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Lettre ouverte aux futurs Députés (Suite 2/2)
Le 04/11/2009
Hachim SAID HASSANE, Président de la fondation des Comores |
Posez vous la question de savoir , pourquoi la France , craignait et respectait ces deux monstres sacrés de la politique comorienne ?
Et pourquoi après eux , elle ne craint , ni ne respecte plus rien , ni personne ?
Parce que, ceux qui nous gouvernent depuis la nuit du 26 novembre 1989, adorent le paradis, mais refusent de traverser le fleuve de la mort.
Fatalité : paradis fermé et inaccessible. Et ça ! la France le sait , et se frotte donc les mains, et croit avoir triomphé définitivement du nationalisme comorien, après la liquidation du Mongozi, et de Mdjomba.
Terrible erreur de jugement de l'histoire , de la part d'une France devenue amnésique.
A chaque fois, que la France s'est amusée à sous-estimer les Comoriens, elle l'a appris à ses dépens.
Qui a dit : << jamais deux sans trois >> ?
La France , doit quitter son état d'autisme et d' amnésie , pour se souvenir que les Etats - unis , n'ont jamais colonisé , ni occuper ne serait ce que trois centimètres du sol comorien , et pourtant , un enfant des Comores , n'a pas hésité une seule seconde , à plastifier les ambassades us , de Nairobi et de Dar-salaam.
<< vwaha mzaha vwaha mtezo bo mze mlapuhu >>
Ces enfants, parce que la France leur a fermé sa porte ( il faut mille et une acrobaties pour obtenir un visa ) sont dispersés partout à travers le monde , dans des pays où, on leur enseigne pas l'amour de la France, mais bien au contraire.
Parce que j'ai deux patries, mon devoir c'est d'informer, d'alerter, et de mettre en garde, pour que demain, on ne puisse pas dire : qu'est ce qui se passe ? on ne savait. Maintenant, vous savez.
Vous souhaitant bonne réception de cette lettre ouverte, veuillez Mesdames et Messieurs les futurs députés, faire honneur à notre pays, en adoptant les propositions de loi suivantes :
1- Peine de mort applicable immédiatement, et sans possibilité de recours, clémence, ou grâce, pour les criminels, les violeurs, les incestueux, les sodomites, et les lesbiennes.
Cinq plaies, qui menacent l'essence même de la société comorienne.
2- Abolition de l'enseignement privé, sur tout l'étendu du territoire, de l'école primaire au lycée.
Un enseignement privé, qui a jeté toutes les familles comoriennes ( filles, mères, grand mères ) dans le lit de la prostitution.
Alors que , les directeurs de ces établissements ont tous bénéficié, sans exception de toutes les garanties depuis Cheikh, jusqu'Abdallah pour réussir ( fournitures scolaires , internat , nourritures , soins , bourses etc...)
Conséquences malheureuses d'un système scolaire complètement déréglé et incontrôlé : monnayage des diplômes, droit de cuissage, et d'enfilage pour une admission, jeunes filles campagnardes devenues la proie de taximen dans Moroni, pour un simple trajet, un jus de fruit offert en plein soleil de midi, ou un morceau de pain beurré pour couper une faim.
3- Abolition du système de santé privé , surtout l'étendu du territoire, avec affectation forcée et immédiate, de tout ce corps médical, dans tous les hôpitaux et centres de soins du pays.
Un système de santé guet-apens , qui fait qu'aujourd'hui , le comorien blessé ou gravement malade, n'ose pas s'y rendre à l'hôpital, avec toutes les conséquences dramatiques , qui s'en suivent.
Mêmes aux urgences, et qu'on pisse le sang, et devant la mort, il faut débourser de l'argent. C'est une honte pour cette profession devenue mercantiliste, dans un pays, où aller à l'hôpital , c'était comme rentrer chez soi.
Le lien de confiance, qui unissait le patient comorien et son médecin, est aujourd'hui définitivement brisé.
4- Traduire Monsieur Edouard Balladur , auteur du visa Titanic pour le comorien , qui souhaite s'y rendre aux Comores ( plus de 5.000 morts depuis 1995 ), devant le tribunal pénal international de la Haye, pour déplacement forcé d'une population homogène, crime contre l'humanité, et génocide.
