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MAYOTTE : mensonge, trahison et vidéo
Le 21/09/2009
le Président SAMBI |
Mayotte à l’ONU : mensonge, trahison et vidéo. Avant de quitter le territoire Comorien, le Président SAMBI a enregistré une intervention télévisée pour s’adresser à ses concitoyens !
Il a évoqué la détermination avec laquelle il a œuvré pour que la "question de l’île comorienne de Mayotte" soit objet d’un débat lors de la 64°Assemblée Générale des NATIONS Unies. Il n’a pas manqué non plus d’exprimer ses regrets devant l’impossibilité dans laquelle il était de fêter l’AID EL FITR avec eux, en raison de l’obligation dans laquelle il se trouvait de se rendre à NEW York pour appuyer cette démarche, présentant le retour de la question mahoraise dans cette assemblée comme un succès personnel.
Or, comme les comoriens semblent ne pas le savoir, la question de MAYOTTE est une fois de plus reportée aux calendes grecques......, pas même lors de la 65° assemblée comme d’autres conflits territoriaux touchant certaines entités insulaires. Le président Sambi, le MIREX ne pouvaient ignorer ce détail, officiellement publié depuis le 18 Septembre.
Beaucoup s’étaient étonnés de voir que dans leur note verbale censée introduire la question, aucun mémoire n’était joint, aucun argumentaire n’était présenté, aucun projet de résolution n’était soumis contrairement aux usages en vigueur.
D’autres ressentaient une telle issue dès lors, qu’il semblait que la priorité était donné pour le traitement de la question au fameux comité des 7 africains, noyauté par des pays de la sphère franco-africaine, comme si l’on avait voulu dessaisir l’ONU au profit des institutions africaines ce qui au lieu de créer une nécessaire synergie risquait plutôt d’amputer les chances comoriennes.
Il n’en reste pas moins vrai qu’une fois de plus, le pouvoir comorien et particulièrement le chef de l’état a démontré sa capacité de mentir sans vergogne à ses citoyens, exprimant tout le mépris qu’il ressentait à son égard ..... D’autant plus que ce discours a été diffusé un jour de l’ide.
Nous finirons par apprendre quelles sont les contreparties que les Comores ont obtenu de la France pour cette trahison, quelles sont les nouvelles formes de négociations mises en œuvre, qui de la location, qui de la vente........
Pendant ce temps, alors même que le ministre de l’intérieur comorien prétend combattre ce qu’il qualifie "d’"immigration clandestine», des milliers de comoriens continueront de périr dans les passes mahoraises...
Pendant ce temps, aucune institution comorienne ne subsiste, capable de renvoyer le président à ses devoirs et de lui demander de rendre compte de ses mensonges.
Il ne fait aucun doute que le désarroi va s’emparer des patriotes comoriens, et que sans doute ceux ci devront redéfinir une stratégie, devant ce qu’il faut bien qualifier de refus des autorités comoriennes d’utiliser les moyens juridiques à leur disposition pour mettre en oeuvre avec cynisme des plus odieux marchandages, dont la monnaie se traduit hélas en vies humaines.
http://ilesdelalune.over-blog.com
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Idi Mbaraka
Le 20/09/2009
L’Equipe Bangwenet vous souhaite à tous et à toute une très bonne fête de l'Aïd el Fitr 2009/1430 !
Taqabal Allah mina wa minkoum ! Ghafar Allah lana wa lakoum !
Qu'Allah accepte notre jeûne, nous pardonne nos pêchés et nous ouvre les portes du Paradis !
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Des fonds pour le transport maritime aux Comores
Le 20/09/2009
Ahmed Abdallah Sambi accompagné de sa femme et la garde rapprochée |
Ce port doit notamment permettre de relier en moins d'une heure la Grande-Comore, l'île la plus étendue de l'archipel qui abrite Moroni, à l'île voisine de Mohéli.
Le même jour, ainsi que la veille jeudi, le chef de l'Etat comorien avait également posé la première pierre de deux futurs ports domestiques à Mohéli et à Anjouan qui permettront de faire la boucle de l'archipel en quelques heures par voie maritime. La réalisation de ces trois ports coûtera dix millions de dollars, entièrement financés par le groupe Comoro Gulf Holding (CGH), qui projette de créer bientôt une société de transport maritime.
