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3 ans : Les dégats sont incalculables
Le 28/05/2009
Le président de l'Union des Comores, A. A. M. Sambi |
Comores-infos : Monsieur Sambi, dans l'enthousiasme de votre élection, vous avez promis des miracles dès les premiers jours de votre mandat. Le temps de grâce passé, les Comoriens attendent toujours les effets de votre "révolution verte" et l'opposition qui avait tenu profil bas, commence à élever la voix. Pensez-vous avoir parlé trop vite ou votre volontarisme bute-t-il contre la difficile réalité du pouvoir ?
A. A. Sambi : (Rires) J'avais dit effectivement qu'après trois mois, les Comoriens apercevraient les premières lueurs de la lumière verte, (NdlR : matra ya mrututu fait référence aux signes précurseurs de sa politique qu'il nomme la révolution verte). J'ai affirmé également qu'ils commenceraient à en récolter les fruits dès le sixième mois. Je pense que j'ai eu raison et les signes sont déjà perceptibles.
Au cours de ma campagne, j'ai pris trois engagements envers mes électeurs : instaurer une vraie justice, lutter contre la pauvreté par l'assainissement de l'habitat insalubre et lutter contre le chômage. Le projet qui est visible aujourd'hui est celui de l'habitat. Le problème d'un tel projet qui me tient personnellement à coeur est son financement.
Vous savez que j'ai obtenu du roi Abdoul Anziz d'Arabie Saoudite, un don de 5 millions de dollars [3,8 millions d'euros, 1, 87 milliard fc] que j'ai décidé de consacrer exclusivement à ce projet. J'ai déjà passé les commandes des équipements nécessaires. Les moules pour la fabrication des briques sont en route pour les Comores. Le matériel pour le montage des sites de fabrication devrait arriver.
Quatorze camions sont déjà achetés, nous en attendons trente autres. J'ai dépêché un représentant en Afrique du Sud pour prospecter auprès des scieries, il se rendra au Mozambique pour négocier le marché du bois qui servira à ce projet. Le choix des sites est déjà fait dans chacune des trois îles. Tout est donc en bonne voie.
C-Infos : Vous êtes un chef d'Etat et vous donnez l'impression de travailler comme un chef d'entreprise. Personne ne sait quels sont les modes de gestion et de fonctionnement d'un projet qui est tout de même public
A. A. Sambi : Effectivement, le gouvernement n'a pas encore dévoilé les stratégies et les procédures de ce grand projet d'habitat social. Mais les techniciens du ministère de l'équipement y travaillent. Je leur ai cependant demandé de mettre en place deux systèmes de produits.
Elu démocratiquement et follement, le 14 mai et investi le 26 mai 2006, trois ans pile, poile, après l'élection d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à la présidence de la République, plusieurs approfondissements témoignent d'un fort rejet de sa politique par les comoriens qui, très majoritairement, considèrent que troisième année de mandat n'a pas été à la hauteur des promesses prodiguées.
Selon une étude de SS-AE (Socialist Society and Africa’s economic ) pour l’Africonomik, rendu public lundi 25 mai 2009, 72% des comoriens sont mécontents du bilan de Ahmed Abdallah M. Sambi, contre seulement 28% qui se disent satisfaits. Un précédent examen de cette même société, mais pour le JDD d’Afrique de l’Est cette fois, affichait un taux record de 79% de comoriens considérant qu'en trois ans de présidence le président Sambi n'a pas amélioré leur situation.
« Le pays veut de la lisibilité. Une chosée vitrée. De la vraie cristallin politique. Il attend du président une cohérence dans l'action et une capacité à dessiner le chemin avec un point de départ et un point d'arrivée », assure Hamada M’madi Boléro, membre fondateur de la COMMUNA, devant la presse locale.
« Les comoriens veulent une méthode et un cap », renchérit M. Djizi, Député de l’Assemblée de l’Union. Mais la capacité de rebond de Sambi, liée aux résultats que attendent les comoriens ne sont pas au rendez-vous.
