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El-Maarouf : le personnel demande l’amélioration des conditions de gestion de l'établissement
Le 06/11/2008
Centre hospitalier national El-Maarouf : le personnel paramédical |
Le fort taux d’absentéismes, le mauvais accueil des patients et aux autres demandeurs de services à l’hôpital ont été, entre autres, au centre des discussions des paramédicaux du Chn. Il ne se passe une semaine sans qu’il y ait un manquement signalé ça et là dans les différents services de l’hôpital.
Il s’agissait aussi de réfléchir sur les conditions de travail, des salaires en souffrance, de l’irrégularité de versement des indemnités, des moyens de travail, notamment les équipements, réactifs, films radio, produits pharmaceutiques et autres. Une autocritique qui devait aboutir à l’amélioration de l’image du plus grand hôpital des Comores.
La réputation et la gestion du Centre hospitalier national El-Maarouf ne plaisent pas à tout le monde. Un constat qui a amené les paramédicaux à se concerter, hier, dans la salle de conférence du principal établissement hospitalier du pays. Le personnel paramédical du centre a débattu, entre autres, sur le comportement de certains parmi eux en milieu hospitalier.
Selon Mahamoud Abdallah, le secrétaire général du Syndicat national des agents de la santé (Synas), la concertation a été nécessaire près d’un mois après la cessation du mouvement de grève pour faire un premier diagnostic des acquis de cet arrêt de travail. Le fort taux d’absentéismes, le mauvais accueil des patients et autres demandeurs de services à l’hôpital ont été, entre autres, au centre des discussions des paramédicaux du Chn. Une autocritique qui devait aboutir à l’amélioration de l’image du plus grand hôpital des Comores.
La correction doit passer par l’application des textes issus des derniers états généraux de l’hôpital tenus au palais du Peuple à Moroni. Le leader syndicaliste parle de l’adoption d’un règlement devant sanctionner sévèrement les fautifs. Il a rappelé que l’établissement doit disposer d’un conseil d’administration et d’un conseil de discipline. Ce dernier devrait réguler le comportement des agents. Il ne se passe une semaine sans qu’il y ait un manquement signalé ça et là dans les différents services de l’hôpital.
“Validation des travaux des états généraux”
A l’ordre du jour de la réunion, il y avait aussi la réflexion sur les conditions de travail. Il s’agit de la situation des salaires en souffrance, de l’irrégularité de versement des indemnités, des moyens de travail, notamment les équipements, réactifs, films radio, produits pharmaceutiques et autres. Face à ces problèmes que rentre le personnel paramédical dans son lieu de travail, le secrétaire général du Synas parle d’un désengagement de l’Etat dans sa mission d’accompagner le principal hôpital du pays. ‘‘Si l’établissement n’a pas rendu son souffle c’est grâce aux maigres recettes des prises en charge des soins’’, estime l’écrasante majorité du personnel.
Selon Mahamoud Abdallah, la réunion de mercredi a retenu la décision de programmer une réunion avec le Directeur de l’établissement à son retour d’une mission à l’étranger pour faire le point de la gestion et sollicite la tenue des conférences périodiques entre la direction, les chefs des services, les majors et le bureau syndical afin d’évaluer l’état de fonctionnement de l’hôpital. Le responsable syndical parle ici d’une manière d’instaurer une gestion participative du Chn.
Les paramédicaux ont aussi ‘‘décidé de saisir par courrier les autorités compétentes pour demander la validation des travaux des états généraux sur le Chn en conseil des ministres’’.
Quant à la suite au décret présidentiel signé par le chef de l’Etat le 4 septembre dernier suite à la grève du personnel paramédical et sa mise en en application avril 2009, il a été souligné qu’avant cette date des actions doivent être réalisées notamment le versement des arriérés de l’année 2008. Le secrétaire du Synas a un certain doute étant entendu que les engagements préliminaires ne sont toujours pas honorés. Plutôt les arriérés s’accumulent, précise le syndicaliste Mahamoud.
Cependant, il reconnaît qu’après la grève l’hôpital se redresse progressivement dans certains domaines. Il a cité la mise en marche de l’incinérateur pour la destruction en toute sécurité des déchets hospitalier, l’amélioration des conditions d’hygiène des toilettes et la pharmacie. Cependant, ‘‘il y a encore beaucoup à faire’’, a-t-il souligné.
Mohamed Soilih
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Quelle langue unira enfin les Comores ?