Le groupe Comoro Gulf Holding, installé dans l'archipel depuis 2006, est propriétaire d'un hôtel 4 étoiles et de la Banque fédérale de commerce (BFC), ouverte en juin dernier, et travaille dans le domaine de la communication et des médias.
Dans quelques mois, CGH a annoncé le lancement d'une société de téléphonie mobile, pour devenir ainsi le deuxième opérateur du pays dans ce domaine.
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Monsieur le Président, encore cinq mois !
Le 20/09/2009
Son Excellence, Monsieur Ahmed Abdallah Mohamed Sambi |
Son Excellence,Monsieur Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
Président de l'Union des Comores
Monsieur le Président,
Depuis le 26 mai 2006, les plus naïfs des Comorien vous ont élus pour parachever le processus de réconciliation nationale et la mise en place des Institutions de la République en vue d'instaurer un nouvel ordre constitutionnel dans la rupture totale avec les, soi-disant, pratiques du passé. Vous vous êtes engagés à aller dans ce sens en vous présentant aux élections de 2006 et en prêtant serment lors de la cérémonie d'investiture à Beit Salam. A cinq mois de la fin de votre mandat, le peuple se pose encore des questions et souhaiterait être informé de vos réelles intentions car un Président ne ment pas. Un oustadh aussi. Et si, il arrive à mentir une seule fois, cela aune appellation : C'est la haute trahison. La sanction devrait en cas d'un Etat de droit être sévère.
La Justice que vous aviez prônée est devenue un outil de répression et de règlement de comptes politique. Depuis votre investiture, le pays a, en termes de justice, perdu la vitesse et le Ministère public est gonflé par des magistrats de seconds couteaux au détriment de la compétence et de l'expérience. En votre qualité de premier Magistrat du pays, vous en êtes responsable.
Sur le plan du développement, où en sommes-nous avec le projet Habitat ? Combien de paillottes avez-vous construites à partir des financements saoudiens ? Qu'avez-vous fait du pouvoir d'achat ?
J'ai pris l'initiative de m'adresser à vous directement, en pensant à tous mes compatriotes qui hurlent et qui crient sur les marchés, dans les rues et qui disent : il faut que les politiques cessent de se battre pour des sièges et pour le pouvoir! Il faut que Sambi respecte ses propres paroles, ses engagements et les Accords de Fomboni ! Il faut que la mouvance présidentielle pense un peu à ce peuple meurtri ! Je pense encore à ce peuple démuni et désarmé et m'inquiète pour lui et pour mon pays quand je regarde les agissements du nouveau Ministre de l'Intérieur et des déclarations incendiaires de votre entourage au moment où votre politique a fait faillite sur tous les plans et à tous les niveaux. L'adage dit que quand on s'est déshabillé, on se rabaisse et s'assoie. Donc, les guignols qui sont autour de vous devraient se taire.
Il est temps de cesser de faire durer davantage la souffrance du peuple comorien pour faire prévaloir la raison sur la passion, et pour faire prévaloir l'intérêt de la Nation sur les intérêts particuliers de chacun d'entre-vous, les gouvernants. A part vos partisans convaincus et fanatiques aveuglés, le peuple ne comprend plus rien de ce qui se passe dans le pays. La haine, les mensonges, la corruption, l'endettement, la misère, les souffrances, le marasme économique sont devenus monnaie courante. En privé, les diplomates, les partenaires et les journalistes étrangers connaissant la classe politique comorienne et les rouages de la politique avouent eux aussi y perdre leur latin et agissent sans repères ni convictions. Et qu'est ce que le peuple peut prétendre gagner demain à la poursuite de votre mandat que vous vous semblez prendre plaisir à prolonger et à faire durer ?
Je m'inquiète pour certaines composantes de ce peuple que vous vous apprêtez à mener vers l'inconnu pour ne pas dire vers une guerre civile, un déchirement total et un réel séparatisme entre les Comoriens et les iles composant l'archipel des Comores. Vous les montez les unes contre les autres. La fracture entre vos partisans est profonde et durable.