De fait, dès son arrivée en 2006, le prédicateur, oustadh Sambi, a mis aveuglement le peuple au service de son ambition personnelle. Délinquance, justice, corruption, trahison, trafic d’influence politique, dépravation, immoralité …Quel bilan ? Mitigé, contrasté et percuté, répondent poliment les bureaucrates. « Catastrophique », complètent les associations de défense des droits des citoyens. « Pour l’amour de Dieu et de ce cher petit pays, nous voulons que son départ s’effectue dans l’immédiat. Son départ est une bonne nouvelle pour l‘État de droit », résume, de son côté, l’ambassadeur Amada, Directeur de cabinet du président de l’île autonome de Ngazidja. Qui comme beaucoup d‘autres, dénonce déjà les terribles années de Sambi.
La corruption voilée par la parole
Ah, l‘ivresse des statistiques …Le 26 mai de l’année dernière, Le président Sambi autocélébrait son bilan : « Wassi ngassi pvamodja léo, rissitoiliyi kabissa yé maécha yawa komori ». Du jour où l‘homme a posé le pied au palais de Beit Salam, le comorien se trouve déjà devant les portes dorées de l’enfer. Miracle ? Le décalage avec la réalité est flagrant.
La justice est étranglée
Durant trois ans, l’ancien député, n‘a jamais cessé de se mêler de justice. Pas pour son bien. Mais pour qui ? Le président actuel de l’Union, parlait au début de son mandat de la tolérance zéro des néoconservateurs américains, mais les cauchemars macabr’acadabra avalisent son esprit et ceux de ses potes de rue. Avec une stratégie bien rodée : s‘appuyer sur les faits divers pour se rallier l‘opinion publique et faire pression sur la justice. Ce que la magistrate, Mme Armiya appellera le « populisme pénal ».
L‘action de Sambi, restera marquée par la mise en œuvre d‘une politique répressive implacable à l‘égard de catégories fragiles de la population érigées en boucs émissaires. Son passage au palais présidentiel restera aussi synonyme de vives tensions avec les magistrats. Foundi Sambi a multiplié les provocations à leur encontre.
La raison défaille ou l’union perd sa force et ses frontières
Lorsque se dégradent de la sorte les libertés démocratiques s’endommage simultanément, un peu plus, la conscience civique, et tout aussi gravement, un peu plus, la conscience de classe.
C‘est la dernière idée reçue, dominante et très partagée par tous. Il faut, entend-on partout, des frontières à l‘Union, des limites à son extension, fixées sans plus attendre et connues de tous. C‘est une urgence, dit-on, la condition sine qua non d‘une affirmation de l‘archipel car, si les citoyens de l‘Union ne savent pas d‘avance où elle s‘arrêtera, ils comprendront de moins en moins ses finalités, la rejetteront de plus en plus et ne pourront pas, surtout, en faire un espace démocratique , une scène politique, familière et maîtrisable car balisée.
Faute de savoir renforcer leur cœur, ils affaiblissent leur périphérie. Faute de bien faire la différence entre Anjouan et Mohéli ou Mayotte et la Gde-Comores, il ne veut pas une union sacrée. Faute de s‘y retrouver dans des institutions trop complexes, ils laissent (les sambistes) passer leur chance en se corsetant mais, si réelle qu‘elle soit, cette exigence de frontières ne résoudra pas les problèmes comoriens.
L‘Union, c’est un fait, n’était pas prête à l‘élargissement massif que le séparatisme a précipité. Elle n‘a pas encore su le digérer et digérerait encore plus mal de nouvelles systèmes trop rapides, mais c‘est d‘une absence de projet qu‘elle souffre, pas d‘une ignorance de ses limites ultimes.
Aujourd‘hui, tout est compliqué aux Comores mais le jour où de vrais partis sauront proposer à ses citoyens des programmes pour l‘Union et de leur donner, pour les appliquer, le contrôle de droits, du Parlement et des Commissions valables, le jour où les lieux et les enjeux de la bataille politique seront devenus clairs et la démocratie, une réalité, l‘archipel n‘aura plus peur de lui-même. Plutôt que de fixer des frontières, laissons les options ouvertes. Plutôt que de dire « jamais », disons « pas tout de suite mais un jour ». Cher Sambi, arrête de faire la tête dure et écoute le destin. Ne force pas. L'heure est presque venue, plie les bagages, s'il vous plait ! Feu, Taki et les autres, sur et certain, là ils sont, regrettent ....
