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Le 07/02/2009
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Comores, la tournante doit tourner, et c‘est au tour de Mohéli.
Le 07/02/2009
Reflexions, Debats, Decryptages |
Encore une fois, les comoriens sont appelés aux urnes. Un projet de loi sur la réforme constitutionnelle est soumis à référendum le mois prochain cette réforme constitutionnelle porterait sur la modification pure et simple de la constitution fraîchement adoptée en décembre 2001. Elle aurait comme objectif de réduire le nombre d‘échéances électorales, alléger l‘architecture institutionnelle de l‘Etat, porter ainsi la durée du mandat présidentielle à un quinquennat non renouvelable.
Vu de cet angle, nul ne semble s‘opposer à ce projet. Chacun veut applaudir des deux mains, cela va de l‘intérêt de la nation comorienne. En revanche, ce qui pose problème, c‘est la question suivante : pourquoi maintenant ?
En effet, malgré l‘intérêt que peut porter un tel projet, cette réforme si elle est adoptée aura la fâcheuse conséquence de porter encore pour cinq ans, le Président Sambi à la tête de l‘état. (Cf. l‘article 17 de l‘avant projet de loi). Ce qui lui fera un total de 8 voire de 9ans au pouvoir, sans discontinuer, car, il a été précisé par ce même article 17 : « une proposition de calendrier sera soumise au vote de l‘Assemblée de l‘Union ». Cela veut dire, qu‘un calendrier va être soumis à l‘assemblée de l‘Union soit tout de suite après l‘adoption, soit au terme du mandat en cours. En d‘autres termes, le Président Sambi pourra organiser sa réélection, en même temps que les Gouverneurs, immédiatement après l‘adoption de la réforme constitutionnelle ou attendre la fin de son mandat en cours pour organiser sa réélection auquel cas, on va devoir supporter le Foundi jusqu’à en mai 2015.
Ensuite, conformément à la constitution que nous avons adoptée en 2001, la tournante doit tourner. Tout et chacun sait que nous traversons une période très sensible. « Chat échaudé craint l‘eau froide ». Nous devons nous abstenir de tout acte ou parole devant créer une autre crise politique.
Modifier cette constitution maintenant risque d‘attiser le séparatisme encore en veille dans nos esprits et détruire la fragile réconciliation que nous ne connaissons que depuis moins de un an. Rappelez vous qu‘en 1997, les mohéliens avaient, eux aussi, hissé le drapeau français. N‘oubliez pas non plus, que ce n‘est qu‘au mois de mars 2008 que nous avons, des deux mains, acclamé le Président Sambi pour avoir libéré Anjouan. Il serait inconvenant aux yeux de tous, y compris la communauté internationale, qu’à la date anniversaire, les Comores entrent à nouveau, dans une autre crise séparatiste avec l‘île autonome de Mohéli. Il faut noter d’ores et déjà, que lors d‘un grand rassemblement tenu ce week-end pour dénoncer « toute révision de la constitution », les hommes politiques de Mohéli, menacent de faire sécession s‘ils n‘obtiennent pas gain de cause. Il serait par conséquent raisonnable, au Président Sambi, d‘annuler ce référendum. L‘expérience sur la tournante doit passer par Mohéli.
Enfin, il convient de se demander pourquoi, encore une fois, Sambi souhaite appeler les comoriens aux urnes ce mois de mars ?
Serait-ce pour détourner l‘attention du comorien sur le référendum qui aura lieu à Mayotte sur la départementalisation de notre île sœur ?
Cette mascarade serait-elle le fruit des termes tenus entre les Présidents Sambi et Sarkozy le 28 septembre 2007 ?
Serait-ce pour occulter les élections législatives d‘Avril 2009. Ce qui aurait comme conséquence de by-passer le parlement de l‘Union et ainsi pouvoir régner sans partager ?
Ce qui mérite d‘être rappelé, c‘est que lors de la rencontre de septembre 2007 entre les deux présidents Sarkozy et Sambi, il a été décidé officiellement qu‘ensemble ils allaient maintenir la question de Mayotte dans un cadre bilatéral et poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays. Mais qu‘avons-nous vu venir ? La naissance du GTHN, poudre aux yeux que nous a lancée Yves Jégo, Secrétaire d‘Etat français à l‘Outre mer. Sambi serait-il le complice de la France sur le projet de la départementalisation de Mayotte ? Comme disait un de nos illustres et anciens Présidents le Guide de la Révolution, Ali Soilih, « L’histoire est le seul juge », j‘espère que nous n‘aurons pas à poursuivre le Président Sambi pour haute trahison.
Vu de cet angle, nul ne semble s‘opposer à ce projet. Chacun veut applaudir des deux mains, cela va de l‘intérêt de la nation comorienne. En revanche, ce qui pose problème, c‘est la question suivante : pourquoi maintenant ?
En effet, malgré l‘intérêt que peut porter un tel projet, cette réforme si elle est adoptée aura la fâcheuse conséquence de porter encore pour cinq ans, le Président Sambi à la tête de l‘état. (Cf. l‘article 17 de l‘avant projet de loi). Ce qui lui fera un total de 8 voire de 9ans au pouvoir, sans discontinuer, car, il a été précisé par ce même article 17 : « une proposition de calendrier sera soumise au vote de l‘Assemblée de l‘Union ». Cela veut dire, qu‘un calendrier va être soumis à l‘assemblée de l‘Union soit tout de suite après l‘adoption, soit au terme du mandat en cours. En d‘autres termes, le Président Sambi pourra organiser sa réélection, en même temps que les Gouverneurs, immédiatement après l‘adoption de la réforme constitutionnelle ou attendre la fin de son mandat en cours pour organiser sa réélection auquel cas, on va devoir supporter le Foundi jusqu’à en mai 2015.
Ensuite, conformément à la constitution que nous avons adoptée en 2001, la tournante doit tourner. Tout et chacun sait que nous traversons une période très sensible. « Chat échaudé craint l‘eau froide ». Nous devons nous abstenir de tout acte ou parole devant créer une autre crise politique.
Modifier cette constitution maintenant risque d‘attiser le séparatisme encore en veille dans nos esprits et détruire la fragile réconciliation que nous ne connaissons que depuis moins de un an. Rappelez vous qu‘en 1997, les mohéliens avaient, eux aussi, hissé le drapeau français. N‘oubliez pas non plus, que ce n‘est qu‘au mois de mars 2008 que nous avons, des deux mains, acclamé le Président Sambi pour avoir libéré Anjouan. Il serait inconvenant aux yeux de tous, y compris la communauté internationale, qu’à la date anniversaire, les Comores entrent à nouveau, dans une autre crise séparatiste avec l‘île autonome de Mohéli. Il faut noter d’ores et déjà, que lors d‘un grand rassemblement tenu ce week-end pour dénoncer « toute révision de la constitution », les hommes politiques de Mohéli, menacent de faire sécession s‘ils n‘obtiennent pas gain de cause. Il serait par conséquent raisonnable, au Président Sambi, d‘annuler ce référendum. L‘expérience sur la tournante doit passer par Mohéli.