En revanche, pour les plus anciens d'entre-vous, elle semble se résorber et se souder en fonction de vos intérêts personnels. N'entraînez pas les pauvres gens dans ce combat des chefs. Vous avez exercé et vous exercez la plus haute fonction de l'État dans notre pays. Il est de votre responsabilité de ne pas ballotter ainsi le peuple.
Oubeidillah Said Mohamed
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Exculsif : L'interview-vérit&eacut e; de M. Abdouloihabi
Le 18/09/2009
Le président (ou gouverneur, c'est selon) de l'île de Ngazidja |
Vous rentrez d’une visite à Mwali, en compagnie de plusieurs barons de l’opposition nationale. Objectifs et résultats de cette visite ?
Je me réjouis du dynamisme, du goût du combat politique qui animent plus que jamais l’opposition nationale en ces temps choisis délibérément par le gouvernement de l’Union pour déstabiliser les institutions, remettre en cause unilatéralement les fondements de l’Accord de Fomboni et installer le pays dans une crise politique larvée aux conséquences désastreuses.
La rencontre de Mwali était la démonstration de l’unité de l’opposition de Ndzuwani, de Mwali et de Ngazidja pour dénoncer la marginalisation de la constitution et de la loi référendaire par le Président Sambi dans sa gouvernance, pour condamner le coup de force contre l’Exécutif de l’île de Ngazidja afin d’annexer son administration, pour exiger le respect des institutions, l’organisation des élections législatives et pour montrer qu’une alternative est possible afin d’encadrer le pays jusqu’au terme du mandat légal du Président Sambi le 26 mai 2010.
Les Exécutifs de Mwali et de Ngazidja ont participé à cette rencontre. Nous soutenons la démarche de l’opposition nationale. Nous nous reconnaissons dans le communiqué qui a sanctionné les travaux et nous sommes certain que la Convergence nationale pour mai 2010 est l’expression du rejet de l’autoritarisme et de la dictature qu’impose le Président Sambi. Elle est la réponse à l’arrogance, à la suffisance et à l’intolérance de ce pouvoir de l’Union qui est devenu tellement aveugle et sourd qu’il ne respecte plus rien même l’éthique de ce mois sacré de ramadan.
Vous avez dit récemment à l’Envoyé Spécial de l’UA, J.F. Madeira que vous étiez prêt à reprendre le dialogue avec les autorités de l’Union. Avez-vous formulé, oui ou non, des préalables à cette reprise des discussions ?
Je suis par conviction un homme de dialogue, un homme de tolérance. La fonction politique exclue la rigidité psychologique et impose l’ouverture d’esprit et l’humilité surtout dans un Etat fédéral comme le nôtre, composé d’entités insulaires qui ont expérimenté une crise séparatiste. Alors, reprendre le dialogue avec les autorités de l’Union oui ! Parce qu’il aurait dû être permanent. Il n’aurait jamais dû s’interrompre. J’ai d’ailleurs écrit au Président Sambi le 12 août 2009 au lendemain de son Coup d’Etat contre le pouvoir de l’île de Ngazidja pour attirer son attention sur les dangers de son acte, lui rappeler les devoirs de sa charge et lui expliquer qu’il n’y avait aucune issue à cette crise qu’il a provoquée que le dialogue entre les Exécutifs de l’Union et des îles, encadré par la Communauté internationale. Des préalables, bien sûr que oui ! D’abord, la libération des autorités de l’île emprisonnées illégalement. La restitution des biens meubles et immeubles, patrimoine de l’île, confisqués ; la restauration de l’autonomie administrative, politique et financière anéantie en violation de la constitution, la participation à ce dialogue de la communauté internationale pour éviter les palabres inutiles sans lendemain, comme nous en avons connu et qui ont toujours été une perte de temps et une tromperie pour l’opinion, parce que le Président Sambi les considérait seulement comme une formalité, une fin en soi.
Comment fonctionne aujourd’hui le gouvernement de Ngazidja avec quatre hauts responsables (dont trois ministres) en prison ?
