les Comores comme une passerelle reliant les îles de l’Océan Indien au Monde Arabe.
L’accueil des 80 participants venus de l’extérieur pour assister FEIOI a mobilisé d’importants moyens humains et matériels de la part des organisateurs mais aussi des opérateurs et de la population en général. Au-delà du fait que c’est un des événements majeurs pour le renforcement des relations économiques dans la zone, c’est l’occasion pour les comoriens réconciliés avec eux-mêmes de montrer à leurs voisins et au reste du monde une image positive.
La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 21 octobre dernier en fin de soirée dans la grande salle du palais du peuple. Après les mots de bienvenue du jeune président de la Chambre de Commerce des Comores et du Chef de l’exécutif de Ngazidja, Pascal plante, président de l’UCCIOI a présenté le bilan et les perspectives de son organisation. Il a annoncé la création d’un centre de résolution des conflits en tirant parti de l’expérience de La Réunion qui a déjà le sien. Ce centre assurera également une veille juridique pour que tous les opérateurs de la région puissent être informés des spécificités de chaque île. Il a insisté sur la coopération énergétique qui est plus que jamais d’actualité en raison de la hausse du pétrole en évoquant la rencontre Madagascar/Réunion de novembre prochain sur les énergies renouvelables.
Monsieur Plante qui va céder son fauteuil à la fin de ce forum n’a pas manqué de rappeler les projets fédérateurs qui sont en cours de réalisation notamment Seganet le câble sous-marin qui va connecter en haut débit les îles de l’Océan Indien.
A ce sujet, lors de son allocution quelques minutes plus tard, Callixte d’Offay le tout nouveau Secrétaire Général de la COI n’a pas manqué de souligner l’attachement de son organisation dans le développement des Technologie de l’Information et de la Communication pour renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les îles et avec les reste du monde. Honorant la présidence comorienne de la COI, le Secrétaire général a lancé officiellement le portail Infocom réalisé grâce à l’appui de l’Union Européenne à travers le projet PRATIC.
C’est hier en début de matinée qu’ont débuté les ateliers thématiques et les rencontres professionnelles. Disposé autour des tables selon les secteurs d’activités, les participants se félicités déjà de cette première matinée de travail.
Cheikh Amir Bobah, jeune importateur de produit alimentaire cherche à diversifier ses fournisseurs. Jusqu’ici il se ravitaillait en Europe, à Dubaï et en Tanzanie. Il pense qu’un partenariat dans la région réduira les délais de livraison. Monsieur Djabir se prononce pour l’ouverture du marché comorien mais pas à n’importe quel prix : « nous sommes désireux d’accueillir des investisseurs de la région et d’ailleurs qui réaliseront ce dont nous ne sommes pas capable de faire.
Cependant il n’est pas correct que nos amis viennent nous concurrencer dans le commerce de détail ».
Bemandjara Jaques lui travaille avec la noix de coco à Madagascar. De son immense cocoteraie, il tire le coprah, les huiles, et de nombreux produits dérivés comme les sacs, les ceintures, des toiles etc... et vend déjà 40% de sa production aux Comores. Il a fait le déplacement de Moroni pour étendre son marché et trouver des distributeurs locaux.
Trait d’union entre l’Océan Indien et le Golf Arabo-persique
La sécurité alimentaire étant l’un des thèmes qui vont êtres débattus, les acteurs ne manquent pas à l’appel. Patrick Hoareau Directeur de la FRCA Réunion n’est pas à sa première mission. Il a déjà à son actif un partenariat réussi dans la coopération agricole avec le Syndicat des Agriculteurs Comoriens. Avec l’aide du Conseil Régional la FRCA a contribué au renforcement des capacités locales, aménagé des parcelles irriguées et fourni du matériel et des équipements. Ses partenaires locaux sont satisfaits du résultat car si la dépendance vis-à-vis des importations est toujours là, il s’avère que l’augmentation de la production agricole et avicole a sensiblement amélioré les revenus des paysans. Guy Signon du Conseil régional de l’agriculture dit avoir pris la mesure des attentes de la partie comorienne et espère que la Région Réunion va débloquer les fonds nécessaires au démarrage de la deuxième phase du projet PARSAC.
La valeur ajoutée de cette 4e édition par rapport aux précédentes, c’est la venue de représentant de la Tanzanie et surtout des pays arabes. Grâce à ses relations étroites avec les pays du golf, les Comores se sont proposées de servir de passerelle à ses îles sœurs pour tirer profit de ce marché de 150 millions de consommateurs à fort pouvoir d’achat.
En effet, bien que membre de la ligue des Etat arabes depuis plus de 14 ans, ce sont ces dernières années que les échanges économiques notamment les investissements privés sont devenues visibles. Les monarchies du Golf sont désormais présentes aux Comores dans l’hôtellerie, l’imprimerie, la finance.
Bientôt des sociétés vont s’implanter dans la téléphonie mobile et le transport maritime et aérienne. Le vice-président de la Chambre de Commerce de Shardja, le représentant de la ligue des Etats Arabes et de nombreux opérateurs arabes prennent part aux travaux.
De notre correspondant
A. Mohamed
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Moroni veut abriter le sommet 2009 de la COI
Le 24/10/2008
Le ministre des Relations extérieures et de la Coopération des Comores |
Le ministre des Relations extérieures et de la Coopération des Comores vient d’effectuer un séjour de 48 heures à l’île Maurice où il a pu visiter le siège de la Commission de l’océan Indien (COI), en sa qualité de président en exercice de l’organisation.