Ce génocidaire, en tant que français, accepterait il, qu'on lui impose, un visa d'entrée de paris à Chamonix , où il posséderait un chalet ?
Pourquoi ce qui est inadmissible pour la France , doit l'être pour les Comores ?
5- Dissolution du groupe de travail de haut niveau, qui n'est rien d'autre, qu'une vaselinassion de nos parties intimes, pour un meilleur en tubage.
6- Fermeture du consulat de France d'Anjouan , nouvelle plaie béante , et suintante du séparatisme comorien , après l'entaille mahoraise.
7- Retirer le dossier Mayotte, de Beit-Salam et du Mirex, pour faire de cette question de vie et de mort, la compétence exclusive de l'assemblée nationale.
Car , on peut acheter, une ou deux personnes, à la fois, mais 33 personnes d'un coup : non.
8- Revenir sur le découpage électoral, qui n'est rien d'autre que du charcutage électoral et mettre fin aussi, au système de la coaptation, autre machination électorale imposée par la constitution kamikaze de 2002 , dans un minuscule pays qui ne compte au total, que 22 régions ( 14 en Grande Comore, 5 à Anjouan, et 3 à Mohéli )
A chaque région du pays, son représentant à la chambre.
Le traitement du Mbadjini ( la plus grande région du pays , en nombre de populations et en superficie ) du Mboudé, et du Mitsamihouli est inadmissible.
9- Destruction des bidonvilles qui défigurent Moroni, suivi de l'expulsion forcée de la population vagabonde , avec système de contrôle strict par l'armée, 24 heures sur 24 heures, des quatre voies d'accès de la capitale : Mdé, Maluzini, Nvuni et Itsandra.
La mise en place d'une carte de résident pour travailleur, étudiant et natif de Moroni, faciliterait aussi le travail des forces de l'ordre.
10- Revenir à la justice traditionnelle et villageoise, servie par ses deux bras séculiers : le Mhunku et le Gungu.
Cette justice rendue, par un collège de sages , connaisseur de l'historique du village, des habitants, et des parties plaignantes, était irréprochable.
Parce qu'aujourd'hui et dans un pays où justice, s'est choisi librement comme époux : bakchich, dans une indifférence quasi-générale, il n'est donc pas étonnant, qu'ils donnent naissance à : dhuluma , wwamivu , renga udjé et mkarakara.
Pourquoi donc, garder des magistrats, des avocats, des huissiers et des greffiers, alors, qu'il n'existe plus de justice.
Faisons donc , table rase de cette parodie de justice.
Mesdames et Messieurs les futurs députés,
Le Mahtma Gandhi , avait coutume de dire : << si tu vois un problème , et que tu ne fais rien , ce que tu fais partie du problème >>.
Alors ! chiche..............<< trama tsilo bo wendza magnu >>
Bien à vous.
Amitiés Comoriennes.
Président de la fondation des Comores.
Boléro : Ma propre vision
Le 03/11/2009
Mr Hamada Madi BOLERO, Ancien Premier ministre |
J'ai véritablement cru, comme beaucoup de mes compatriotes, à notre capacité de dépasser nos clivages ou comme savait bien le dire Feu Président Ali Soilihi, nos petites querelles de rien du tout, pour sauver notre pays, notre patrie, nos populations de la balkanisation et de la haine inter îles.
J'ai cru aux négociations inter comoriennes et surtout à notre combat commun, celui de la lutte contre le séparatisme pour la sauvegarde de l'unité du pays et de l'intangibilité de nos frontières internationalement reconnues.
J'ai cru en cela car jusqu'à là, heureusement, aucune autorité, aucun cadre supérieur, aucun citoyen comorien n'a osé parler de l'île comorienne de Mayotte comme d'une terre étrangère et lointaine ou encore accepter l'implantation de l'administration française dans la quatrième île de l'archipel des Comores, et donc pour un esprit rationnel, personne ne pourrait accepter une poussée des séparatistes à Anjouan, à Mohéli et encore moins en Grande Comores pour la balkanisation de notre maison commune, les Comores.
J'ai cru car pour moi, le pays a désormais une potentialité intellectuelle évidente et en toutes disciplines ; il a également ses cadres supérieurs ; et surtout, il a ses hommes d'Etat : beaucoup d'anciens membres des gouvernements, directeurs d'administration centrale et chefs des projets ou d'entreprises.