Cet emprisonnement est une plaie pour notre système judiciaire qui a validé une bêtise politique. J’espère que ce dérapage ne fera pas jurisprudence et que le droit s’affirmera dans toute sa rigueur, dans toute son indépendance pour protéger contre la politique et ses excès. Le Président Sambi a décapité le pouvoir de l’île. Il l’asphyxie financièrement et bloque même les salaires. Il a confisqué les véhicules des autorités insulaires emprisonnées. Il laisse la police harceler, menacer, humilier les autorités de l’île, arrêter et torturer les policiers restés loyaux au pouvoir de l’île. Alors, comment on fonctionne ? Autant qu’on peut. Dans la certitude que cet étouffement est un feu de paille, que la raison s’imposera et que la normalité constitutionnelle s’affirmera parce que le Président Sambi ne peut pas imposer la force aussi longtemps. L’Etat ne fonctionne pas par la force, le mépris et l’arrogance. Il fonctionne selon des normes. On ne peut pas s’en écarter indéfiniment. Les temps sont durs mais nous sommes les femmes et les hommes de la situation. Face à l’arbitraire et au mépris, on ne fléchira pas, malgré les privations et les provocations.
De nombreuses administrations relevant de votre tutelle, notamment les superstructures, n’ont pas perçu leurs traitements du mois de juillet. L’Union estime que vous refusez de vous conformer à la nouvelle donne constitutionnelle du pays. Jusqu’où l’île de Ngazidja peut-elle aller dans cette bataille ?
Les fonctionnaires totalisent plus de sept mois d’arriérés de salaires. C’est un échec pour la gouvernance du Président Sambi. Un tel palmarès exige un peu plus de modestie surtout quand la gabegie et la corruption s’affichent au cœur du pouvoir de l’Union avec arrogance. L’Union a décidé de sanctionner l’administration de l’île et de lui priver de salaires. C’est une conception du pouvoir du « bangwé » et non de l’Etat. Cet exemple prouve bien que nous sommes dans un Etat patrimonial. Dans un Etat organisé, on ne se fait pas justice. S’il y avait un refus de se conformer à la nouvelle donne constitutionnelle, comme vous dites, ce qui n’est d’ailleurs pas le cas, il existe des instances de régulation, des instances d’arbitrage. Le Président Sambi et son gouvernement ne sont pas à ce que je crois, le juge de la constitution. Qu’on arrête ce mélange de genres et cette idée selon laquelle le Président est au-dessus de la loi et que tout lui est permis et que tout doit lui être soumis.
Je précise d’ailleurs que la rétention du salaire ne concerne pas seulement le mois de juillet. Il s’agit également du mois d’octobre et de deux mois antérieurs à la réforme constitutionnelle du 17 mai 2009 pour tous les agents de l’île et décembre 2008 pour la superstructure et les personnels subalternes qui servent à la présidence et dans ses services rattachés.
Devons-nous accepter les injonctions du Président Sambi et sa conception de l’Etat qui se détachent de la constitution ? Non, bien sûr ! Le Président de Mwali Mohamed Ali Said et moi ne nous soumettrons pas aux caprices du Président Sambi qui prétend que l’application de la loi référendaire du 17 mai 2009 nous oblige à endosser l’appellation de gouverneur et nos ministres celle de commissaires. Je rappelle que la réforme constitutionnelle ne peut pas s’appliquer sur notre mandat en cours car « la loi ne dispose que pour l’avenir ». D’ailleurs, le Président Sambi serait dans l’impossibilité d’appliquer la nouvelle réforme à son propre mandat parce qu’il lui faudrait s’appuyer sur le Vice-président représentant l’île de Ndzuwani qui, lui, devra attendre les prochaines élections présidentielles pour exister. Alors, pourquoi la nouvelle réforme doit-elle impérativement s’appliquer aux Chefs des Exécutifs des îles alors même qu’elle ne peut pas l’être pour le Président de l’Union ? N’est-ce pas là un caprice d’un monarque intolérant ? Ainsi donc, nous résisterons jusqu’à ce que le Président Sambi entende raison et cesse de prendre les pauvres agents de l’administration de l’île en otage ou jusqu’au terme légal de son mandat parce qu’il n’est pas si loin.
Comment expliquez-vous le dépassement de 5 millions constaté en juillet dernier dans la masse salariale de l’île de Ngazidja ?
