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Le président Sambi : ‘‘le droit finit toujours par triompher’’
Le 13/11/2008
Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI |
A l’occasion de la célébration de la Journée nationale Maoré, le président de la République s’est adressé à la Nation, mardi 11 novembre, pour rappeler un devoir qui incombe à chaque Comorien : celui de défendre l’appartenance de l’île de Maore à la nation comorienne. Le chef de l’Etat a réitéré la détermination de son gouvernement à s’opposer, par ‘‘tous les moyens autorisés’’, au référendum que la France envisage d’organiser l’année prochaine à Maore dans la perspective d’ériger cette île comorienne en département français.
‘‘Nous connaissons d’avance les résultats de ce genre de consultations, et nous demandons à la France d’y renoncer’’, a déclaré le chef de l’Etat en rappelant que les Comores sont admises à l’Organisation des Nations unies en tant que nation composée de quatre îles. Pour lui, la France en tant que pays membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu se doit de ‘‘donner l’exemple en respectant le droit international’’.
Le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a lancé un appel pour le renforcement de l’enseignement de l’histoire des Comores surtout à ceux qui sont nés après 1975 qui, comme nous tous, doivent intégrer dans leur conviction profonde que ‘‘Mayotte est comorienne et le restera à jamais’’ et que son ‘‘occupation actuelle par la France constitue, précise-t-il, une péripétie de l’histoire’’. Dans le combat pour la réintégration de Maore dans son ensemble naturel, ‘‘il faut se garder, a-t-il dit, de perdre l’espoir, car nous avons le droit avec nous, et le droit finit toujours par triompher’’.
“Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise”
Dans ce ‘‘combat légitime’’, le chef de l’Etat préconise uniquement ‘‘des moyens pacifiques, des négociations comme cela se doit entre Nations civilisées’’.
Il a demandé aux Comoriens et aux Comoriennes de se comporter de manière responsable pour, déclare-t-il, ‘‘montrer au monde notre maturité de peuple civilisé’’. Il lance un avertissement à ceux qui seraient tentés d’user de la violence : ‘‘Aucun citoyen français ne doit être maltraité ou brutalisé, la France reste un partenaire privilégié, en dépit de ce différend’’ qui oppose les deux pays.
Le président s’est adressé ainsi aux Mahorais : ‘‘A vous frères et sœurs mahorais, je ne vous souhaite que du bien, et je vous exhorte à la réflexion, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise’’. Les Comoriens de Maore, de Mwali, de Ngazidja et de Ndzuwani, ‘‘nous sommes unis par le sang, la même religion, la même langue, les mêmes coutumes’’, a souligné le chef de l’Etat qui a lancé un appel à tous les Comoriens des quatre îles pour qu’ils dépassent les clivages politiques, à l’origine de ‘‘divisions stériles’’.
Il a précisé que beaucoup de Comoriens des trois autres îles ont la double nationalité, comorienne et française, mais, ajoute-t-il, ‘‘nous n’accepterons, à aucun prix, de céder Maore ou une autre île de l’archipel à la France’’. ‘‘Nous ne sommes pas contre le développement de Maore’’, mais nous avons un conflit avec la France ‘‘que nous entendons régler par la voie du dialogue’’.
Il a indiqué que malgré les difficultés économiques actuelles, ‘‘nous avons la fierté d’être un peuple libre et souverain’’.
Par ailleurs, le président de la République a saisi l’occasion pour démentir ce qu’il a appelé ‘‘les allégations de certains de mes détracteurs’’ selon lesquelles son gouvernement aurait retiré la question de Maore de l’ordre du jour à l’Onu. ‘‘En tant que garant de l’intégrité territoriale des Comores, il est de mon devoir, dit-il, de lutter pour le retour de Maore sous administration comorienne’’. J’ai demandé l’inscription de ce dossier à l’ordre du jour définitif de l’Onu, ‘‘mais c’est une question qui concerne deux parties et la partie française s’y oppose’’.
“Pour assurer l’unité de la Nation comorienne”
Demandant plus d’engagements et de persévérance à chaque Comorien, le chef de l’Etat se veut aussi réaliste en précisant : ‘‘nous n’allons pas instaurer l’autorité de l’Etat à Maore comme nous l’avons fait dernièrement à Anjouan’’. Faisant ainsi allusion à l’intervention militaire pour déloger les rebelles qui avaient pris cette dernière en otage.