J'ai cru parce qu'en réalité, ne pas croire ou se permettre de douter des capacités intellectuelles que résorbent désormais les Comores, pour relever les multiples défis de la mondialisation, n'étaient pas permis. J'avoue aujourd'hui que ce sont les séparatistes et les pseudos qui ont gagné la bataille. La guerre, quant à elle, continue, et l'armistice est loin d'être signée.
Pour gagner cette guerre, me semble-t-il, nous devons tous parler le même langage, le langage de la vérité. Un langage qui blessera peut-être, mais un langage très proche du peuple d'en bas, un langage débarrassé de toute démagogie, un langage enfin conforme à celui pratiqué par tous les autres pays du monde.
Notre grand problème, en tout cas c'est celui que j'ai identifié après cette expérience dans les affaires de l'Etat, est le manque très visible d'une société civile réellement civile. On a l'impression que contrairement à ce que j'ai cru, les Comores manquent d'intellectuels au vrai sens du mot. Tout est à l'envers.
Je suis conscient que certaines conclusions que d'aucuns qualifieront certainement de hâtives, blesseront certaines personnes, mais je n'ai vraiment pas le choix. L'hypocrisie, le mensonge et surtout la délation sont devenus monnaie courante dans les états majors politiques et ainsi les mœurs politiques comoriens sont infectés.
En effet, suite à une crise sécessionniste préparée et déclenchée par certains cadres comoriens, le pays s'est retrouvé seul face à son destin. Un pays qui n'a même pas achevé sa décolonisation et donc à moitié indépendante, sous développé de surcroît. Un pays qui, en l'espace d'un quart de siècle seulement a déjà dans ses archives quatre Constitutions et deux modèles différents de gouvernance à l'image de deux grandes puissances mondiales d'antan.
On a parlé de la mauvaise gouvernance, de la dictature, des coups d'Etat, de détournements de fonds publics, de domination d'une île sur toutes les autres... On a quand même pris toutes les " précautions " à ne pas chercher les auteurs de ces mots, ces maux. Et l'on veut quand même en trouver, on désigne très facilement l'ancienne puissance coloniale.
La raison de cette tactique machiavélique est très simple : ce sont les mêmes personnes qui ont géré le pays et qui accusent aujourd'hui. On s'est donc arrangé pour trouver le criminel : le système politico institutionnel.
Ensemble, nous avons changé le système, le nom de l'Etat, l'emblème national, la devise, les dénominations des institutions et on a même projeté la possibilité de changer l'hymne national et la capitale fédérale.
Tout cela pour être encore tout près des "revendications" de ceux qui voulaient le pouvoir sans avoir le vouloir le dire. Ceux qui voulaient le pouvoir, mais en cachant leurs ambitions. Dès qu'ils l'ont quelque part dans le pays, ils font la même chose que ce qui se passait " en haut ". Bien sûr que tout le monde savait qu'à un instant "t", la vérité éclaterait.
En fait, les Comoriens que nous sommes, ressemblons paradoxalement aux personnages de la comédie humaine bien décrite au XIXème siècle par Balzac dans Père Goriot.
En effet, ces hommes et femmes politiques qui ont gouverné notre pays ont tous été des Rastignac Eugène, des Vautrins, ces héros balzaciens : étudiants plutôt sympathiques, fils de bonne famille, dignes de leur pauvreté, intelligents, idéalistes, et qui ont voulu " parvenir coûte que coûte ".
Le jeune provincial (Msafarini) a pourtant un handicap: il est dominé économiquement par Vautrin. Faiblesse qu'il espère passagère, car Rastignac est ambitieux et il souhaite "arriver", "parvenir ". Rastignac veut profiter de la vie et n'a que faire de se plier aux règles du jeu social. Il est jeune, beau, l'avenir lui appartient. Mais la vie transforme jour après jour les espoirs en illusions perdues.
Dans le langage courant, Rastignac incarne le prototype de l'ambitieux. Chacun des personnages balzaciens, incarne une forme d'ambition, chacun ayant des revanches à prendre. Parce que s'il n'y a pas au départ une blessure que l'on s'acharne soit à exploiter, soit à cacher, il y a moins de raison d'aller de l'avant.