J’ai entendu dire cela. Mais c’est une plaisanterie de mauvais goût qui n’a aucun fondement. Si cela avait été la raison de ce courroux contre le pouvoir de l’île, on louerait la rigueur gestionnaire du pouvoir de l’Union. Mais, soyons francs ! Je sais que ce serait trop demander que d’exiger la vérité sur quel pouvoir dépense plus en matière salariale ? Qu’en est-il de la masse salariale de la Présidence de l’Union qui a connu une augmentation exorbitante, en peu de temps, presque du simple au double ? Pourquoi ne pas publier les chiffres ? Pourquoi ne pas dire que le pouvoir de l’île de Ndzuwani a recruté 500 personnes en un an et qu’il s’enorgueillit d’ailleurs et que sur les dépassements que l’on évoque, il en est responsable. Pourquoi ces questions ne sont pas débattues en commun, mais l’on cherche toujours à taper sur Ngazidja ? Pourquoi toujours Ngazidja ? Arrêtons enfin cette obsession ! La vérité est que ce dépassement n’est pas de mon fait même si je m’en réjouis. Il s’agit de l’application d’un décret du Président Sambi qui a revalorisé les salaires des secteurs de la Santé et de l’Education.
Mais, examinons les chiffres ensemble. Ces données sont fournies par le CREF, organe du Ministère des Finances de l’Union dans lequel siègent des représentants des îles et un représentant du Fonds monétaire international. De 2008 à 2009, le budget consolidé s’élève à 15 milliards 690 millions 190. En 2009, il est de 16 milliards 378 millions. Durant cette année, l’Union a augmenté ses dépenses de 773 millions, Ndzuwani a augmenté ses dépenses de 119 millions, Mwali a augmenté ses dépenses de 77 millions, Ngazidja a diminué ses dépenses de 279 millions. Prêtons encore attention aux données suivantes : de 2007 à 2009 l’Union a augmenté sa masse salariale de 1 milliard 194 millions, Ndzuwani a augmenté sa masse salariale de 467 millions, Mwali a augmenté sa masse salariale de 133 millions, Ngazidja a diminué sa masse salariale de 467 millions. De janvier 2009 à juillet 2009, la masse salariale de Ngazidja est en baisse. Permettez que j’ajoute que ceux qui accusent n’ont pas évoqué le dépassement global, mais ont préféré pointer Ngazidja du doigt. Je vais les aider. Le dépassement global est de 200 millions. Ngazidja 5 millions, il est vrai. Mais, Ndzuwani a fait un dépassement de 115 millions et on croit utile de ne pas le dire, Mwali a fait un dépassement de 2 millions. Voilà la vérité étayée par les chiffres. Le reste est de la propagande. A chacun d’en juger !
Vous avez fermement condamné le référendum constitutionnel de mai dernier. En même temps, vous avez déclaré à Beit-Salaam être prêt à collaborer avec le Chef de l’Etat dans l’application de la nouvelle constitution. N’y a-t-il pas là une contradiction ?
Absolument pas. J’ai été contre le projet de loi référendaire parce qu’il allait entre autres réviser des matières protégées de toute révision par la constitution et parce que j’avais compris qu’il allait bloquer les institutions. J’ai dit et je répète que la loi référendaire a été imposée et non votée. Il se trouve que la Cour constitutionnelle dont on connaît mon sentiment à l’égard de ses membres, l’a validée et le Président de la République l’a promulguée. Je suis le Chef d’une institution de l’Etat et non le Chef d’un parti de l’opposition. Je dois considérer malgré moi que cette loi est devenue une loi de la République. Alors, la question est de savoir comment l’appliquer pour éviter sa nocivité. C’est pourquoi j’ai dit que j’étais prêt à collaborer avec le Chef de l’Etat pour son application. N’oubliez jamais que je suis juriste et praticien au quotidien de la constitution. Malheureusement, le Président Sambi a agi en solitaire. Il a eu une lecture dictatoriale de la loi et il a créé le désordre dans les institutions.
Aujourd’hui, dans ce bras de fer entre l’Exécutif de Ngazidja et l’Union autour du conflit de compétences, l’opinion comorienne se rappelle qu’il y a un an, au foyer des femmes de Moroni, vous avez déclaré avoir reçu de l’Union « les compétences de Ngazidja ». Qu’avez-vous envie de dire à ceux qui se souviennent encore de ce discours ?