Le président Sambi est revenu sur les missions du Groupe de travail de haut niveau, notamment celle de trouver une issue pour la suppression du ‘‘visa Balladur’’ à l’origine des pertes humaines enregistrées régulièrement au niveau du bras de mer qui sépare Anjouan et Maore.
Pour terminer, le chef de l’Etat a demandé plus d’engagement au travail pour réussir le développement économique et social, lequel constitue le meilleur argument pour convaincre les Mahorais de la nécessité de vivre ensemble ‘‘pour ainsi assurer l’unité de la Nation comorienne’’.
Compte rendu Petan Mognihazi
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Comment accepter de l’argent d’un pays ennemi
Le 13/11/2008
Photo Archive/Nicolas Sarkozy et A. Abdallah M. Sambi |
Depuis plusieurs semaines, les relations diplomatiques entre la France et les Comores sont plus que tendues. Le sujet de la départementalisation de Mayotte en est la cause. Les Comoriens s’insurgent, accusent la France de déclarer ainsi la guerre aux Comores, mais acceptent en même temps 165 000 euros de cette dernière pour mener à bien des projets infrastructurels.
« le projet d’organiser un référendum dans l’île comorienne de Mayotte constitue en soi une déclaration de guerre ». C’est en ces termes plus qu’explicites qu’Ibrahim Mohamed Sidi, député comorien, avait réagit à propos du référendum pour la départementalisation de Mayotte en mars 2009. Depuis, et même avant d’ailleurs, les relations entre la France et les Comores se sont refroidit pour même devenir glacées.
Or, le 10 novembre dernier ont été signé à l’Ambassade de France à Moroni 8 conventions pour financer des projets de reconstruction, d’acheminement en eau, ou encore de constructions d’une école publique pour un total de 165 000 euros. Cette dotation de la part de la France n’a pas le moins du monde dérangé le Gouvernement de l’Union des Comores qui a pris l’argent sans sourciller.
C’est certain que les projets consignés dans la convention sont pour le bien de tous les comoriens. Mais il est quand même étonnant de constater qu’un pays qui déclare la guerre à un autre accepte ensuite de l’argent de ce dernier. En outre, la France tenterait-elle par cette donation de réchauffer des relations diplomatiques qui en auraient bien besoin ?
Le Gouvernement Comorien devrait tout de même revoir sa copie : on n’accuse pas un pays de vouloir rentrer en guerre et ensuite accepter de ce même pays une sommes conséquente d’argent. Soit on va jusqu’au bout de ses opinions, soit on modère ses propos. Cette position « entre-deux » les fait passé tout bonnement pour des profiteurs.
Nadjim/Exprimanoo
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Adoption à Québec d’un nouveau traité de l’Ohada
Le 13/11/2008
l’OHADA |
Un nouveau Traité de l’Organisation pour l’harmonisation des droits des affaires (Ohada) a été adopté le jeudi 16 octobre 2008 à Québec (au Canada) lors d’une réunion en présence de huit chefs d’Etat africains.
Il s’agit du président Thomas Boni Yayi du Bénin, Blaise Campaoré du Burkina Faso, Ahmed Abdallah Sambi des Comores, Denis Sassou N’Guesso du Congo, Amadou Toumani Touré du Mali et Idriss Déby du Tchad dont celui du Bénin le docteur Thomas Boni Yayi.
Dans une déclaration rendue publique à l’issue de la réunion, les chefs d’Etat et de gouvernement conviennent de mettre « désormais un terme aux mesures transitoires définies par les arrangements de N’Djamena ». La Déclaration indique également « que les institutions de l’Ohada et les Gouvernements dont celui du Bénin sont invités à veiller à l’application rigoureuse du Traité et des textes dérivés qui président au fonctionnement de l’organisation ».
« Le Conseil des ministres a mandat d’adopter rapidement les règles appropriées prenant en compte les principes prévalant en la matière pour l’ensemble des organisations internationales, particulièrement en mettant en valeur la compétence et l’intégrité attendues des responsables des institutions », poursuit la Déclaration. S’exprimant à l’issue de cette réunion, le Ministre Sénégalais de la Justice, Madické Niang, a estimé qu’avec le nouveau traité adopté à Québec, l’Ohada est devenue « une organisation internationale ».
« Nous venons de mettre fin aux petits arrangements qui voulaient que les Etats membres se partagent les postes. Désormais, les postes seront pourvus sur la seule base de la compétence, à l’issue d’un appel à candidatures », a dit M. Niang, qui assure la présidence du Conseil des ministres de l’Ohada. Il a par ailleurs assuré que le mécanisme autonome de financement de l’Organisation sera désormais mis en œuvre.