Bangwenet
PS : De pas loin, on nous informe que la fille du Président Sambi fêtera bientôt son anniversaire aux Emirats Arabes Unis, fort probable chez la famille d’un des hommes naturalisés par son père les mois derniers. Considérant le monde tel qu‘il va, on crains qu‘elle soit appelée à en chier, Sambi fille, maha yahéri yawé et bon anniversaire tout de même !
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BANGWENET : Publier gratuitement vos articles
Le 23/05/2009
Chez nous, tout le monde peut devenir rédacteur ou chroniqueur Bangwenaute. Il n’est pas nécessaire de savoir écrire avec un style journalistique affirmé. Chacun d’entre nous peut devenir une sorte de "capteur en temps réel" de ce qui se passe dans notre entourage en fournissant des articles, des images, des extraits vidéo ou audio. Par hasard ou pas, nous assistons tous à des événements qui méritent d’être relatés et auxquelles les médias traditionnels ne s’intéressent pas ou n’ont pas les moyens de s’y intéresser. Ce qui est important c’est de pouvoir témoigner d’un événement auquel vous avez assisté ou que vous avez découvert en faisant des recherches.
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Comores : l’incertitude au bout du vote
Le 17/05/2009
“ On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. À partir de demain, c’est l’inconnu”, entend-on dans les rues de Moroni. Les véhicules qui transportaient, hier, des militants scandant “ oui, oui, oui ” , n’ont trompé personne. C’est dans une atmosphère de confusion et d’inquiétude générale que les Comoriens sont appelés à se prononcer aujourd’hui, sur le projet de réforme constitutionnelle proposé par le président Ahmed Abdallah Sambi.
Celui-ci leur demande d’approuver le retour à un État plus centralisé – les présidents des îles deviendraient des gouverneurs – et le prolongement d’un an de son mandat. Peu d’électeurs ont une connaissance précise du projet : comme le regrette Idrisse Mohamed, responsable du Comité Maore, une association qui milite pour le retour de Mayotte dans l’ensemble comorien, “il fallait acheter le journal pour pouvoir le lire. Sans compter tous les gens qui ne savent pas lire le français”. Mais aux yeux de l’opinion publique, le principal souci n’est pas là… Sambi ne bénéficie d’aucun consensus reconnaissant la légalité de “son” référendum. Les deux principaux leaders de l’opposition, l’avocat Said Larifou et le président de l’île autonome de Ngazidja Mohamed Abdouloihab, appellent au boycott du scrutin. “Dictature”, “coup d’Etat constitutionnel”… Ses détracteurs critiquent violemment cette “mascarade” dont le dénouement est, il est vrai, complètement incertain.
“ Sambi veut s’éterniser au pouvoir ”
La légitimité des résultats du vote est d’ores et déjà compromise. En effet, invitée par l’opposition à juger de la légalité du scrutin, la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente. Quant à la Commission électorale nationale indépendante, elle n’est pas au complet : les présidents de l’Assemblée nationale et des îles de Mohéli et de Grande Comore, ont refusé de nommer leurs représentants.
La plus grande inquiétude concerne la volonté de Sambi de prolonger d’un an son mandat. Officiellement, il veut avoir le temps de tenir ses promesses de campagne, après avoir été accaparé par la crise anjouanaise. Mais de nombreux Comoriens le soupçonnent de vouloir “s’éterniser au pouvoir”. Les doutes sont d’autant plus forts que le mandat des députés de l’Assemblée nationale, qui sont censés organiser les futures élections présidentielles, a été déclaré terminé par la Cour constitutionnelle. “Pourquoi, puisqu’il veut prolonger son mandat, Sambi n’a-t-il pas prolongé par décret celui des députés ? Quand pourra-t-il organiser des élections législatives ? À ce rythme, il va rester jusqu’en 2013 !” critiquent les opposants.
Les discussions focalisées sur l’attitude de Sambi, ont occulté le débat de fond : la Constitution de 2001 est-elle viable ? Comment gérer ce “monstre institutionnel” budgétivore et source de conflits de compétences entre les exécutifs fédéral et insulaires ? Quelle formule adopter pour sauvegarder l’unité nationale tiraillée par les revendications insulaires ? Si le pouvoir est accusé de se livrer à des “actes d’intimidation” pour imposer ses vues, l’opposition n’est pas exempte de responsabilités dans le déroulement d’une campagne électorale vide de sens. Rares sont les partis qui appellent à voter “non” en opposant des arguments à la rhétorique de Sambi. Le président de l’île de Ngazidja a plutôt opté pour la stratégie du boycott actif en appelant lors d’une conférence de presse, les préfets à “casser les caisses de matériel électoral”. “Après avoir tenu un seul meeting de sensibilisation, nous avons organisé la résistance dans les villages”, explique Kamar Ezamane, son ministre des Finances. Résultat : de simples militants et des responsables politiques ont été arrêtés et malmenés pour avoir tenté – parfois violemment – d’empêcher la tenue de meetings du camp gouvernemental.
