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Les boîtes noires bientôt repêchées
Le 14/08/2009
Va-t-on enfin connaître les causes réelles du crash de l’A310 de la compagnie Yemenia, survenu le 30 juin dernier au large des côtes comoriennes ? Les boîtes noires devraient être récupérées «dans la deuxième quinzaine du mois d'août», selon le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA). Ces enregistreurs de vol devraient permettre de mieux connaître les circonstances de l’accident.
Pourtant localisés depuis près d’un mois, les études des enquêteurs comoriens montraient, grâce au bateau hydrographique Beau temps-Beaupré, arrivé le 17 juillet sur les lieux, que les enregistreurs se trouveraient à une profondeur de 1 200 mètres. Seul un robot sous-marin télécommandé (ROV) pourrait les récupérer.
Le BEA a envoyé un navire équipé d’un ROV muni de systèmes de découpage, d’équipements de manutention et de relevage de pièces. «Il doit arriver aux Comores à la mi-août. Ça prend généralement du temps avec ce type d’engin», explique-t-on au BEA.
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O Mcezo* poursuit sa tournée comorienne
Le 13/08/2009
Soeuf Elbadawi, directeur artistique de la compagnie O Mcezo* |
Depuis le et jusqu'au 22 août, la compagnie théâtrale O Mcezo* tourne sur les îles de l'archipel en présentant son spectacle « La fanfare des fous » de Soeuf Elbadawi, « un spectacle sur la dépossession citoyenne ».
Après l’étape de Ntsudjini la semaine passée, O Mcezo* s’est trouvée une nouvelle famille à Fumbuni, dans le sud de l’île de Ngazidja (Grande Comore). Les jeunes de l’association Masomo na Utamaduni, sous la direction de Soudjay Ahmed Djoumoi Simba, les ont accueillis en fanfare durant cinq jours, du 3 au 8 août.
Hébergés chez l’habitant, les membres de la compagnie ont présenté « la fanfare des fous », un spectacle sur la dépossession citoyenne. Cette rencontre aura donné l’occasion aux jeunes de Masomo na Utamaduni de contribuer au projet de construction d’un bloc opératoire, en remettant les fonds collectés lors de la représentation du spectacle à l’hôpital de Fumbuni.
« Le théâtre selon nous se doit d’intégrer les dynamiques communautaires existantes, s’il veut rencontrer son public. Notre société est actuellement en crise, et la notion d’intérêt général en a pris un coup. En voulant mettre notre théâtre au service d’un projet à caractère communautaire, nous interrogeons notre capacité à retisser du lien avec les autres. La citoyenneté mise à mal, dont nous parlons dans La fanfare des fous, ne reprendra vie que si nous trouvons le moyen, artistes ou non, de réinventer des utopies collectives. Voilà pourquoi nous parlons de contribuer à l’effort de Masomo na Utamaduni en faveur de l’hôpital de Fumbuni» avance Soeuf Elbadawi, directeur artistique de la compagnie O Mcezo* et auteur de la pièce.
L'intervention à Fumbuni fut également un prétexte pour retisser des liens avec une communauté de village. « Je pense qu’il y a eu une espèce de compréhension mutuelle entre les gars de la compagnie et l’équipe de Masomo na Utamaduni. Comme si les deux équipes se connaissaient depuis longtemps. Ce qui n’arrive pas souvent dans ce genre d’action », commente Soudjay Ahmed Djoumoi Simba, responsable de l’association Masomo na Utamaduni, structure d’animation socioculturelle, défendant notamment la tradition d’oralité dans l’archipel des Comores.
La complicité entre O Mcezo* et Masomo se lit à tous les niveaux. « Cela a commencé par les ateliers d’initiation au théâtre. Mais elle se poursuit au jour le jour dans les autres activités programmés durant le séjour de la compagnie » dit Soudjay Simba. « Je remarque aussi que dans notre tradition, ce ne sont pas des jeunes qui accueillent des invités (comédiens ou pas) dans nos cités. En principe, on est accueilli par plus âgé. Or, ce sont nos jeunes qui ont campé ce rôle tenu par les adultes d’habitude ». Il insiste également sur le fait que « tout ce qui était prévu durant le passage de la compagnie à Fumbuni s’est inscrit dans un échange réel entre les uns et les autres. Et puis, il n’y a pas eu que des échanges entre des artistes. Il y a eu des échanges entre les artistes et la population de la ville. Aux répétitions, durant les ateliers ou la performance, j’ai noté que les gens de Fumbuni étaient là et posaient des questions pour mieux saisir ce qui se passe ».