Enfin, il convient de se demander pourquoi, encore une fois, Sambi souhaite appeler les comoriens aux urnes ce mois de mars ?
Serait-ce pour détourner l‘attention du comorien sur le référendum qui aura lieu à Mayotte sur la départementalisation de notre île sœur ?
Cette mascarade serait-elle le fruit des termes tenus entre les Présidents Sambi et Sarkozy le 28 septembre 2007 ?
Serait-ce pour occulter les élections législatives d‘Avril 2009. Ce qui aurait comme conséquence de by-passer le parlement de l‘Union et ainsi pouvoir régner sans partager ?
Ce qui mérite d‘être rappelé, c‘est que lors de la rencontre de septembre 2007 entre les deux présidents Sarkozy et Sambi, il a été décidé officiellement qu‘ensemble ils allaient maintenir la question de Mayotte dans un cadre bilatéral et poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays. Mais qu‘avons-nous vu venir ? La naissance du GTHN, poudre aux yeux que nous a lancée Yves Jégo, Secrétaire d‘Etat français à l‘Outre mer. Sambi serait-il le complice de la France sur le projet de la départementalisation de Mayotte ? Comme disait un de nos illustres et anciens Présidents le Guide de la Révolution, Ali Soilih, « L’histoire est le seul juge », j‘espère que nous n‘aurons pas à poursuivre le Président Sambi pour haute trahison.
Shah
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La dentelle de l'hypocrisie
Le 07/02/2009
Mouigni Abdou. Professeur de philosophie, |
Suite à l'interview que Son Excellence, Monsieur Ahmed Ben Saïd Djaffar, Ministre des Relations Extérieures de l'Union des Comores a accordée au journal Al WATAN sur le bilan de son action diplomatique de l'année de 2008,nous vous proposons un mise au point de M. Mouigni Abdou, professeur de philosophie et ancien conseiller en Communication au Ministère des Affaires Étrangères des Comores.
Je voudrais à, l'occasion du nouvel an, présenter mes meilleurs vœux d'amitié, de vision et de perspicacité à Son Excellence, Monsieur le Ministre des Relations Extérieures de l'Union des Comores. C'est avec un grand intérêt que j'ai lu le bilan exhaustif de son action diplomatique pour l'année 2008.Ce n'est, malheureusement pas, avec fierté que les lecteurs d'Al-watan ont fait, eux aussi, lecture de l'interview que Son Excellence, Monsieur Ahmed Ben Saïd Djaffar a accordée au journal gouvernemental.
J'ai relevé rapidement un certain nombre d'observations de nature à éclairer l'opinion sur ce que le Ministre a omis de dire ou a préféré dissimuler sciemment pour désorienter l'opinion publique.
Parlant de l'opération « Démocratie aux Comores », M. Djaffar s'enorgueillie de l'action diplomatique que le Ministère a menée pour la réussite du débarquement militaire à Anjouan. C'est un désaveu de sa mission de Chef de la diplomatie. En pareille situation, l'action du Ministre consiste à déployer toute son énergie et ses talents diplomatiques pour une solution négociée, pour le dialogue et pour la réconciliation et non pour le déploiement des militaires étrangers à envahir son pays. Le Ministre, ignore t-il que d'aucuns se sont servis de notre pays pour envoyer des messages à leurs propres peuples qui menacent d'entrer en sécession ? Le débarquement des forces tanzaniennes n'a jamais été ni décidé par un quelconque Sommet de l'OUA ni cautionné par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est une invasion pure et simple d'un pays pour régler un problème personnel entre Sambi et Mohamed Bacar. Sinon, tout le monde sait dans quelles conditions a été soutenu et élu votre candidat à Anjouan à l'issue de votre opération militaire dans l'île. Cela n'a rien à voir avec la démocratie.
Le Ministre évoque l'ouverture de notre pays vers l'Extérieur en ouvrant de nouvelles chancelleries à Abu Dhabi et à Téhéran. A un moment où les ambassades comoriennes souffrent d'un budget de fonctionnement, les diplomates comoriens sont livrés à eux-mêmes et laissés malheureusement à leur propre sort, l'Etat procède à des nominations fantaisistes dans les ambassades des Comores à Paris, à Riyadh ou au Caire. La conséquence est que le budget du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération est passé du simple au triple. Le Comorien ordinaire souhaiterait savoir l'importance d'ouvrir une ambassade dans un pays qui abrite déjà un Consulat général à Dubaï et une représentation commerciale à Sharjah sans le minimum de réciprocité. A deux heures de vol de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte, deux pays qui accueillent depuis longtemps des missions diplomatiques comoriennes, le pays n'a pas intérêt à une ouverture de ce genre aux Emirats. Le cas de l'Iran est encore pire ! Pourquoi une ambassade en Iran? Pour s'occuper de la diaspora ? Nous n'en avons pas. Pour apprendre à fabriquer les armes nucléaires et chimiques ou pour importer vers le pays la doctrine chiite ? C'est le dernier de nos soucis.
Pour le commerce ? Nous n'avons pas des échanges qui nous obligent à être présents chez les Farès sans réciprocité. Les intérêts iraniens aux Comores sont représentés par leurs chancelleries à Madagascar et en Tanzanie. Cette ouverture dont vante tant le Ministre n'est qu'un beau gâchis .
Abordant la question des affectations et des nominations aux postes diplomatiques, il a parlé de sa volonté de redorer l'image du pays à travers le choix qu'il opère, dorénavant, pour accomplir cette lourde mission dans les chancelleries. Le ministre a raté une bonne occasion pour adopter un profil bas. Comment peut-on comprendre qu'on affecte à ces ambassades des gens qui n'ont jamais servi dans l'administration publique ou qui évoluent dans d'autres pays et, en même temps, nous parler de rationalité ? Le Ministre est allé dénicher des gens pour les nommer à Ryadh, Téhéran, Paris, Abu Dhabi, Antananarivo ou au Caire pour des raisons familiales et de copinage; ceci a précipité, en un laps de temps, la destitution de certains parmi eux dans des conditions rocambolesques et extravagantes qui n'obéissent pas à la déontologie diplomatique .
S'agissant de la question de Mayotte, le Ministre me fait pitié en se réfugiant dans des sentiers battus. Comment puis-je comprendre que vous vous déployez pour cette cause alors que votre mentor de mollah vous a emballé, vous-même et vos collègues, dans un autre processus de référendum dans la même période ? Cela veut tout simplement dire que vous vous désintéressez de cette question et vous méprisez les lecteurs du journal. Ou plutôt vous vous moquez de celui à qui vous avez accordez l'interview! Si vous n'avez pas le temps de lire les archives du pays, permettez moi de vous dire que le processus de départementalisation de Mayotte n'est pas engagé en 2003, mais plutôt à partir de l'arrêt de la Cours constitutionnelle française en 1975 qui consacrait la sécession de l'île comorienne de Mayotte.
Votre responsabilité n'est pas de dresser le bilan des autres mais de nous dire ce que vous entendez faire pour contrecarrer cette étonnante mascarade à Mayotte. Sinon quelle serait la différence entre vous, " chef de la diplomatie" et les activistes de la société civile ?