Dans ce climat délétère, les électeurs sont livrés à eux-mêmes. Nassor votera “oui” car “un petit pays comme le nôtre avec quatre présidents, ce n’est pas normal”. Mariama choisira le “non” parce qu’elle pense que “cette Constitution doit être pratiquée avant d’être changée”. Et surtout, parce que “le oui risque de nous entrainer vers l’instabilité”.
À Moroni, Lisa Giachino
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Début du vote sur une révision constitutionnelle controversée
Le 17/05/2009
le taux d'abstention est très très fort dans les bureaux de vote |
Les Comoriens ont commencé à voter dimanche lors du référendum sur une révision constitutionnelle proposant d'allonger de 4 à 5 ans le mandat du président fédéral et de réduire les pouvoirs des présidents des trois îles de l'archipel, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les 656 bureaux de vote répartis sur les trois îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli) de cet archipel très pauvre de l'océan Indien ont ouvert peu après 07h30 locales (04H30 GMT) et doivent fermer à 18h30 (15H30 GMT). Dans des bureaux visités par l'AFP à Moroni, la capitale des Comores, le vote se déroulait sans incident et sans grande affluence.
Selon des témoins joints à Mohéli par l'AFP, les opérations de vote se déroulaient également sans incident dans la capitale Fomboni et dans la ville de Djoezi. Le mandat du président de l'Union des Comores est actuellement fixé à quatre ans. En l'état, la présidence de l'Union doit revenir en 2010 à Mohéli au terme du mandat d'Ahmed Abdallah Sambi Sambi, un Anjouanais et islamiste modéré, qui avait succédé au Grand-Comorien Azali Assoumani en 2006.
L'opposition, qui accuse M. Sambi de vouloir rester au pouvoir après son mandat de 4 ans, a appelé à boycotter ce référendum. La campagne a été émaillée d'incidents. Ce projet modifie la Constitution adoptée par les Comoriens en décembre 2001, qui avait crée l'Union des Comores et dotée chacune des îles d'une large autonomie.
Il prévoit également de réduire les pouvoirs des présidents des trois îles pour en faire des gouverneurs. En outre, il donne au président de l'Union le pouvoir de dissoudre l'Assemblée de l'Union et propose d'ériger l'islam en religion d'Etat.
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Faut-il vraiment changer la constitution, maintenant ?
Le 16/05/2009
Les questions qui fâchent ne manquent pas. Alors décortiquons s’il vous plait !
La politique mascarade. Ce ne sont pas ceux qui se battent qui récoltent les lauriers, sauf à titre posthume. Le peuple comorien n’a pas le contrôle de son destin, subit la politique au lieu de la conduire. La vie politique est conçue avec un seul objectif, pérenniser le régime politique en place.
Les Comores ont eu de nombreuses constitutions, la dernière est celle qui valide le fameux mot « Tournante ». Changer de constitution tous les 4 secondes, relève d’un excès qui n’honore pas la démocratie. Pour chaque nouveau président de la république, la constitution en vigueur est la cause première de tous les maux du pays. Il faut la changer, la réviser, l’amender. Les constitutions peu appliquées sont bafouées, révisées et usées avant d’avoir servi. Faut-il vraiment changer la constitution maintenant ?
Le pouvoir s’incarne en un homme, qui a mis en hibernation toute forme de d’activité politique. Le pays est pris en otage ! Komori est le pays d’un seul homme, son chef, monarque absolu, qui exerce un règne sans partage. Au fil des années le pouvoir s’est transformé en monarchie pour tout dominer, tout contrôler , tout régir, avec le concours de ses conseillers qui sont à son image et à sa dévotion, du gouvernement centre de gestion où siègent aux postes clefs ses inconditionnels, et de la haute administration tenue par ses fideles.