« Les chefs d’Etat présents à la réunion ont donné instruction à leurs ministres des Finances d’appliquer sans tarder le Mécanisme autonome de financement qui prévoit le versement de 0,5% des exportations de chaque Etat membre pour assurer le financement de l’organisation », a poursuivi le ministre sénégalais de la Justice.
Selon un participant à la rencontre, la réunion de Québec a également décidé d’instituer une Conférence des chefs d’Etat des pays membres de l’OHADA, « qui se réunira chaque fois que de besoin ».
Institué par le traité de Port-Louis en octobre 1993, l’OHADA compte aujourd’hui 16 Etats membres. La République Démocratique du Congo devrait devenir le 17ème Etat membre, au terme du processus de finalisation de son adhésion entamé en février 2004.
La plupart des Etats Ohada étaient représentés à cette réunion Ohada de Québec du 16 octobre 2008 qui a été un succès éclatant et qui marque un tournant décisif pour le processus OHADA. Assistaient en personne à cette réunion les Présidents Thomas Boni Yayi du Bénin, Blaise Campaoré du Burkina Faso, Abdallah Sambi des Comores, Denis Sassou N’Guesso du Congo, Amadou Toumani Touré du Mali et Idriss Déby du Tchad. SE le Président de la République de Madagascar, non encore membre de l’Ohada, y assistait en tant qu’observateur.
Casimir Kpédjo
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Les Mohéliens s'inquiètent du projet de réforme constitutionnelle
Le 10/11/2008
Mohamed Ali Saïd, Président de Mohéli (au centre) et ses proches |
La volonté du président de l'Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi, exprimée depuis plusieurs mois, de changer la Constitution du pays, est très critiquée à Moroni mais surtout à Mohéli, où le président de l'Ile parle d'un 'coup d'Etat administratif'
Après la visite de travail du président Sambi à Fomboni il y a dix jours, le président de l'île autonome de Mohéli, Mohamed Ali Saïd, a protesté contre les décisions de limogeage d’un certain nombre de hauts responsables de l’île par le gouvernement central. Le cabinet de la présidence de l’île estime dans un communiqué que Sambi veut "changer la Constitution pour repousser la tournante revenant à Mohéli" (programmée en 2010 après la Grande Comore en 2002 et Anjouan en 2006), dans le but selon lui de "s’accrocher au pouvoir et installer sa dictature".
Intitulée " Coup d’Etat Administratif à Mwali ", le communiqué exhorte le président de l'Union à "respecter la Constitution" et demande à la communauté internationale "de faire valoir les règles de la démocratie et les principes des droits humains".
Mohamed Ali Saïd dénonce en outre la décision du gouvernement central de procéder unilatéralement à des changements à la tête des directions régionales des entreprises publiques et administrations financières de l’île autonome, en violation selon lui de l’article 9 de la Constitution de l’Union et de la loi organique stipulant que la gestion des antennes régionales des sociétés d’Etat renvient aux exécutifs des îles autonomes.
Voilà des mois que Mohamed Ali Saïd ne rate pas une occasion de rappeler à l'ordre le président comorien afin "qu'il respecte le principe de la tournante". Récemment il a fait planter sur le rond-point de la route principale qui mène à Fomboni, la capitale de l'île, un panneau géant qui rappelle qu'en 2010, c'est au tour des Mohéliens de prendre les rênes du pays.
Lors de sa visite de travail dans l'île il y a dix jours, le chef de l'Etat avait tenu à rassurer ses compatriotes. "Si certains pensent que je veux m'éterniser au pouvoir, je tiens à les rassurer que ce n'est pas dans mes intentions. Je suis prêt s'il le faut à me retirer dès cette année si les présidents des îles sont d'accord pour organiser de nouvelles élections présidentielles. Je le répète ici, le prochain président des Comores sera issu de cette île et je m'en tiendrais à cet engagement" a lancé Sambi. Une déclaration destinée, a-t-il souligné, à faire taire "les mensonges colportés par [ses] opposants".
Le président comorien plaide pour une "harmonisation du calendrier électoral" et souhaite que toutes les élections présidentielles, celles du président de l’Union et celles des trois présidents des îles autonomes, se déroulent le même jour ; de même que pour les élections législatives des assemblées insulaires et de l'Assemblée de l'Union, ainsi que pour les élections municipales. Par ailleurs, M. Sambi voudrait modifier les appellations actuelles : les présidents des îles porteraient le titre de Gouverneurs alors que les députés deviendraient des Conseillers.