Je m'étonne que le Ministre n'ait pas lu la Constitution des Comores qui stipule clairement que Mayotte fait partie intégrante de l'Union des Comores et ce, avant que la France l'emboîte le pas. Aussi, la position de l'Ambassadeur France aux Comores, M. Jean Pierre Lajaunie, Représentant également l'Union Européenne, lors de la signature de l'Accord Cadre de Fomboni en août 2001,vous dément . Pour le reste, les Comores ne seront jamais responsables de ce qui se passe au Palais Bourbon car, cela n'est qu'un problème purement franco-français. Et une réaction de ce genre ne concerne pas que les responsables politiques.
Qu'aviez vous fait en votre qualité de cadre chercheur et enfant de ce pays par rapport à cette question ?
Aujourd'hui, que le Ministre Djaffar ou le Président Sambi soient d'accord ou non, la France ne leur a pas demandé d'avis et ils sont et resteront en expectative. Dommage ! Si je suis d'accord avec M. Djaffar sur l'importance du dialogue et du rapprochement avec Mayotte, je voudrais lui remémorer que le Haut Comité des deux pays avait déjà été institué en 2004 et, comprenait entre autres membres, l'actuel Secrétaire général du gouvernement comorien. Toutefois, la différence entre les deux comités est qu'en 2004, on avait focalisé le débat sur le statut de Mayotte avant toute autre chose alors qu'en 2008, le débat est orienté vers les produits maraîchers et l'ouverture d'un consulat à Anjouan.
Dans le cadre de la coopération entre les Comores et les USA, les choses vont bon train. Mais dans quelle direction ? Des militaires américains qui se sont installés dans le pays pour construire des écoles ou plutôt qui font des manœuvres militaires conjointes avec leurs homologues comoriens ? Là, le Ministre apparait naïf et prouve qu'il n'a rien saisi de la mission confiée à ces militaires comme il semble qu'il ne sait pas concrètement de quoi s'agit l'AGOA. Pour les Comores est-il question ici de la vanille ou du girofle ? Aussi, au moment où le monde entier se sentait concerné par la brillante élection et l'investiture du président Barak OBAMA, puis-je savoir pourquoi les Comores ont brillé de leur absence à cette investiture? Le pays n'a pas été représenté à quelque niveau que ce soit; même pas par un conseiller d'Ambassade !
Et c'est ce que vous entendez par bonnes relations?
Monsieur le Ministre a omis de dire que le Président Sambi n'a raté jusque là aucun Rendez-vous multilatéral mais, nous n'avons jamais entendu la voix de notre pays par rapport aux questions qui préoccupent la scène politique internationale. La seule fois qu'il s'est exprimé, c'est de soutenir la mise en place immédiate d'un gouvernement africain unique dans le cadre des Etats unis d'Afrique. Or, c'est une question qui divise tout le continent et qui est loin d'un consensus.
Le reste de votre action diplomatique est que le pays fait souvent l'objet d'humiliations pour sa diplomatie sans direction ni objectif. Pas plus loin que le mercredi 28 janvier 2009, les Comores ont été dénigrées devant la presse égyptienne par le Ministre des Affaires étrangères égyptien ,sans qu'il y ait la moindre réaction officielle des Comores. Non ! Les Comoriens n'ont pas la mémoire courte. L'incident du Ministre Djaffar au siège de la Ligue Arabe, lequel est aujourd'hui à l'origine de l'humiliation de notre pays par le ministre Ahmed Abulgheith gravera à jamais nos mémoires. Où est la voix des Comores par rapport à la Palestine, au Liban, à la Côte d'Ivoire, au Zimbabwe et au Darfour ? Qu'avez-vous fait de notre coopération avec la République d'Afrique du Sud ? Comment avez-vous géré la question des étudiants comoriens à Madagascar ?
Nous avons également en mémoire la déclaration que vous avez faites récemment à Moroni, indiquant que si votre action ne donne pas encore de fruits, un ancien ambassadeur des Comores, en l'occurrence, Hamidou Karihila est en train de saper votre travail par ses interférences. N'est-ce pas un deuxième désaveu ou plutôt une démission de votre part ?
Le seul endroit où la diplomatie comorienne a brillé d'ailleurs, seule contre toutes les autres diplomaties du monde, est le déplacement fait récemment par M.Mmadi Ali, Ministre comorien de la Justice à La Haye pour plaider le cas du président soudanais menacé d'un éventuel mandat d'arrêt international à un moment où la Ligue Arabe et l'Union Africaine ont adopté un profil bas. Vous êtes un grand démagogue. Mais, parait-il que la diplomatie ressemble beaucoup à la démagogie. Et si la première est une qualité, l'autre est un défaut.
Je voudrais à, l'occasion du nouvel an, présenter mes meilleurs vœux d'amitié, de vision et de perspicacité à Son Excellence, Monsieur le Ministre des Relations Extérieures de l'Union des Comores. C'est avec un grand intérêt que j'ai lu le bilan exhaustif de son action diplomatique pour l'année 2008.Ce n'est, malheureusement pas, avec fierté que les lecteurs d'Al-watan ont fait, eux aussi, lecture de l'interview que Son Excellence, Monsieur Ahmed Ben Saïd Djaffar a accordée au journal gouvernemental.
J'ai relevé rapidement un certain nombre d'observations de nature à éclairer l'opinion sur ce que le Ministre a omis de dire ou a préféré dissimuler sciemment pour désorienter l'opinion publique.
Parlant de l'opération « Démocratie aux Comores », M. Djaffar s'enorgueillie de l'action diplomatique que le Ministère a menée pour la réussite du débarquement militaire à Anjouan. C'est un désaveu de sa mission de Chef de la diplomatie. En pareille situation, l'action du Ministre consiste à déployer toute son énergie et ses talents diplomatiques pour une solution négociée, pour le dialogue et pour la réconciliation et non pour le déploiement des militaires étrangers à envahir son pays. Le Ministre, ignore t-il que d'aucuns se sont servis de notre pays pour envoyer des messages à leurs propres peuples qui menacent d'entrer en sécession ? Le débarquement des forces tanzaniennes n'a jamais été ni décidé par un quelconque Sommet de l'OUA ni cautionné par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est une invasion pure et simple d'un pays pour régler un problème personnel entre Sambi et Mohamed Bacar. Sinon, tout le monde sait dans quelles conditions a été soutenu et élu votre candidat à Anjouan à l'issue de votre opération militaire dans l'île. Cela n'a rien à voir avec la démocratie.