D'ailleurs, parlant de Rastignac, un contemporain disait : " Dans mon esprit, notre Rastignac ne devait être intéressé ni par le pouvoir, ni par l'argent, mais par une forme de jouissance. Il vit dans l'instant, sur le devant de la scène, mais il n'a ni plan d'avenir, ni politique de l'ambition. Cette quête - presque suicidaire - de la jouissance, lui apporte peu de vrai plaisir et aucun bonheur. Ce n'est pas ce qu'il recherche, d'ailleurs. Rastignac n'est pas un jeune homme heureux. Au fond, c'est un personnage très noir et autodestructeur ". Une foule de circonstances inutiles à consigner ici, décuplèrent son désir de parvenir et lui donnèrent soif de distinctions.
D'autres personnages aussi intéressants pour tout comorien vivant aux Comores aujourd'hui, jalonnent le roman de comédie dramatique humaine de Balzac et ressemble comme par hasard à beaucoup de personnages politiques chez nous. Il s'agit de De Marsay : "Hélas, toutes ces belles qualités, ces jolis défauts étaient ternis par un épouvantable vice: il ne croyait ni aux hommes, ni aux femmes, ni à Dieu, ni au diable." D'Eugénie Grandet : "Ses traits, les contours de sa tête que l'expression du plaisir n'avait jamais ni altérés ni fatigués, ressemblaient aux lignes d'horizon si doucement tranchées dans le lointain des lacs tranquilles." De Pierrette : "Sa gaieté perdue existait encore dans la vivacité des contours de l'oeil, dans la grâce ingénue de son front et dans les méplats de son menton court.
De Gobseck : "Vers le soir, l'homme-billet se changeait en un homme ordinaire, et ses métaux se métamorphosaient en cœur humain." De Cérizet : "et le regard, quand l'âme y envoyait une expression de malice, eût effrayé des juges et des criminels". De Mlle Cormon : "Malgré de grosses lèvres rouges, l'indice d'une grande bonté, ce front annonçait trop peu d'idées pour que le coeur fut dirigé par l'intelligence." Et enfin du Colonel Chabert : "Mais un observateur (...) aurait trouvé de plus en cet homme foudroyé les signes d'une douleur profonde, les indices d'une misère qui avait dégradé ce visage."
J'espère que ces illustrations permettront d'appréhender la diversité des personnages, célèbres ou moins célèbres, que l'écrivain a inventés : des hommes, des femmes, des enfants, des ambitieux, des désespérés, des avares, des mystiques... dont Balzac nous dresse un portrait physique et moral, qui correspond facilement à notre temps.Cette description balzacienne nous permet de comprendre qu'aux Comores tout est comédie dramatique.
En réalité que s'est-t-il passé ? Des comoriens, jeunes, vieux et moins jeunes, après leurs études, ont cru accéder au pouvoir pour s'enrichir et mener une vie conforme à leurs rêves.
Hélas, pour certains, le fait de parvenir au pouvoir n'a pas résolu leurs problèmes ; pour d'autres, ils n'ont même pas eu le temps de " savourer " ce pouvoir venu trop tôt à l'image de Rastignac et qui leur a échappé encore plus vite, tandis que pour le reste, ils voient leurs rêves partir en fumée chaque jour et donc ils finissent par ne plus croire en rien, surtout pas aux textes même si ce eux qui les ont adoptés.
Chacun se repliant dans son petit coin, dans son petit bled, dans son petit quartier, dans son petit village et enfin dans sa petite île, ils attendaient tous leur revanche. C'est cette lâcheté qui a poussé certains à devenir séparatistes.
Le séparatisme n'est donc rien d'autre que cette révolte des aigris qui, au lieu de chercher les raisons qui sont d'ailleurs universelles de la pauvreté, du sous développement et de l'oisiveté, ils ont préféré la facilité : " notre quartier, notre village, notre région, notre île est délaissée et mieux vaut que je l'éloigne des autres". Et comme s'il fallait vraiment pousser la comédie au drame, puisque les places dans le quartier, dans le village, dans la région et dans l'île sont presque pourvues, certains sans complexe, avec les mêmes idées, s'arrangent et par tous les moyens, pour occuper les places de l'organisation politique et administrative qu'ils sont censés détruire : l'Etat.