D’abord, soyons honnêtes. Il ne s’agit plus d’un conflit de compétences. Le Président Sambi s’est appuyé sur la Police et la gendarmerie pour faire un Coup d’Etat contre l’Exécutif de l’île. C’est bien autre chose parce qu’il a violé l’autonomie de l’île. Il s’est accaparé de pouvoirs constitutionnellement dévolus à l’île. Il a rompu la légalité constitutionnelle. Ensuite, soyons sincères. Ne faisons pas mentir l’histoire par commodité et convenances politiciennes. J’ai dit à l’époque, à la publication du décret du Chef de l’Etat, que les compétences de Ngazidja, dans la gestion commune des sociétés d’Etat entre l’Union et les îles, allaient être enfin respectées. Je sais que d’aucuns, lorsque mes relations avec l’Union se durcissaient, ont interprété mon propos différemment. Je me suis abondamment expliqué sur cette question. J’ai, à maintes reprises, répondu aux interrogations des uns et des autres sur ce sujet. Je sais que ceux qui sont de mauvaise foi le resteront et n’ont pas besoin de la vérité. J’ai suffisamment travaillé sur ces questions de compétences partagées. J’ai contribué de beaucoup à l’éclaircissement de nombreux domaines et apaisé de nombreux conflits que l’on doit comprendre que je ne suis pas un profane dans ces matières.
La nomination des préfets ne relève pas de votre tutelle depuis un mois. Pour justifier sa décision, l’Union soutient que les préfets sont les représentants de l’Etat dans les régions et ils ne peuvent, à ce titre, dépendre d’une entité insulaire. Que répondez-vous à cela ?
L’Union se trompe et son explication manque de poids. Cette réponse est d’une incompétence pitoyable. Vous savez, le préfet est le représentant de l’Etat dans les régions lorsqu’on est dans un Etat unitaire décentralisé comme par exemple la France. En Union des Comores, nous sommes dans un Etat fédéral. Le préfet est alors une autorité déconcentrée qui relève d’une administration autonome d’une entité fédérée, dirigée par un Exécutif élu. L’Union n’a aucune compétence dans la gestion des régions. Puis-je ajouter que la loi référendaire du 17 mai 2009 attribue « l’administration des collectivités locales » aux îles. Il s’agit bien des préfectures puisque les mairies sont gérées par des personnalités élues donc sont autonomes et ne relèvent pas directement des Exécutifs des îles.
A Mwali, vous avez déclaré que le Président Sambi viole même la nouvelle constitution adoptée en mai dernier. Pourriez-vous être explicite ?
Je persiste à dire que le Président Sambi viole la constitution et même sa loi référendaire. La loi référendaire stipule que « Chaque île établit librement sa loi statutaire », le Président Sambi impose une loi statutaire à toutes les îles par ordonnance. La loi statutaire comme la constitution de 2001 reconnaît l’autonomie aux îles, le Président Sambi annexe à l’administration de l’Union, l’administration de l’île de Ngazidja. La loi référendaire attribue « la police urbaine et rurale » à l’île, le Président Sambi fait main basse sur la police de l’île et l’oblige à la rébellion contre son autorité naturelle. Il s’autorise illégalement, sans aucun fondement constitutionnel, la transformation d’un mandat élu de Président d’île, en un mandat nommé de Gouverneur. Pure provocation ou ultime humiliation ? En tout cas, cela semble être un petit jeu amusant qui n’a pas sa place au cœur de l’Etat. J’ai évoqué déjà le cas des préfectures de régions. Je peux poursuivre les exemples qui montrent que le Président Sambi et son gouvernement appliquent une autre constitution que celle adoptée par les comoriens.
Comment expliquez-vous aujourd’hui les rapports très tendus entre vous, Mohamed Abdouloihabi, et le Chef de l’Etat dont vous étiez le Directeur de Cabinet durant plus d’un an ?