Le Ministre évoque l'ouverture de notre pays vers l'Extérieur en ouvrant de nouvelles chancelleries à Abu Dhabi et à Téhéran. A un moment où les ambassades comoriennes souffrent d'un budget de fonctionnement, les diplomates comoriens sont livrés à eux-mêmes et laissés malheureusement à leur propre sort, l'Etat procède à des nominations fantaisistes dans les ambassades des Comores à Paris, à Riyadh ou au Caire. La conséquence est que le budget du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération est passé du simple au triple. Le Comorien ordinaire souhaiterait savoir l'importance d'ouvrir une ambassade dans un pays qui abrite déjà un Consulat général à Dubaï et une représentation commerciale à Sharjah sans le minimum de réciprocité. A deux heures de vol de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte, deux pays qui accueillent depuis longtemps des missions diplomatiques comoriennes, le pays n'a pas intérêt à une ouverture de ce genre aux Emirats. Le cas de l'Iran est encore pire ! Pourquoi une ambassade en Iran? Pour s'occuper de la diaspora ? Nous n'en avons pas. Pour apprendre à fabriquer les armes nucléaires et chimiques ou pour importer vers le pays la doctrine chiite ? C'est le dernier de nos soucis.
Pour le commerce ? Nous n'avons pas des échanges qui nous obligent à être présents chez les Farès sans réciprocité. Les intérêts iraniens aux Comores sont représentés par leurs chancelleries à Madagascar et en Tanzanie. Cette ouverture dont vante tant le Ministre n'est qu'un beau gâchis .
Abordant la question des affectations et des nominations aux postes diplomatiques, il a parlé de sa volonté de redorer l'image du pays à travers le choix qu'il opère, dorénavant, pour accomplir cette lourde mission dans les chancelleries. Le ministre a raté une bonne occasion pour adopter un profil bas. Comment peut-on comprendre qu'on affecte à ces ambassades des gens qui n'ont jamais servi dans l'administration publique ou qui évoluent dans d'autres pays et, en même temps, nous parler de rationalité ? Le Ministre est allé dénicher des gens pour les nommer à Ryadh, Téhéran, Paris, Abu Dhabi, Antananarivo ou au Caire pour des raisons familiales et de copinage; ceci a précipité, en un laps de temps, la destitution de certains parmi eux dans des conditions rocambolesques et extravagantes qui n'obéissent pas à la déontologie diplomatique .
S'agissant de la question de Mayotte, le Ministre me fait pitié en se réfugiant dans des sentiers battus. Comment puis-je comprendre que vous vous déployez pour cette cause alors que votre mentor de mollah vous a emballé, vous-même et vos collègues, dans un autre processus de référendum dans la même période ? Cela veut tout simplement dire que vous vous désintéressez de cette question et vous méprisez les lecteurs du journal. Ou plutôt vous vous moquez de celui à qui vous avez accordez l'interview! Si vous n'avez pas le temps de lire les archives du pays, permettez moi de vous dire que le processus de départementalisation de Mayotte n'est pas engagé en 2003, mais plutôt à partir de l'arrêt de la Cours constitutionnelle française en 1975 qui consacrait la sécession de l'île comorienne de Mayotte.
Votre responsabilité n'est pas de dresser le bilan des autres mais de nous dire ce que vous entendez faire pour contrecarrer cette étonnante mascarade à Mayotte. Sinon quelle serait la différence entre vous, " chef de la diplomatie" et les activistes de la société civile ?
Je m'étonne que le Ministre n'ait pas lu la Constitution des Comores qui stipule clairement que Mayotte fait partie intégrante de l'Union des Comores et ce, avant que la France l'emboîte le pas. Aussi, la position de l'Ambassadeur France aux Comores, M. Jean Pierre Lajaunie, Représentant également l'Union Européenne, lors de la signature de l'Accord Cadre de Fomboni en août 2001,vous dément . Pour le reste, les Comores ne seront jamais responsables de ce qui se passe au Palais Bourbon car, cela n'est qu'un problème purement franco-français. Et une réaction de ce genre ne concerne pas que les responsables politiques.
Qu'aviez vous fait en votre qualité de cadre chercheur et enfant de ce pays par rapport à cette question ?
Aujourd'hui, que le Ministre Djaffar ou le Président Sambi soient d'accord ou non, la France ne leur a pas demandé d'avis et ils sont et resteront en expectative. Dommage ! Si je suis d'accord avec M. Djaffar sur l'importance du dialogue et du rapprochement avec Mayotte, je voudrais lui remémorer que le Haut Comité des deux pays avait déjà été institué en 2004 et, comprenait entre autres membres, l'actuel Secrétaire général du gouvernement comorien. Toutefois, la différence entre les deux comités est qu'en 2004, on avait focalisé le débat sur le statut de Mayotte avant toute autre chose alors qu'en 2008, le débat est orienté vers les produits maraîchers et l'ouverture d'un consulat à Anjouan.
Dans le cadre de la coopération entre les Comores et les USA, les choses vont bon train. Mais dans quelle direction ? Des militaires américains qui se sont installés dans le pays pour construire des écoles ou plutôt qui font des manœuvres militaires conjointes avec leurs homologues comoriens ? Là, le Ministre apparait naïf et prouve qu'il n'a rien saisi de la mission confiée à ces militaires comme il semble qu'il ne sait pas concrètement de quoi s'agit l'AGOA. Pour les Comores est-il question ici de la vanille ou du girofle ? Aussi, au moment où le monde entier se sentait concerné par la brillante élection et l'investiture du président Barak OBAMA, puis-je savoir pourquoi les Comores ont brillé de leur absence à cette investiture? Le pays n'a pas été représenté à quelque niveau que ce soit; même pas par un conseiller d'Ambassade !
Et c'est ce que vous entendez par bonnes relations?
Monsieur le Ministre a omis de dire que le Président Sambi n'a raté jusque là aucun Rendez-vous multilatéral mais, nous n'avons jamais entendu la voix de notre pays par rapport aux questions qui préoccupent la scène politique internationale. La seule fois qu'il s'est exprimé, c'est de soutenir la mise en place immédiate d'un gouvernement africain unique dans le cadre des Etats unis d'Afrique. Or, c'est une question qui divise tout le continent et qui est loin d'un consensus.
Le reste de votre action diplomatique est que le pays fait souvent l'objet d'humiliations pour sa diplomatie sans direction ni objectif. Pas plus loin que le mercredi 28 janvier 2009, les Comores ont été dénigrées devant la presse égyptienne par le Ministre des Affaires étrangères égyptien ,sans qu'il y ait la moindre réaction officielle des Comores. Non ! Les Comoriens n'ont pas la mémoire courte. L'incident du Ministre Djaffar au siège de la Ligue Arabe, lequel est aujourd'hui à l'origine de l'humiliation de notre pays par le ministre Ahmed Abulgheith gravera à jamais nos mémoires. Où est la voix des Comores par rapport à la Palestine, au Liban, à la Côte d'Ivoire, au Zimbabwe et au Darfour ? Qu'avez-vous fait de notre coopération avec la République d'Afrique du Sud ? Comment avez-vous géré la question des étudiants comoriens à Madagascar ?
Nous avons également en mémoire la déclaration que vous avez faites récemment à Moroni, indiquant que si votre action ne donne pas encore de fruits, un ancien ambassadeur des Comores, en l'occurrence, Hamidou Karihila est en train de saper votre travail par ses interférences. N'est-ce pas un deuxième désaveu ou plutôt une démission de votre part ?