Les échanges entre Masomo na Utamaduni et O Mcezo* ont surtout été fructueux dans le sens où une certaine réflexion sur le théâtre aux Comores a été partagée. « Cela nous amène », explique encore le responsable de Masomo na Utamaduni, « à nous investir un peu plus dans le domaine. La proposition de la compagnie O Mcezo* vient booster notre propre projet sur le plan théâtral. Nous nous demandons déjà comment nous pourrions pérenniser nos activités, suite à votre passage. Il y a comme une forme d’émulation qui naît de ces échanges… »
L’aventure a permis de fabriquer une nouvelle proposition de « gungu la mcezo » [lire « la mtshezo »] avec la participation des comédiens de Masomo na Utamaduni. Une performance artistique inspirée du gungu, une mascarade servant traditionnellement à bannir les individus mettant la communauté de vie en danger. « Vous avez aussi réveillé des choses sur le plan culturel. L’utilisation de la tradition du gungu a frappé le regard des gens, a été compris comme une leçon sur nos héritages culturels. Les plus vieux ont apprécié et ont donné l’impression de revivre une part perdue d’eux-mêmes. »
Le principe du gungu avait été repris par Soeuf Elbadawi sous la forme d’un théâtre de rue en mars dernier, et contre "l’occupation illégale de Maore (Mayotte) par la France".
Il répond au souci premier de la compagnie O Mcezo*, qui souhaite développer une approche citoyenne des arts vivants dans l’archipel des Comores.
Prochaines dates de la tournée :
- du 08 août au 11 août 09 Iconi
- du 11 août au 16 août09 Ouani
- du 16 août au 21 août 09 Mirontsi
- du 21 août au 22 août 09 Mutsamudu
Malango
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La face cachée de l’ayatollah Sambi
Le 13/08/2009
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Président des Comores |
Quand Sambi jouait le missi dominci à Anjouan...
Confronté au problème du séparatisme anjouanais qui a gravement ébranlé son régime, le feu Président Taki était prêt à tout pour mater la rébellion et au besoin obtenir sans coup férir le ralliement de ses principaux leaders. Le mouvement n’ayant aucune structure ni programme précis, le président et ses proches conseillers avaient alors compris qu’il suffisait de distribuer quelques enveloppes aux trublions pour gagner la paix publique. C’est donc ainsi que l’actuel président, Mohmed Abdou Mjamaoué et tant d’autres fonctionnaires, ont servi d’envoyés officieux sur l’île.
Il convient de rappeler que ces deux personnages n’ont pas été du tout recrutés au hasard. En effet, les principaux dirigeants du mouvement sécessionniste étant pour la plus part, originaires de Mutsamudu, le président TAKI comptait sur les liens familiaux, la qualité d’homme de foi, et enfin la capacité de persuasion de l’Ayatollah pour ramener les brebis égarés dans le pré. Le rôle d’agitateur, de « bulldoser » hors paire ainsi que les « qualités » d’homme sans foi ni loi de Mjamaoué devraient grandement servir à la bonne cause. Après tout, la fin justifiait les moyens.
Le président Taki n’est pas là pour en témoigner mais ses conseillers proches ainsi que certains membres de son gouvernement vous le confirmerez. Pour mener à bien leur mission, nos agents spéciaux ont reçu des millions de francs. Certains évoquent pour Sambi la somme de 75 millions ce qui reste à vérifier. Par contre, ce qui est incontestable c’est qu’il a bel et bien reçu une mallette bien garnie. Ca, il ne pourra pas le nier. Quant à la mission qui lui a été confiée, il faut reconnaître qu’il n’a pas fait grand chose. Qu’à t-il fait alors de l’argent ? Lui seul pourra vous le dire. Tout ce que l’on sait, c’est qu’après cette heureuse épisode, son petit commerce de matelas est devenu soudain prospère et on comprend maintenant pourquoi. Quant au deuxième larron Mjamaoué, il a réussi par ses qualités de caméléon à s’infiltrer comme une goutte d’eau dans le dispositif séparatiste dont il est devenu l’un des idéologues. Avait-il toujours en tête la mission que lui avait assignée Taki ? Connaissant l’énergumène, nous sommes en droit d’émettre de sérieux doutes. Pourquoi allait-il s’emmerder avec des histoires d’unité nationale alors qu’il était devenu soudain, l’idéologue du mouvement et qu’il pouvait manipuler à souhait, les foundis incultes qui dirigeaient la rébellion ? Pour ce qui est des millions qui lui ont été confiés en guise de logistique, vous imaginez bien que notre Moulin national a su le mettre à l’abri, en lieu sûr.