Ahmed Ben Said Jaffar a fait le déplacement à Port-Louis dans le cadre de la réunion des partenaires et bailleurs de la COI, mais ce fut surtout l’occasion de rendre visite au nouveau secrétaire général, le Seychellois Callixte d’Offay, et au personnel de l’organisation.
Avec Callixte d’Offay, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, le chef de la diplomatie comorienne a eu «des entretiens très utiles» axés sur l’état d’avancement des activités de la COI, à la veille de la célébration du 25e anniversaire de l’organisation régionale le 10 janvier 2009, selon la chargée de mission, Fatoumia Bazi. Il a tenu à faire part de l’engagement du gouvernement comorien de célébrer cet événement «avec éclat et dans toute sa dimension régionale». Comme le veut la tradition, le ministre a planté un arbre dans le jardin du secrétariat général à Quatre-Bornes.
Présidence à la France
Le ministre Jaffar a également rencontré les chefs de projets de la COI et a fait un point de presse. Dans son discours, il a insisté sur la visibilité des projets dans les pays membres de la COI et a souligné l’évolution positive de la COI depuis la signature de l’Accord de Victoria aux Seychelles.
Avant de quitter Maurice, il a informé la presse du souhait du gouvernement comorien d’abriter le prochain Sommet des Chefs d’État ou de Gouvernement de la COI dans le courant du premier semestre de 2009. Notre pays devra alors céder la présidence à la France pour le compte de l’île de la Réunion. La présidence est tournante entre les cinq États membres [Madagascar, Maurice, La Réunion, Seychelles et l’Union des Comores].
El-Had Said Omar
(Comores)
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La Fédération des agriculteurs se met en place
Le 24/10/2008
Les agriculteurs et éleveurs comoriens ont entamé jeudi 16 octobre un congrès à Moroni pour officialiser la création de la Fédération nationale des agriculteurs des Comores (FNAC), avec la participation de 2000 professionnels du secteur.
L’agriculture représente 42% du produit intérieur brut (PIB) et emploie plus de 80% de la population. Selon des statistiques officielles, près de 90% des recettes d’exportation de l’archipel proviennent de l’agriculture.
Moh. Zaid
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La liberté d’expression dans l’océan Indien
Le 24/10/2008
Tous les ans, Reporters sans frontières établit un classement qui mesure le degré de liberté de la presse dans 169 pays. Comme on peut le constater avec le rapport 2007, les pays de l’océan Indien n’ont pas tous le même degré de liberté, et les deux plus mauvais élèves ne sont pas forcément ceux qu’on aurait pu croire.
"Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu". C’est par cette citation que Reporters sans frontière définit ses idéaux. Cette association mondialement reconnue défend les journalistes persécutés, lutte pour faire reculer la censure, accorde des bourses d’assistance pour venir en aide à un journaliste ou un média, et enfin agit pour améliorer la sécurité des journalistes qui font leur travail dans des zones de conflits armés.
Dans le rapport 2007, le classement de la liberté d’expression définit par ordre hiérarchique 169 pays. Les critères de notations sont aux nombres de 50. Vous pouvez les découvrir tous directement sur le site. Citons-en quelques-uns ici en exemple : combien de journalistes ont été tués, ont été interpellés ou emprisonnés, ont été agressés ou blessés, ont été menacés, est-ce que certains journaux sont surveillés, ont cessé leur activité, etc.
Pour cette année 2007, c’est l’Érythrée qui remporte la triste palme du pays où la liberté d’expression est le plus bafouée. Au top du classement, on retrouve des pays comme l’Islande, la Norvège, l’Estonie ou encore la Slovaquie. Il est assez étonnant (et même intriguant) de retrouver la France à la 31e position, derrière des pays comme le Costa-Rica, la Namibie, la Jamaïque ou encore le Ghana.
Concernant le monde de l’océan Indien, les plus mauvais élèves sont les Maldives qui apparaissent à la 129e place, pas très loin de la fin du classement. Viennent ensuite les Seychelles à la 105e place, les Comores à la 96e place, Madagascar à la 62e place, l’Afrique du Sud à la 43e place, et Maurice, grand vainqueur à la 25e place, par conséquent devant la France !
On voit bien que le monde de l’océan Indien, et notamment avec les Maldives, les Seychelles, et les Comores subit une censure dans ses médias. Pour exemple concret, le journal seychellois indépendant Regar avait dû fermer ses portes en 2002 à cause de menaces incessantes. On véhicule trop souvent l’image paradisiaque des îles de l’océan Indien, et d’ailleurs plus la destination fait rêver et est développée au tourisme (en l’occurrence les Seychelles et les Maldives), plus la liberté d’expression y est muselée. Seule Maurice tire honorablement partie de son développement touristique et économique.
Un point inquiétant que souligne le rapport 2007 de Reporters sans frontières sont les atteintes à la liberté d’expression dans les blogs rédigés par les citoyens de ces pays. La libre circulation d’information sur le web ne semble pas être reconnu partout. En Malaisie, en Thaïlande, au Vietnam ou encore en Egypte, des blogueurs ont été appréhendés et leur site fermés. Les gouvernements de ces pays ont compris l’impact que peuvent avoir ces outils de communication libres et indépendants.
Espérons que, dans les années à venir, le classement de Reporters sans frontières sera plus prestigieux pour l’océan Indien.
Agora Vox
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