Le seul endroit où la diplomatie comorienne a brillé d'ailleurs, seule contre toutes les autres diplomaties du monde, est le déplacement fait récemment par M.Mmadi Ali, Ministre comorien de la Justice à La Haye pour plaider le cas du président soudanais menacé d'un éventuel mandat d'arrêt international à un moment où la Ligue Arabe et l'Union Africaine ont adopté un profil bas. Vous êtes un grand démagogue. Mais, parait-il que la diplomatie ressemble beaucoup à la démagogie. Et si la première est une qualité, l'autre est un défaut.
Mouigni Abdou
Professeur de philosophie,
Ancien conseiller au Ministère des Relations Extérieures
Professeur de philosophie,
Ancien conseiller au Ministère des Relations Extérieures
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2009 en Sarkozie
Le 07/02/2009
Soeuf Elbadawi, Journaliste Africultures |
Le Billet politique de Soeuf Elbadawi
Reprise de discours pour un Besson en rupture de ban
Un transfuge de gauche pour servir la politique tracée par le président français en matière de contrôle des flux d'immigration. Éric Besson, à qui les socialistes reprochent d'être passé à l'ennemi avec armes et bagages, s'annonce - depuis sa nomination, le 15 janvier 2009, au poste de ministre français de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire - fidèle au projet de Brice Hortefeux, son prédécesseur à ce poste.
D'avoir été de gauche ne l'empêche pas de jouer au bon p'tit soldat de droite. Besson compte bien mériter la confiance du premier des Français, en incarnant au mieux sa politique de contrôle des frontières et de revalorisation de l'identité nationale. L'ambiguïté n'est donc même plus de mise. Il se réfère à son prédécesseur à ce poste : "Je travaille sur les mêmes bases" dit-il.
En 2008, Brice Hortefeux avait battu des records avec 29796 reconduites aux frontières (expulsions et autres départs plus ou moins volontaires) de la France métropolitaine, un chiffre qui ne tient pas compte de la situation des Dom et des Tom (à Mayotte, collectivité territoriale en pôle position dans ce type de procédures, on enregistre environ 16.000 reconduites aux frontières depuis 2006) et de leurs régimes de régulation migratoire au caractère parfois spécial. Un chiffre qui se situe au-delà des 26.000 reconduites réclamées par Sarkozy lui-même. Un chiffre que Besson ne s'oblige cependant pas à dépasser pour autant ("je ne sais pas quel sera le résulta final"), bien que partageant le même souci que son prédécesseur : "La France a le droit de dire qui et à quelles conditions elle accueille sur son territoire".
Besson, pour qui l'identité nationale signifie "communauté d'histoire", "mieux-vivre ensemble" "citoyenneté nationale", parle d'inventer un "thermomètre" de la diversité dans le pays et réfléchit à la manière d'appliquer les tests ADN de la loi Hortefeux 07. "Je le ferai en veillant à respecter scrupuleusement toutes les libertés individuelles" a-t-il déclaré. Rien que de très normal de la part de quelqu'un qui fait un "lapsus" à l'une de ses premières interviews, en usant du terme "invasion", avant de se reprendre, faisant référence par là à "l'immigration d'Afrique et du Maghreb". Hortefeux, lui, se contentait parfois du verbe "inonder" pour stigmatiser les migrants.
Les deux sont d'accord pour trouver que la politique d'intégration en France est un échec. Sans doute qu'ils ne connaissent pas la sentence de Malcolm X sur la question ("Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir s'il est blanc, noir, basané, ou rouge ; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage interracial.") et qu'ils ne la partageraient pas de toute manière. Mais peut-être que le moment est venu pour la France de s'interroger sur ses fantasmes d'assimilation et d'absorption de l'Autre, une obsession sarkozienne, pour laquelle la maîtrise des flux migratoires est une réponse imparable à la "perte d'identité" subie par la France.
Éric Besson parle en ce début d'année d'une "adéquation permanente à mener intelligemment entre l'offre et la demande" en matière d'immigration. Il compte ainsi poursuivre la signature d'accords de gestion des flux migratoires avec les pays sources, l'Algérie notamment. Huit pays africains, dont le Gabon, le Sénégal, la Tunisie, Maurice et le Cap-Vert ont signé des accords bilatéraux, les transformant de fait en garant des frontières françaises. Seul le Mali a refusé d'honorer un contrat dont l'unique but est de rassurer la France et l'Union Européenne, en mettant les services d'immigration nationale de ces différents pays à leurs services d'une manière plus ou moins déguisée. Certains pays, il est vrai, le font sans que la France n'ait encore rien demandé. A Moroni par exemple, les Comoriens en partance pour Paris ou Marseille doivent à tout prix montrer patte blanche à la PAF (police nationale aux frontières), en exhibant leur visa d'entrée dans l'Hexagone ou leur carte de séjour pour avoir le droit d'embarquer.
Un phénomène qui génère bien des crises à l'aéroport de Moroni Hahaya. Ainsi ce passager, qui, en 2008, tapait le scandale, en accusant ses compatriotes flics de bosser pour l'État français au lieu de soutenir ceux qui ont la chance de quitter le pays en cette période de crise : "Ils savent bien qu'à Roissy, on me remettra dans l'avion si je n'ai pas de visa. Pourquoi font-ils le sale boulot alors que Sarkozy ne leur a rien demandé. Je suis sûr que l'ambassade de France doit leur promettre quelques visas de courtoisie pour qu'ils balancent les leurs et pour qu'ils fassent chier leurs frères. Ils sont devenus flics français sans le savoir et sans être payés en conséquence. En plus, ils sont jaloux de voir des compatriotes partir en Europe, le rêve de beaucoup. Alors ils nous arrêtent aux frontières, vérifient nos cartes de séjour, nos visas, pour savoir s'ils sont faux, comme s'ils étaient payés par la police française. C'est honteux pour un pays qui se dit "souverain". Ce n'est pas aux Comoriens de surveiller les frontières au nom de la France, et surtout avec l'histoire que nous entretenons avec ce pays. T'imagines, tu arrives à l'aéroport de Moroni, tu t'apprêtes à partir, tu as ton billet, et on te demande si tu as un visa pour entrer en France, même les bagagistes te demandent si ta carte de séjour est vraie, avant de te laisser passer ! Au Mali, les policiers refusent de jouer à ce jeu. Ils sont fiers de leur pays et ne font pas les larbins au service de la France. J'ai honte des flics de mon pays pour ça".