Le problème est que le pot aux roses a été par la suite découvert. Les séparatistes ont été informés que Sambi et Mjamaoué sont en réalité des agents à la solde de Moroni. Vous connaissez la suite. Après avoir échappé de peu à la mort, Moulin a regagné la capitale où, une place l’attendait à la maison d’arrêt de Moroni. Jusqu’à sa libération, il n’a jamais fourni d’éléments sur l’usage fait du magot. Notre Ayatollah lui, n’a pas été inquiété. Il a pu bénéficier de l’indulgence de ses frères et amis qui étaient à la tête de la rébellion. Bel exemple de solidarité !
Quelques années plus tard, comment un homme qui a trempé dans la magouille jusqu’au cou a t-il réussi à nous gruger et à nous faire croire qu’il allait lutter contre la corruption et que la bonne gouvernance allait être son crédo ? Avouons-le, nous avons été d’une naïveté infantile. Qu’Allah le Tout Puissant nous pardonne de lui avoir fait confiance ! Sambi est un commerçant dans l’âme et il le restera. Ses seuls objectifs resteront le profit et son enrichissement personnel. Pourquoi selon vous cherche t-il à s’éterniser au pouvoir alors que tous les paramètres économiques sont au rouge ? Les grands projets qui nous sont annoncés tous les jours sont une grande farce. Pourquoi les aides en numéraires qui nous sont destinées continuent-elles d’atterrir à Beit Salam comme au temps d’Azali ? Les projets pilotés par la fondation de Madame Sambi représentent des sommes astronomiques. Avec quel argent finance t-elle ces opérations ?
Pour finir, nous demandons à Sambi, Dossar et Nourdine Bourhane de nous dire officiellement ce qui est advenu des milliards offerts par l’Arabie Saoudite pour mettre en œuvre le projet habitat. Pauvres comoriens...je vous fais le pari qu’il ne reste plus rien. La première dame et les courtisans sont passés par là. C’est cela la bonne gouvernance modèle Sambi. Pour nous consoler, disons que c’était « écrit », « maktoub ». Quand viendra le moment de voter, n’hésitez surtout pas à renouveler votre confiance pour Ali baba et les quarante voleurs. Moutso wona ntrongo ka mwaparo zona.
Abdoulmadjid
Toulouse-France.
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La plume d'Idriss Mohamed : Quelle politique envers la France ?
Le 13/08/2009
Idriss Mohamed |
Les liens entre les Comores et la France sont sans pareil dans le monde. Le pourcentage de Comoriens vivant en terre française de même que celui des Comoriens ayant opté pour la nationalité française en témoigne éloquemment. Malheureusement force est de reconnaître ce que les faits révèlent à qui a ouvert les yeux : paradoxalement, la politique française est foncièrement hostile aux Comores.
Bien sûr les responsables français arborent avec ostentation le drapeau de l’amitié et de la coopération. Dans certains cas, cette coopération sert le pays, mais cela ressemble plus à de la poudre aux yeux pour empêcher d’appréhender l’essentiel : l’hostilité fondamentale des gouvernants français. Cette hostilité qui sert des intérêts « opâques » a un nom : l’île comorienne de Mayotte. Cette hostilité est lourde de conséquences : des milliers de Comoriens morts sur le bras de mer Anjouan-Mayotte depuis l’instauration du visa français dit « visa Balladur »; une explosion du séparatisme insulaire ; une multitude de coups d’Etat du mercenaire français Bob Denard entre 1975 et 1995; une pression forte et constante sur les gouvernants comoriens pour les mettre au pas.
Maintenant que le gouvernement français a « départementalisé » Mayotte, une réévaluation de la politique comorienne envers la France s’impose.
Le Chef de l’Etat comorien ne peut pas continuer à déclarer que les Comores n’accepteront jamais l’état de fait français à Mayotte tout en poursuivant la coopération comoro-française comme vient d’en témoigner l’octroi par l’ambassade de France aux Comores de matériel informatique au ministère comorien des finances. Il faut prendre en compte la déclaration faite le 16 décembre 2008 au Palais de l'Elysée, par le Président français : « les Comoriens ne renonceront jamais à leur revendication sur Mayotte » et il a dégagé comme orientation de la politique française : ne pas s’en offusquer, « dépasser ce conflit » par la coopération et il a écrit au Président comorien pour proposer la reprise des travaux du GTHN.