Posez-lui la question. La réponse serait peut être intéressante. Moi, j’exige le respect de la constitution et des fondements de l’Accord de Fomboni. Le relationnel n’interfère pas dans ma conception de la chose publique. Il ne s’agit pas d’avoir entre les uns et les autres des bons ou de mauvais rapports, d’être ou pas des amis quand on a à gérer l’Etat ensemble. Il faut le faire suivant les normes convenues, s’investir loyalement et totalement pour le bien de la population. Ce n’est pas parce que le Président Sambi était mon ami que je dois valider et accepter les turpitudes, les dérapages, les excès et les abus de sa gouvernance.
Certains de vos proches ont déjà rejoint le camp d’en face avec armes et bagages. Avez-vous un commentaire sur ces brusques retournements de vestes ?
Vous m’apprenez des choses. Est-ce ce qu’on dit dans le camp d’en face ou est-ce un souhait ? En tout cas, je n’en connais pas qui soient partis. J’en connais pourtant d’autres qui souffrent le martyr en prison par la volonté du pouvoir Sambi, en ce mois béni, et qui luttent avec courage, détermination et espoir pour le respect et la dignité de l’île de Ngazidja. A eux, à la police de Ngazidja restée loyale au pouvoir de l’île, aux fonctionnaires et agents des différents ministères, aux personnels des services régionaux, au personnel de la présidence et services rattachés, aux bénévoles et autres personnalités qui souffrent des privations diverses imposées par le pouvoir de l’Union et qui se sont engagés malgré tout, cœur et âme, dans ce combat légitime pour le respect de l’île et de son autonomie, je réitère mon admiration et ma confiance en la victoire, parce que le combat est juste et engage l’avenir.
Le pouvoir de l’Union a réduit à la portion congrue les prérogatives de l’Exécutif de Ngazidja. L’autonomie de l’île est aujourd’hui malmenée. Avez-vous, un instant, songé à présenter votre démission comme il se murmurait à Moroni ?
Votre constat est malheureusement la vérité. L’île de Ngazidja est piétinée par le Président Sambi et son gouvernement. Le Président Sambi et les siens utilisent et manipulent des fils de Ngazidja pour cette basse besogne. Ils montent les wangazidja, les uns contre les autres. Ils divisent la police de l’île et encouragent les rebelles soutenus par l’Union à pourchasser, harceler, arrêter et torturer les policiers restés loyaux au pouvoir de l’île. Il en est de même pour le remplacement des préfets qui peut conditionner une confrontation violente entre villages de la même région. A croire que l’on veut absolument l’affrontement dans cette île. Est-ce que j’ai songé à démissionner ? Non ! Pourquoi le ferai-je ? J’ai un mandat qui court jusqu’en 2012. Ceux qui s’affolent aujourd’hui et qui dérèglent l’ordonnancement institutionnel convenu en 2001 s’approchent du crépuscule de leur pouvoir. Ils quitteront le pouvoir qu’ils le veuillent ou non. La constitution reprendra son droit et sa marche pour être la norme suprême de l’Etat. L’étau se desserrera, l’arbitraire disparaîtra et l’on pourra continuer à servir les wangazidja et les comoriens, fidèle au mandat que nous avons reçu d’eux.
Croyez-vous à une alternance politique en 2010 ?
Elle est obligatoire pour qui aime ce pays et le vivre ensemble comorien. A elle seule, elle mérite tous les sacrifices. L’alternance au sommet de l’Etat tous les 4 ans et d’une façon tournante à travers les îles, a été une des conditions imposée par les anjouanais pour retourner vivre au sein du même Etat que les deux autres îles. Ce n’est pas un Président originaire de Ndzuwani qui va compromettre le processus. L’île de Mwali peut se sentir humiliée et insultée. Il faut tout faire pour qu’elle n’entre pas en sécession. Il faut absolument l’éviter. D’ailleurs, je ne vois pas au nom de quoi le Président Sambi souhaiterait le pire à son pays.
Comment cette union sacrée entre les Exécutifs de Mwali et de Ngazidja d’une part, et l’opposition nationale, compte-t-elle aborder les prochaines législatives ?
Dans la confiance que chaque jour qui passe nous rapproche de la sérénité et de la stabilité. Unis pour présenter une alternative crédible. Unis pour gagner parce que l’Etat a besoin d’un grand bain salvateur. Unis pour faire renaître la confiance dans le cœur de chaque comorien. Unis parce qu’une autre politique est possible et nous l’incarnons ensemble.
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