Ce qui est sûr à l'heure actuelle, c'est que les candidats au départ, accords bilatéraux ou non, s'amassent aux frontières, quelles qu'elles soient. Certains veulent partir, non pas pour satisfaire à des objectifs de réussite, mais pour fuir "la désolation", comme l'explique ce malgache résidant en France, rencontré à l'aéroport d'Ivato début janvier 2009 : "Je comprends les miens. Quand on voit dans quelle situation vivent les gens dans nos pays, on a qu'une envie, partir et fuir. Ici, tu ne peux pas te soigner, tu ne peux te former, tu ne peux manger à ta faim. L'économie nationale est aux mains des bailleurs de fond venus de l'étranger et de quelques personnalités politiques au caractère véreux. Le peuple vit dans la misère. À chaque instant, on se dit que les gens vont leur sauter à la gorge. Mais même cette force-là, plus personne ne l'a. Alors, il reste une solution, celle de la fuite en avant. Dès que c'est possible, les gens foutent le camp. Je ne connais personne autour de moi qui soit heureux de vivre en dehors de sa terre natale. Mais la nécessité nous pousse au dehors. Mon cousin, qui est flic aux frontières ici, me dit que s'il pouvait, il aiderait les gens à partir. Entre mourir sur la route et rester crever dans son propre pays, le choix est fait. Et il faut dire la vérité : quand tu n'es plus dans ton pays d'origine, les problèmes, tu les devines mais tu ne les supportes plus. Ce qui est énorme ".
D'où l'épineuse question posée à l'Europe sur les échanges avec le Sud, et surtout avec les populations migrantes issues de ses anciennes colonies. L'histoire de ces pays avec leurs tutelles coloniales n'a servi qu'à enrichir les places fortes du vieux continent. Aujourd'hui, la crise qui sévit dans les pays d'Afrique et des îles de l'Océan Indien, pour ne citer que cette zone du monde longtemps colonisée, est tout de suite raccordée à cette histoire de domination. Dans les rues de Cotonou, de Djibouti ou de Dar, les regards se figent sur la possibilité d'accéder au monde occidental, là où les anciens maîtres ou leurs descendants tirent les ficelles de l'économie internationale. Comme l'écrit cet internaute sur un forum de discussion : " Il y a décalage entre les discours. Les citoyens des pays du Nord pensent que la colonisation est terminée et qu'il appartient aux pays du Sud de se débrouiller avec la crise. Ceux du Sud savent que ce n'est pas aussi simple et que leurs économies sont toujours en partie liées aux capitales occidentales. Dans nos pays, on voit bien que ceux qui profitent du système sont d'abord les multinationales européennes ou américaines. Il faut que tout le monde en soit conscient et là on pourra vraiment parler de relations bilatérales ou de coopération. On ne peut pas continuer de faire croire à l'invasion du Nord par le Sud. C'est un vrai mensonge. Il suffit d'analyser nos économies nationales pour savoir à qui profite quoi. La colonisation n'est pas terminée ".
Éric Besson, à qui échoit également le poste du co-développement, saura-t-il prendre les opinions françaises à rebours, leur expliquer les conséquences d‘une histoire coloniale à rallonge, avant de chercher à stigmatiser les populations de migrants en provenance d'Afrique (lapsus sur l'invasion venue d'Afrique et du Maghreb) ? SOS Racisme trouve la politique de l'actuel gouvernement français malhabile. Car "elle tend à faire croire aux Français qu'un de leurs problèmes essentiels réside dans la présence de "sans-papiers"". La France comme l'Europe dans son ensemble gagneraient à revoir leurs grilles d'analyses en la matière, si elles souhaitent sortir du piège de la répression et de la stigmatisation. Mais le souhaitent-elles vraiment ? Cette situation n'est-elle pas utile pour éviter d'avoir à répondre aux questions que posent leurs économies, elles aussi en crise ? En attendant, ce sont les populations de migrants qui sont fragilisées, au-delà de ce qu'elles fuient comme réalités, y compris celles qui sont déjà résidentes en Europe.
Celles-ci sont souvent amenées à évoluer dans des zones de non-droit ou de droits restrictifs, même lorsqu'elles ont le bon papier qui autorise à vivre sans la peur au ventre. Comme l'écrivent Danièle Lochak et Carine Fouteau dans Immigrés sous contrôle (Le Cavalier Bleu éditions) : "Quand on parle des droits des étrangers, il faut toujours avoir à l'esprit cette dualité contradictoire : l'étranger a des droits, mais pour qu'ils deviennent effectifs, il faut d'abord qu'il ait réussi à entrer en France, ce qui, dans un contexte où l'ensemble des États européens joignent leurs efforts pour barrer la route eux migrants, devient de plus en plus difficile, même pour ceux qui fuient la persécution. Il faut ensuite qu'il obtienne des papiers, sachant qu'il restera en permanence placé sous le contrôle vigilant de l'administration en général et de la police en particulier, habilitées à vérifier à tout moment qu'il est bien "en règle". Travailler, vivre en famille, se soigner, s'instruire ou se loger, participer à la vie publique : autant de droits qui, sans lui être refusés, subissent des restrictions importantes ou sont subordonnés à des conditions qu'il n'est pas forcément en mesure de remplir ".
Éric Besson, à qui Sarkozy donne aujourd'hui toute sa confiance sur ces questions, saura-t-il s'affranchir des politiques sans âmes et se pencher sérieusement sur la complexité d'un phénomène de migration, appelé à se multiplier dans le temps, ou se contentera-t-il d'honorer des chiffres peu amènes ? On se souviendra juste que celui qui accusait Sarkozy, avant de passer dans le camp de droite, d'être un "néoconservateur américain à passeport français", avait quelques convictions de bon sens il y a encore deux ans.
Dans un rapport paru en janvier 2007 (Les inquiétantes ruptures tranquilles de M. Sarkozy), Besson dénonçait clairement la politique de l'homme Sarkozy "trop occupé à traquer l'immigré", tout en pointant du doigt l'incohérence et l'échec de sa politique. Il critiquait alors le principe d'immigration choisie, cher au président français, en insistant sur le "pillage des élites des pays en développement". Éric Besson reprochait à Sarkozy de vouloir fabriquer des sans-papiers, "lui qui prétend lutter contre l'immigration clandestine". Il trouvait que la politique du président favorisait la précarisation des immigrés, "en légitimant la suspicion et en renforçant le durcissement de leurs de régularisation et de leur statut de résident". La politique, c'est bien connu, n'a pas d'inconscient qui tienne, mais l'homme Besson a-t-il vraiment tout oublié de cette époque où il avait encore le cœur à gauche ?
" De toute façon, comme nous l'explique ce touriste français, au départ de la Réunion pour les Comores : « cette histoire n'a rien à voir avec le fait d'être de gauche ou de droite. Il faut que les gens se parlent autrement et de manière plus humaine, sinon ça va péter à mon avis là où l'on s'y attend le moins, et ça ne m'étonnerait pas qu'on y perde tous quelque chose, le Sud comme le Nord. Il ne faut pas croire qu'on pourra être au chaud dans pays pendant que les gens se meurent par ici. C'est trop facile de croire qu'il suffit de mettre trois douaniers de plus à la frontière ».
Reprise de discours pour un Besson en rupture de ban
Un transfuge de gauche pour servir la politique tracée par le président français en matière de contrôle des flux d'immigration. Éric Besson, à qui les socialistes reprochent d'être passé à l'ennemi avec armes et bagages, s'annonce - depuis sa nomination, le 15 janvier 2009, au poste de ministre français de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire - fidèle au projet de Brice Hortefeux, son prédécesseur à ce poste.