La nouvelle Constitution. Un président de la république à la fois chef de l’exécutif, ministre de la défense, qui a fait du gouvernement l’annexe de la présidence, du parlement chambre d’enregistrement, de la justice son bras droit répressif, un outil à son service qui ne répond pas aux critères de la Constitution. La tendance à accumuler titres et fonctions, à s’octroyer des pouvoirs de plus en plus étendus, à intervenir dans tous les domaines de la vie publique, à nommer à tous les postes de responsabilité ses proches partisans, et à développer des rapports de type monarchique avec son entourage, le gouvernement n’est pas conforme à la constitution dans sa lettre, mais présidentielle dans son esprit.
La révision de la Constitution se traduit par l’octroi d’un pouvoir quasi absolu, inamovible, à vie au président. Un an de plus, c’est trop, c’est à vie ! Elle fait de lui seul tout l’exécutif. Tout le pouvoir en osmose avec l’ultra libéralisme. Le présidentialisme, c’est l’édification du peuple avec celui qui le gouverne, le chemin assuré au renoncement des citoyens à exercer pleinement leurs droits.
La révision de la Constitution assure en droit une présidence qui ne veut plus lâcher, qui ne veut pas de successeur de son vivant, surtout s’il vient de l’autre rive, l’île de Djoumbé Fatma. Une minorité d’hommes sans valeurs s’est enfoncée par ce vote dans un discrédit dont elle aura du mal à se relever. Lorsque l’histoire politique d’un homme est finie, quand son mandat légal se termine, il ne faut pas forcer le destin en ajoutant un nouveau chapitre : trois ans, nous crevons déjà comme des lâchent, quatre ans c’est assez, ça suffit. « Changer de Constitution pour un seul homme, ne serait pas correct » a dit l’ancien président russe Wladimir Poutine.
Le peuple veut le bilan, maintenant ! Une politique se juge à son efficacité, à ses résultats et non à ses intentions. Il faut démystifier le pouvoir, dénoncer les excès dont il est coutumier, analyser ses fautes et ses erreurs, ses causes et ses conséquences. Le peuple doit connaître l’état réel du pays.
La crise sociale se répète, se prolonge, s’en chaîne, s’amplifie et s’aggrave, la coupe est pleine, c’est le ras le bol, le pays ne bouge pas, se fracture, craque de partout, et la rue est le dernier recours lorsque toutes les possibilités de se faire entendre sont épuisées. Komori est l’exemple d’une profonde injustice sociale : paupérisation de la population jusqu'à l’indigence, délitement du tissu social et familial, effondrement du système de santé.
La sécurité humaine concerne la pauvreté, la faiblesse du système d’éducation, et le manque de liberté. La corruption qui sévit à tous les niveaux et dans tous les domaines, est devenue un style de vie de ce gouvernement fantoche. Tant que ce cancer ne sera pas vaincu, la santé morale du peuple est menacée. Faut-il vraiment changer la constitution maintenant ?
Les gros poissons, c'est-à-dire les grands dictateurs qui sont devenus les alliés de notre Président de la République, particulièrement ceux qui envoient les émissaires à Moroni, tout les vendredi, conseillent le locataire de Beit Salam, de diriger le pays comme il le plait, en dictateur, tirer sur la foule, torturer, emprisonner, bafouer et donner goût à la corruption, truquer, restreignez les libertés syndicales, mais ouvrez vous largement aux investissements étrangers (soit disant), et à la libre circulation des capitaux mais pas des hommes, et à la libre accumulation des profits.
Une diplomatie totalement absente. La situation de Komori à l’étranger s’affaiblit, et le premier objectif et de lui redonner sa place est son autorité, dans le monde. Devant qui le président est responsable, et quelles sont les limites de son pouvoir ? Y’a-t-il des divergences stratégiques au sommet de l’Etat ? Enfermer le pays dans un corset de fer, serait une erreur vite payée, par l’éclatement de l’armature elle-même.