Le référendum voulu par Sambi concernant ce projet de réforme pourrait se dérouler au premier trimestre 2009, selon le secrétaire général du gouvernement.
NK (avec HZK)
Déclaration de guerre à la France à propos de Mayotte
Le 10/11/2008
L'Ile soeur Mayotte |
Le Gouvernement comorien prend mal, très mal même l’organisation du référendum mahorais de mars 2009 pour la départementalisation de Mayotte. Pour eux, ce n’est ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre de la part de la France.
Historiquement, Mayotte appartient aux Comores. Les Comores à partir de 1946 sont détachés de Madagascar pour devenir un Territoire d’Outre-mer (TOM). En 1961 les Comores obtiennent un statut d’autonomie interne, puis en 1972 elle acquière sa totale indépendance. Mais Mayotte sera la seule île des Comores à voter alors pour le maintien de ses liens avec la France. Elle réitérera cette volonté lors d’un nouveau référendum en 1976.
Aujourd’hui, la France veut proposer par référendum à Mayotte le statut de Département d’Outre-mer (DOM) en mars 2009. Ce référendum fait grand bruit à la fois dans les Comores comme en France.
Depuis toujours les Comores revendiquent Mayotte comme leur territoire. Mais les députés comoriens on réagit vivement hier lors de leur assemblé au référendum de mars 2009. Ibrahim Mohamed Sidi, vice-président de l’Assemblée Nationale des Comores a même déclaré que « le projet d’organiser un référendum dans l’île comorienne de Mayotte constitue en soi une déclaration de guerre ».
Ces mots sont on ne peut plus éloquent, et quand ils sortent de la bouche d’un politicien influent aux Comores ils peuvent même faire peur. On peut comprendre que les Comores, qui revendiquent l’appartenance de Mayotte, soient frustrés par la proposition française de référendum pour une départementalisation de l’île. Mais de là à dire qu’ils y voient une déclaration de guerre, le pas a été franchit. Les relations entre la France et les Comores ne peuvent que s’envenimé jusqu’en mars 2009.
Espérons que les mots prononcés par Ibrahim Mohamed Sidi resteront que des mots. Mais toutefois, il faut que la France fasse attention à ce que les comoriens ne passent pas aux actes, comme notamment s’en prendre à des ressortissants français sur leurs îles.
Mayotte 2009 / Experimanoo
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Sambi risque de mettre le feu à Mohéli
Lors d'une visite à Mohéli, du 31 octobre au 3 novembre, accompagné de son gouvernement, le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a dévoilé sans fard sa stratégie électorale.
Le président de Mohéli, Mohamed Ali Said, qui s'oppose à Sambi sur la question de la prochaine élection à la présidence tournante de l'Union des Comores, n'avait été informé qu'in extremis de sa venue dans son île.
Et dès son arrivée, il s'est aperçu que Sambi n'était pas venu à Mohéli en ami.
Pour en avoir le cœur net, après la grande prière du vendredi 31 octobre, Said a déboulé à l'hôtel où logeait Sambi.
Et là, le président de l'Union des Comores lui a mis les points sur les "i" en lui affirmant qu'il avait décidé de procéder à la révision de la Constitution par référendum en avril 2009.
De part cette réforme, les présidents des îles deviendraient des gouverneurs, leurs ministres des commissaires et les députés insulaires des conseillers régionaux.
Enfin, Sambi veut harmoniser les élections et les organiser le même jour, en 2013, y compris l'élection d'un ressortissant de Mohéli comme président de l'Union qui devait intervenir en 2010.
Ce faisant, Sambi s'accorderait ainsi une rallonge de trois ans sur son mandat présidentiel.
Selon un proche du président de Mohéli, ces propos ont fait sur lui l'effet d'une douche froide. Mais il aurait néanmoins fait savoir à Sambi que les Mohéliens n'en démordaient pas et voulaient un scrutin en 2010 pour la présidence tournante de l'Union.
Mohamed Ali Saïd bouillonnait de colère lorsqu'il a fait ensuite le compte rendu de sa rencontre avec Sambi aux membres de son gouvernement rassemblés d'urgence.
LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 08/11/2008
Source : http://www.africaintelligence.fr/LOI/