D'avoir été de gauche ne l'empêche pas de jouer au bon p'tit soldat de droite. Besson compte bien mériter la confiance du premier des Français, en incarnant au mieux sa politique de contrôle des frontières et de revalorisation de l'identité nationale. L'ambiguïté n'est donc même plus de mise. Il se réfère à son prédécesseur à ce poste : "Je travaille sur les mêmes bases" dit-il.
En 2008, Brice Hortefeux avait battu des records avec 29796 reconduites aux frontières (expulsions et autres départs plus ou moins volontaires) de la France métropolitaine, un chiffre qui ne tient pas compte de la situation des Dom et des Tom (à Mayotte, collectivité territoriale en pôle position dans ce type de procédures, on enregistre environ 16.000 reconduites aux frontières depuis 2006) et de leurs régimes de régulation migratoire au caractère parfois spécial. Un chiffre qui se situe au-delà des 26.000 reconduites réclamées par Sarkozy lui-même. Un chiffre que Besson ne s'oblige cependant pas à dépasser pour autant ("je ne sais pas quel sera le résulta final"), bien que partageant le même souci que son prédécesseur : "La France a le droit de dire qui et à quelles conditions elle accueille sur son territoire".
Besson, pour qui l'identité nationale signifie "communauté d'histoire", "mieux-vivre ensemble" "citoyenneté nationale", parle d'inventer un "thermomètre" de la diversité dans le pays et réfléchit à la manière d'appliquer les tests ADN de la loi Hortefeux 07. "Je le ferai en veillant à respecter scrupuleusement toutes les libertés individuelles" a-t-il déclaré. Rien que de très normal de la part de quelqu'un qui fait un "lapsus" à l'une de ses premières interviews, en usant du terme "invasion", avant de se reprendre, faisant référence par là à "l'immigration d'Afrique et du Maghreb". Hortefeux, lui, se contentait parfois du verbe "inonder" pour stigmatiser les migrants.
Les deux sont d'accord pour trouver que la politique d'intégration en France est un échec. Sans doute qu'ils ne connaissent pas la sentence de Malcolm X sur la question ("Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir s'il est blanc, noir, basané, ou rouge ; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage interracial.") et qu'ils ne la partageraient pas de toute manière. Mais peut-être que le moment est venu pour la France de s'interroger sur ses fantasmes d'assimilation et d'absorption de l'Autre, une obsession sarkozienne, pour laquelle la maîtrise des flux migratoires est une réponse imparable à la "perte d'identité" subie par la France.
Éric Besson parle en ce début d'année d'une "adéquation permanente à mener intelligemment entre l'offre et la demande" en matière d'immigration. Il compte ainsi poursuivre la signature d'accords de gestion des flux migratoires avec les pays sources, l'Algérie notamment. Huit pays africains, dont le Gabon, le Sénégal, la Tunisie, Maurice et le Cap-Vert ont signé des accords bilatéraux, les transformant de fait en garant des frontières françaises. Seul le Mali a refusé d'honorer un contrat dont l'unique but est de rassurer la France et l'Union Européenne, en mettant les services d'immigration nationale de ces différents pays à leurs services d'une manière plus ou moins déguisée. Certains pays, il est vrai, le font sans que la France n'ait encore rien demandé. A Moroni par exemple, les Comoriens en partance pour Paris ou Marseille doivent à tout prix montrer patte blanche à la PAF (police nationale aux frontières), en exhibant leur visa d'entrée dans l'Hexagone ou leur carte de séjour pour avoir le droit d'embarquer.
Un phénomène qui génère bien des crises à l'aéroport de Moroni Hahaya. Ainsi ce passager, qui, en 2008, tapait le scandale, en accusant ses compatriotes flics de bosser pour l'État français au lieu de soutenir ceux qui ont la chance de quitter le pays en cette période de crise : "Ils savent bien qu'à Roissy, on me remettra dans l'avion si je n'ai pas de visa. Pourquoi font-ils le sale boulot alors que Sarkozy ne leur a rien demandé. Je suis sûr que l'ambassade de France doit leur promettre quelques visas de courtoisie pour qu'ils balancent les leurs et pour qu'ils fassent chier leurs frères. Ils sont devenus flics français sans le savoir et sans être payés en conséquence. En plus, ils sont jaloux de voir des compatriotes partir en Europe, le rêve de beaucoup. Alors ils nous arrêtent aux frontières, vérifient nos cartes de séjour, nos visas, pour savoir s'ils sont faux, comme s'ils étaient payés par la police française. C'est honteux pour un pays qui se dit "souverain". Ce n'est pas aux Comoriens de surveiller les frontières au nom de la France, et surtout avec l'histoire que nous entretenons avec ce pays. T'imagines, tu arrives à l'aéroport de Moroni, tu t'apprêtes à partir, tu as ton billet, et on te demande si tu as un visa pour entrer en France, même les bagagistes te demandent si ta carte de séjour est vraie, avant de te laisser passer ! Au Mali, les policiers refusent de jouer à ce jeu. Ils sont fiers de leur pays et ne font pas les larbins au service de la France. J'ai honte des flics de mon pays pour ça".
Ce qui est sûr à l'heure actuelle, c'est que les candidats au départ, accords bilatéraux ou non, s'amassent aux frontières, quelles qu'elles soient. Certains veulent partir, non pas pour satisfaire à des objectifs de réussite, mais pour fuir "la désolation", comme l'explique ce malgache résidant en France, rencontré à l'aéroport d'Ivato début janvier 2009 : "Je comprends les miens. Quand on voit dans quelle situation vivent les gens dans nos pays, on a qu'une envie, partir et fuir. Ici, tu ne peux pas te soigner, tu ne peux te former, tu ne peux manger à ta faim. L'économie nationale est aux mains des bailleurs de fond venus de l'étranger et de quelques personnalités politiques au caractère véreux. Le peuple vit dans la misère. À chaque instant, on se dit que les gens vont leur sauter à la gorge. Mais même cette force-là, plus personne ne l'a. Alors, il reste une solution, celle de la fuite en avant. Dès que c'est possible, les gens foutent le camp. Je ne connais personne autour de moi qui soit heureux de vivre en dehors de sa terre natale. Mais la nécessité nous pousse au dehors. Mon cousin, qui est flic aux frontières ici, me dit que s'il pouvait, il aiderait les gens à partir. Entre mourir sur la route et rester crever dans son propre pays, le choix est fait. Et il faut dire la vérité : quand tu n'es plus dans ton pays d'origine, les problèmes, tu les devines mais tu ne les supportes plus. Ce qui est énorme ".