Le 06/11/2008
Elle se voulait optimiste lorsque, en 2001, la Constitution actuelle des Kamar a remplacé la République fédérale islamique des Comores par l’Union des Comores. Sans vouloir remettre en cause ce nouvel intitulé, en quoi sommes-nous unis ? …
Bien qu’elles soient des sœurs issues d’une même famille Mwali, Ndzuwani, Ngazidja et Maore sont chacune dotées d’une particularité lui étant propre et la distinguant des autres. Mais comme dans tout cercle familial, bien que les membres soient dissemblables, ces derniers restent liés par leur mère commune. En l’occurrence, il s’agirait ici d’une terre-mère commune mais également d’une langue commune. … Et considérant que chaque île se veut plus ou moins isolationniste cette langue commune pourrait être le cordon unificateur. Mais quelle langue choisir ?
Plusieurs options s’offrent à nous. La première serait de choisir le shimwali (le mohélien) car il est un bel assortiment des deux dialectes influents de l’archipel : le shindzuani (l’anjouanais) et le shingazidja (le grand-comorien). Mais, indubitablement, certains se sentiront lésés. La seconde option nous permettrait de minimiser les “accusations” de favoritisme. Il s’agirait de procéder à l’élaboration d’une langue standard. … Mais l’idée effarante et dispendieuse engendrerait des controverses.… Quelle langue pourrions-nous donc “adopter” afin de pouvoir échanger avec nos voisins alliés ? D’un point de vue historique, économique et stratégique, le kiswahili semble être la bonne réponse.
Le shimassiwa étant un dérivé de ce dernier, l’idée n’est ni insolite ni insoluble. Le kiswahili serait enseigné à l’école, sans pour autant délaisser les autres langues officielles du pays : l’arabe, la langue religieuse et le français, la langue du colon que nous ne pouvons ou plutôt nous ne voulons nous défaire.… Que de convoitises, mais peut-être est-ce tout simplement de l’ambition accompagnée d’une prise de conscience personnelle à l’égard des Kamar. … Indéniablement, il est plus que temps d’oser investir en ce cordon unificateur : la langue commune.
Ensemble choisissons-en une qui sera conforme à notre analogie, que nous maîtriserons assez vite et qui sera enseignée car “il n’existe pas de forme plus haute d’appartenance à un peuple que d’écrire dans sa langue…” et dans un futur plus ou moins proche “s’octroyer” également celle de Shakespeare qui se mondialise. Nombreux témoigneront que ne pas la parler devient très vite un handicap
Mary (Le Port)
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Les Comores et Montmirail jumelées pour la santé
Le 06/11/2008
L'hôpital local de Montmirail vient de se jumeler avec un hôpital des Comores. L'établissement marnais va donner du matériel aux Comoriens. Mais ce jumelage n'est pas à sens unique.
Après le jumelage entre villes, Montmirail s'essaye au jumelage entre hôpitaux. L'établissement marnais accueillait la semaine dernière une délégation venue des Comores, un archipel situé au nord de Madagascar, dans l'océan indien.
Le matériel du déménagement
Le centre hospitalier national El Maarouf de Moroni vient de signer avec son homologue montmiraillais une convention de coopération internationale.
« J'ai des racines comoriennes, explique Ali M'Madi, directeur de l'hôpital de Montmirail. Et lors d'un voyage là-bas, j'ai rencontré le directeur de l'hôpital de Moroni. C'est là qu'est née l'idée du jumelage. »
L'hôpital local de Montmirail compte 120 lits contre 450 à Moroni. Quand l'établissement comorien fonctionne avec deux fois moins de budget.
C'est le premier jumelage de ce genre pour l'établissement de la rue de Montléan. Le but pour l'hôpital de Montmirail est d'apporter un soutien à des établissements publics de santé étrangers, « en développant le transfert de connaissances, le don de matériel, les échanges de stagiaires et d'informations. »
Voici de bien belles phrases, mais qui donnent quoi au juste dans la réalité ?
« Nous allons donner du matériel à l'hôpital de Moroni, indique Ali M'Madi. Il s'agit du matériel que nous allons devoir laisser lors du déménagement de l'hôpital en janvier prochain, car nous allons trouver du neuf sur le nouveau site. » Des ordinateurs, des équipements de santé, du mobilier qui est en bon état. Côté humain, « nous prévoyons de développer les échanges, de recevoir à Montmirail des stagiaires comoriens. »
« Ce dont nous avons surtout besoin, ce sont des équipements », remarque Ibrahim Abdourazak, directeur général de l'hôpital El Maarouf.
Et Ali M'Madi d'avancer la possibilité pour les pensionnaires de l'hôpital local d'aller en voyage sur l'île de l'océan indien…
L'établissement comorien est d'ailleurs déjà jumelé avec un homologue de la région parisienne. Les deux responsables le soulignent : il ne s'agit pas d'un échange à sens unique, dans lequel Montmirail donnerait et les Comores ne feraient que recevoir.