Où en sont Les Comores qui accélèrent sa descente au purgatoire ? Que deviendront-t-elles si le oui l’emporte dans les mois à venir ? Quelle solution de rechange politique, qu’elle alternative ? Le jeu politique est verrouillé. Le système politique centralisé qui est à sa fin, est négateur des libertés. Il faut un changement radical dans le style et la méthode de gestion du pays, pour mettre un terme à la dégradation politique et morale des institutions, corrodées depuis plusieurs années pas les clans du pouvoir, qui ne sont qu’une forme de tribalisme, qui ne reconnait que les intérêts de ses membres. Après trois ans d’un pouvoir politique totalitaire qui ne cesse de se renforcer, la souveraineté nationale et la citoyenneté, la liberté et la justice, car il n’y’a pas de liberté sans justice, ni de justice sans liberté, la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la volonté de doter la fonction présidentielle de sa signification démocratique sans en diminuer la prééminence, de rendre au gouvernement ses prérogatives, de restituer au parlement ses pouvoirs et sa dignité, et à la justice son indépendance, sont le programme commun de l’opposition.
Il faut prendre le temps de réfléchir pour avancer dans la bonne direction, du fait que la politique a créée de par sa nature et son rôle, de vives tentions et des divisions entre les différents courants politiques, sociaux et culturels. La pensée politique n’est pas encore soucieuse de rigueur et de cohérence, n’incarne pas encore l’esprit de synthèse et de concorde, pour que les bombes à retardement ne contribuent pas à fragiliser l’avenir. Les contradictions existent, il faut les aborder de front sans biaiser avec la réalité. Il faut rester à l’écoute des pulsions de la société.
L’antagonisme doit prendre part. L’opposition va devoir épouser les problèmes, car elle n’aura d’audience et d’autorité que si elle offre des solutions, que si elle surmonte ses divergences, que si elle demeure unie, parle le même langage, que si elle est déterminée dans son ensemble et dans chacune de ses composantes, à définir les objectifs à atteindre et les méthodes qui permettront d’y parvenir. Elle doit se garder de deux dangers qui la menacent, le sectarisme et l’exclusion.
C’est ensemble qu’on peut faire basculer l’opinion publique, et ouvrir un espace de liberté dans les jours à venir qui seront riches en événements, avec la volonté et la capacité d’agir en toute confiance et respect mutuel, afin que le peuple devienne le chef du futur. Il faut laisser dans un premier temps, les courants politiques, sociaux, culturels, les personnalités, les militants, s’exprimer, faire entendre leurs convictions et leurs idées. Il faudra ensuite coordonner toutes ces voix et écrits, en faire la synthèse, pour dégager les conditions du renouveau politique, et lancer un appel, pour rassembler les forces et les moyens du succès.
Un tel appel n’appartient pas à ses initiateurs, il appartient à ceux et à celles qui sur leurs lieux de travail, le reprennent à leur compte, et décident eux-mêmes de son utilisation, et de son adaptation. Celui qu’ils attendent et qui les attend pour agir ensemble, est peut être près d’eux. La transparence et la concertation dans l’élaboration de la prise de décision est une impulsion politique décisive.
Pour gagner il ne suffit pas de savoir se battre, il faut aussi et surtout se préparer d’abord, choisir ensuite soigneusement le lieu et le moment de l’action, de la confrontation politique. Quand il n’ya pas d’adhésion du peuple au pouvoir, il y’a résistance active mais aussi résistance passive, plus grave par le force d’inertie.
« Vous faites semblant de nous payer, nous faisons semblant de travailler » ont dit les travailleurs de Roumanie à Ceausescu. Alors pourquoi pas les travailleurs des Comores ne disent rien à Sambi ?
Intimidation, Fraude : tous les coups sont permis. L’analyse du mécanisme par lequel le pouvoir a été subtilisé au peuple, proclamé souverain par toutes les constitutions, a été faite un grand nombre de fois. La prochaine consultation posera un sérieux problème, car dans la mémoire collective des comoriens, le souvenir des fraudes morales est encore vivace. La consultation est close quant à se résultats avant d’avoir commencée. Le scrutin comme d’habitude passera au mieux pour une formalité, au pire pour une farce électorale. Le chemin de la liberté n’est pas celui de la participation à une consultation déjà truquée, mais celui de l’abstention, du boycott, qui est une arme politique efficace.
Attention : L'histoire est têtue, elle n'oublie jamais dans son passage. A la fin , quelques soient les issus empruntés, l’histoire fera justice. Le peuple trahi prendra revanche et les ignorants prendront la route de l’enfer sans au revoir et qui vivra verra !
Ya Salam !
Said Said B. Idjihad
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Chroniqueur politique du blog Bangwenet
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