D'où l'épineuse question posée à l'Europe sur les échanges avec le Sud, et surtout avec les populations migrantes issues de ses anciennes colonies. L'histoire de ces pays avec leurs tutelles coloniales n'a servi qu'à enrichir les places fortes du vieux continent. Aujourd'hui, la crise qui sévit dans les pays d'Afrique et des îles de l'Océan Indien, pour ne citer que cette zone du monde longtemps colonisée, est tout de suite raccordée à cette histoire de domination. Dans les rues de Cotonou, de Djibouti ou de Dar, les regards se figent sur la possibilité d'accéder au monde occidental, là où les anciens maîtres ou leurs descendants tirent les ficelles de l'économie internationale. Comme l'écrit cet internaute sur un forum de discussion : " Il y a décalage entre les discours. Les citoyens des pays du Nord pensent que la colonisation est terminée et qu'il appartient aux pays du Sud de se débrouiller avec la crise. Ceux du Sud savent que ce n'est pas aussi simple et que leurs économies sont toujours en partie liées aux capitales occidentales. Dans nos pays, on voit bien que ceux qui profitent du système sont d'abord les multinationales européennes ou américaines. Il faut que tout le monde en soit conscient et là on pourra vraiment parler de relations bilatérales ou de coopération. On ne peut pas continuer de faire croire à l'invasion du Nord par le Sud. C'est un vrai mensonge. Il suffit d'analyser nos économies nationales pour savoir à qui profite quoi. La colonisation n'est pas terminée ".
Éric Besson, à qui échoit également le poste du co-développement, saura-t-il prendre les opinions françaises à rebours, leur expliquer les conséquences d‘une histoire coloniale à rallonge, avant de chercher à stigmatiser les populations de migrants en provenance d'Afrique (lapsus sur l'invasion venue d'Afrique et du Maghreb) ? SOS Racisme trouve la politique de l'actuel gouvernement français malhabile. Car "elle tend à faire croire aux Français qu'un de leurs problèmes essentiels réside dans la présence de "sans-papiers"". La France comme l'Europe dans son ensemble gagneraient à revoir leurs grilles d'analyses en la matière, si elles souhaitent sortir du piège de la répression et de la stigmatisation. Mais le souhaitent-elles vraiment ? Cette situation n'est-elle pas utile pour éviter d'avoir à répondre aux questions que posent leurs économies, elles aussi en crise ? En attendant, ce sont les populations de migrants qui sont fragilisées, au-delà de ce qu'elles fuient comme réalités, y compris celles qui sont déjà résidentes en Europe.
Celles-ci sont souvent amenées à évoluer dans des zones de non-droit ou de droits restrictifs, même lorsqu'elles ont le bon papier qui autorise à vivre sans la peur au ventre. Comme l'écrivent Danièle Lochak et Carine Fouteau dans Immigrés sous contrôle (Le Cavalier Bleu éditions) : "Quand on parle des droits des étrangers, il faut toujours avoir à l'esprit cette dualité contradictoire : l'étranger a des droits, mais pour qu'ils deviennent effectifs, il faut d'abord qu'il ait réussi à entrer en France, ce qui, dans un contexte où l'ensemble des États européens joignent leurs efforts pour barrer la route eux migrants, devient de plus en plus difficile, même pour ceux qui fuient la persécution. Il faut ensuite qu'il obtienne des papiers, sachant qu'il restera en permanence placé sous le contrôle vigilant de l'administration en général et de la police en particulier, habilitées à vérifier à tout moment qu'il est bien "en règle". Travailler, vivre en famille, se soigner, s'instruire ou se loger, participer à la vie publique : autant de droits qui, sans lui être refusés, subissent des restrictions importantes ou sont subordonnés à des conditions qu'il n'est pas forcément en mesure de remplir ".
Éric Besson, à qui Sarkozy donne aujourd'hui toute sa confiance sur ces questions, saura-t-il s'affranchir des politiques sans âmes et se pencher sérieusement sur la complexité d'un phénomène de migration, appelé à se multiplier dans le temps, ou se contentera-t-il d'honorer des chiffres peu amènes ? On se souviendra juste que celui qui accusait Sarkozy, avant de passer dans le camp de droite, d'être un "néoconservateur américain à passeport français", avait quelques convictions de bon sens il y a encore deux ans.
Dans un rapport paru en janvier 2007 (Les inquiétantes ruptures tranquilles de M. Sarkozy), Besson dénonçait clairement la politique de l'homme Sarkozy "trop occupé à traquer l'immigré", tout en pointant du doigt l'incohérence et l'échec de sa politique. Il critiquait alors le principe d'immigration choisie, cher au président français, en insistant sur le "pillage des élites des pays en développement". Éric Besson reprochait à Sarkozy de vouloir fabriquer des sans-papiers, "lui qui prétend lutter contre l'immigration clandestine". Il trouvait que la politique du président favorisait la précarisation des immigrés, "en légitimant la suspicion et en renforçant le durcissement de leurs de régularisation et de leur statut de résident". La politique, c'est bien connu, n'a pas d'inconscient qui tienne, mais l'homme Besson a-t-il vraiment tout oublié de cette époque où il avait encore le cœur à gauche ?
" De toute façon, comme nous l'explique ce touriste français, au départ de la Réunion pour les Comores : « cette histoire n'a rien à voir avec le fait d'être de gauche ou de droite. Il faut que les gens se parlent autrement et de manière plus humaine, sinon ça va péter à mon avis là où l'on s'y attend le moins, et ça ne m'étonnerait pas qu'on y perde tous quelque chose, le Sud comme le Nord. Il ne faut pas croire qu'on pourra être au chaud dans pays pendant que les gens se meurent par ici. C'est trop facile de croire qu'il suffit de mettre trois douaniers de plus à la frontière ».
Soeuf Elbadawi, Journaliste Africultures
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Prise depuis huit ans dans un ghetto identitaire
Le 07/02/2009
Hadidja Ali Hatubou |
Cela fait huit ans qu'Hadidja Ali Hatubou, 40 ans, est prise dans un "ghetto identitaire" depuis le vol de ses papiers d'identité. C'est à l'occasion de formalités administratives, qu'elle a découvert que deux autres femmes vivaient avec la même identité. Même nom, même âge, même origine comorienne, même père. Une à Fréjus et une à Paris.
La justice a toutes les peines du monde à démêler les vraies des fausses. Devant la difficulté de la chose, le dossier avait été classé. En novembre dernier, son avocate avait assigné l'État français et réclamé 60 000 € de dommages et intérêts. Hier, le magistrat instructeur a entendu, séparément, deux des trois Hadidja, la Marseillaise et celle de Fréjus. « Le juge m'a dit que la police allait aller aux Comores chercher mon père pour faire des analyses ADN », confie Hadidja. « Je n'en peux plus. Je vis un cauchemar depuis 7 ans. J'ai peur que ces femmes fassent quelque chose de malhonnête avec mon identité. Si c'est le cas, qui va en prison ».
La justice a toutes les peines du monde à démêler les vraies des fausses. Devant la difficulté de la chose, le dossier avait été classé. En novembre dernier, son avocate avait assigné l'État français et réclamé 60 000 € de dommages et intérêts. Hier, le magistrat instructeur a entendu, séparément, deux des trois Hadidja, la Marseillaise et celle de Fréjus. « Le juge m'a dit que la police allait aller aux Comores chercher mon père pour faire des analyses ADN », confie Hadidja. « Je n'en peux plus. Je vis un cauchemar depuis 7 ans. J'ai peur que ces femmes fassent quelque chose de malhonnête avec mon identité. Si c'est le cas, qui va en prison ».
La Provence
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