Des médecins formés en Chine
« L'hôpital de Moroni implique la famille dans l'hospitalisation des personnes, et nous ne savons pas faire cela, explique Ali M'Madi. Nous avons beaucoup à apprendre d'eux sur ce point-là. »
Le directeur de l'hôpital montmiraillais pense aussi que le personnel de santé comorien peut montrer aux Montmiraillais comment s'adapter lorsque le matériel manque, « et par là éviter le gaspillage. Je crois que nos homologues de l'océan indien peuvent nous apporter beaucoup. »
« Nous sommes prêts à envoyer à Montmirail des praticiens en médecine chinoise, annonce Ibrahim Abdourazak. Je sais que vous ne connaissez pas bien ces méthodes en France. Aux Comores, nous avons des médecins qui ont été formés en Chine. »
Vaste programme. Cela tombe bien, la convention, valable pour un an, est reconductible tacitement.
Guillaume Tallon
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Abdouloihabi, l’homme solitaire ?
Le 06/11/2008
Mohamed Abdouloihabi |
C’est la débandade dans les rangs du gouvernement de Ngazidja. La perspective d’un remaniement ministériel, annoncé comme imminent depuis plusieurs semaines, n’est pas de nature à booster un gouvernement déjà omni-absent (passez-moi le terme).
Plutôt, on constate une forte baisse de régime et une tendance à bouder les cérémonies officielles. On l’a constaté mercredi lors de la clôture d’un séminaire consacré aux communes. Aucun ministre n’a été présent, à part celui en charge de la décentralisation, Saandi Assoumani.
Mais, la question qu’on se pose à Moroni est de savoir pourquoi le remaniement du gouvernement de Ngazidja tarde encore à venir. Est-ce dû à cette lenteur légendaire qu’on connaît au président Abdouloihabi ? A l’opposition de la Première dame de Ngazidja qui cherche à protéger certains ministres ? Aux atermoiements de Me Mzimba, qui serait chargé de composer la nouvelle équipe gouvernementale en sa qualité de secrétaire général de l’Alliance politique autour d’Abdouloihabi ? Personne ne sait. Et malin qui dira quand ce remaniement interviendra.
Avant le couperet présidentiel, on assiste à des joutes internes et à des chausse-trapes qui sapent sérieusement la nécessaire unité du cabinet gouvernemental. Dans une lettre adressée au chef de l’exécutif de l’île de Ngazidja, le ministre Saandi n’a pas raté son collègue des Finances avec lequel il n’est pas en odeur de sainteté depuis plusieurs mois.
Il faut dire que le puissant argentier du gouvernement est loin de faire l’unanimité autour de lui. Il y a une semaine, c’est le syndicat des enseignants qui l’a accusé de détournement de fonds pour n’avoir pas payé les salaires du mois de février alors que l’argent a été bien viré dans le compte de Ngazidja. La réponse du ministre ne s’est pas fait attendre ; il menace de porter l’affaire devant le tribunal.
Inss. Blog
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La galère des Etudiants comoriens à Téhéran
Le 05/11/2008
Une salle d'études à l'université de Téhéran |
En décembre 2007, une quinzaine d’étudiants comoriens atterrissent à Téhéran en provenance de la capitale des Comores, Moroni. Ces étudiants ont semble-t-il obtenu des bourses d’études de la part du gouvernement iranien. Ils ont déboursé chacun un demi-million de nos francs pour se payer les frais de transport entre Moroni et Téhéran.
Mais à la surprise générale, quinze jour après leur arrivée dans la ville de Qasvin, ou ils doivent suivre des études en agronomie, ils apprennent par l’intermédiaire d’un haut responsable de l’établissement d’accueil qu’ils ne seront admis qu’en première année après une formation de 6 mois en langue. « Le moins diplômé d’entre nous a un bac+2. On va pas passer encore cinq ans ici. On nous a bien dit aux Comores qu’on va intégrer directement la troisième année », déclare un de ces malheureux étudiants.
Ces derniers ne sont pas à leur première surprise.
En effet, ils doivent partager une chambre à cinq voir même six. « Le montant de la bourse est à 50$ par mois, alors qu’un kilo de riz coute 500 fc », ajoute un autre. A leur entendre s’indigner des conditions de vie et d’études, on n’a l’impression comme si la partie comorienne n’a pas pris connaissance des clauses des accords qu’elle a signé avec les iraniens. D’autant plus qu’il y a un moment, ils se sont vus interdire de prendre le bus qu’il devait les amener à Chiraz pour un voyage d’études. « On nous a dit vous n’êtes pas des boursiers, seul un étudiant a pu faire le voyage. Car il parait qu’il est le seul boursier », renchérit un étudiant au bord des larmes.
Ironie du sort, cet étudiant n’est que le neveux de Ikililou Dhoinine, Vice-président, chargé du ministère de la Santé, de la Solidarité et de la Promotion du Genre. L’ambassadeur comorien à Téhéran, son excellence Monsieur Abdoulmadjid est informé de cette situation, mais il se trouve dépasser par les évènements.
A suivre S. Ml
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