Si l’Etat comorien décide de « vendre » (au lieu de « louer » !?) Mayotte, alors qu’il le fasse franchement au lieu de se laisser manipuler comme un minable et recueillir des miettes ou qu’il résiste réellement et se dote d’un plan national de lutte pour la défense de l’intégrité territoriale.
Les Comores sont devenues la risée du Monde par l’incohérence de notre politique envers la France. Quelques exemples : l’Afrique se solidarise avec notre combat, ranime formellement le Comité des 7, mais la diplomatie comorienne ne prend aucune initiative visible pour réunir ce Comité à Moroni et accroître la pression contre la France, ni avant ni après, la consultation du 29 mars 2009 à Mayotte. Le Parlement français adopte début juillet, sa loi départementalisant Mayotte sans qu’aucune voix officielle comorienne ne s’élève pour protester. Rien ne semble entrepris pour qu’à la prochaine Assemblée Générale de l’ONU, la France soit condamnée.
La question qui se pose désormais : le Président Sambi est-il réellement sincère dans son engagement à défendre Mayotte ou ses déclarations ne sont-elles qu’à usage interne, pure démagogie ? Le Comité Maore propose lui propose de convoquer des assises nationales avant la fin du mois d’août pour que le pays, comme un seul homme, se dresse devant l’arrogance de grand pays de la France face à un petit pays.
(05/08/09)
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Toujours des questions sans réponse un mois après
Le 13/08/2009
Les familles endeuillées attendent des réponses précises. |
Un mois après le drame qui a endeuillé les Comores, doute et accusations prennent le pas sur l’émotion, l’incompréhension et la souffrance.
Cela fait un mois depuis le crash de l’airbus A310 de la compagnie Yéménia au large des Comores. Après les rumeurs, les informations contradictoires, c’est le silence au siège du Centre des opérations de secours installé dans l’ancien aéroport de Moroni. En effet, les recherches réalisées jusqu’ici n’ont pas donné de résultats probants à part les quelques corps trouvés en Tanzanie et qui n’ont pas pu être identifiés.
Alors que le lieu de l’accident se situe probablement à quelques kilomètres du rivage, le dispositif déployé peine encore à découvrir la carlingue ainsi que les enregistreurs de vol, seuls capables de livrer la vérité sur les causes exactes du crash. Selon les spécialistes, les boites noires cessent d’émettre leurs signaux à l’issue de 30 jours, rendant ainsi plus difficile voire impossible leur découverte. Au début du compte tout le monde s’accordait pour dire que le crach a eu lieu à une dizaine de kilomètre des côtes ce qui explique d’ailleurs le sauvetage de la petite Bahia. Et Depuis plusieurs jours, d’autres hypothèses de spécialistes disent : l’appareil se trouverait à une profondeur d’environ 1.200 mètres et qu’il fallait un bateau spécialisé pour localiser l’endroit exacte et récupérer les enregistreurs de vols.
D’autres enjeux ?
L’inquiétude et le doute ont commencé à s’exprimer depuis que l’on raconte qu’il faut un autre bateau car finalement la profondeur est bien plus importante. Les familles des victimes s’en prennent à toutes les principales parties prenantes dans cette affaire, à savoir la compagnie Yéménia (propriétaire), la France (constructeur) et le gouvernement comorien.
Pour eux, Yéménia veut cacher sa responsabilité dans l’état de l’avion, la France veut éviter de ternir l’image d’Airbus, et les autorités comoriennes d’avoir été toujours légères dans la préservation des intérêts du pays. Pour Mohamed Ali responsable d’une association basée en France c’est d’abord des intérêts économiques qui prévalent : « Dans une période de crise économique mondiale sans précédent, qui touche de plein fouet les compagnies, et donc in fine, les constructeurs, il est bien évident qu’une mise en cause éventuelle de la compagnie yéménite ou du consortium européen Airbus aurait des conséquences commerciales désastreuses. Le président Sambi et son vice-président chargé des transports Idi qui ont été sourds aux doléances des associations risquent inéluctablement d’être éclaboussés ».
Dès lors, on est très septiques quant à la sincérité de l’enquête en cours car les juges sont en même temps les protagonistes. C’est également l’opinion de Said Radjabou concernant l’arrivée annoncée des américains dans l’arène. Il soutient que l’annulation par le Yémen d’une commande portant sur la livraison en 2010 d’une dizaine d’A350 (2,5 milliards de dollars) est digne d’intérêt pour le constructeur américain. Pendant ce temps, des familles éplorées continuent de pleurer leur mort dans la dignité en espérant un jour connaître la vérité.
Correspondant de ‘ TEMOIGNAGES »
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