Et là, la comédie atteint son apogée : ils sont complètement perdus. Ils ne savent plus sur quel pied danser. Et si leurs désirs devenaient réalité ? Ils ne se rendent même pas compte qu'ils sont entrain de détruire leur raison même d'être.
Certains que l'on devrait normalement retrouver dans cette catégorie de lâches, sont pourtant absents. J'imagine que c'est parce qu'ils sont honnêtes et veulent garder leur fierté. C'est ainsi qu'à Mohéli, on semble oublier un certain Boina Issa, Mamadou Boina, Abdou Soimadou, Tayfa Hassanaly, Mattoir et beaucoup d'autres.
A Anjouan, docteur Ada, Ali Zaki, Houdhoaer Inzoudine, Moustakim Saïd Attoumane, Nidhoime Attoumane et tant d'autres encore, ont préféré se taire dans leur souffrance en imaginant la vie difficile que mènent leurs co-insulaires. Eux au moins, sont restés dignes.
J'ai pris ce risque de dénoncer ce séparatisme de cœur et de faits car la patrie est en danger. Je suis conscient du mal que je suis entrain de faire à certains de mes compatriotes qui ne sont pas séparatistes mais font tout pour que ce mal du siècle s'installe dans nos îles et dans nos esprits, pourvu qu'ils soient en place.
Sinon, comment comprendre qu'il y a exactement quelques années certains ont occupé des postes politiques hautement importantes pour l'Etat, mais qu'aujourd'hui il faut leur expliquer mille fois qu'un Etat fort, un Etat avec ses partenaires immédiats et même lointains, est la seule garantie de notre survie ?
Comment comprendre qu'après avoir négocié et concédé tant de choses pour les îles qui sont "NOS" îles, et adopté une Constitution qui consolide la paix civile, l'harmonie de nos institutions et les libertés individuelles et collectives, d'aucuns continuent à faire ce que bon leur semble ? Dans ces conditions, acceptons qu'aucune Constitution au monde n'aurait résolu notre problème puisque nous avons menti et continuons à mentir.
J'ai pensé écrire cette tribune pour pousser les intellectuels comoriens à se positionner pour éviter d'autres drames à notre peuple.
Ne soyons pas aveugles. Certains sont entrain de régler leurs propres problèmes et non ceux du pays. Si nous tombons tous dans le désinteressement, dans l'inactif, dans l'indifférence, nous n'aurons pas accompli notre devoir d'être là où nous sommes aujourd'hui, d'être nés là où nous sommes nés, d'appartenir à une patrie. Non, nous n'avons pas le droit et nous devons dénoncer ces aventures.
J'en appelle à notre conscience collective. J'en appelle à notre tolérance historique. J'en appelle à notre sens élevé de responsabilités. Agissons avant que ça ne soit trop tard.Un moratoire politique nous permettrait de nous arrêter un moment car personne n'ignore ce qu'a été la vie des comoriens durant ce quart de siècle de prise en mains, par les enfants de ce pays, de leur propre destinée.
Bien des espaces nous ont offert l'occasion, de débattre, certes sans approfondissements, sur le bilan de la gestion de cette période de notre histoire contemporaine. De tels échanges sont nécessaires et devraient être encouragés. Ils permettraient de situer les responsabilités de chacun de nous : Etat, acteurs politiques, acteurs de la vie socio-économique ou citoyens tout court. Mais, l'histoire en marche de notre pays doit pouvoir s'interroger, en effet, sur le chemin emprunté depuis l'indépendance, les méthodes de gestion adoptées depuis, et les ajustements à opérer, aujourd'hui et demain, pour garantir le mieux être des citoyens.
C'est là une démarche d'autant plus indispensable que l'avenir déjà là, en ce monde de la globalisation, nous invite à plus de vigilance et exige, de notre part, une plus grande maîtrise du terrain de notre action. C'est la condition pour assurer à nos efforts communs un maximum de succès.
Mais sans qu'il soit besoin d'attendre ce jugement de l'histoire et des historiens, le présent nous interpelle d'urgence, à positionner notre démarche au regard des évolutions récentes qui, à l'extérieur du pays ont conduit à la fin de la guerre froide, aux événements du 11 septembre aux Etats-Unis, et à l'intérieur du pays, à la mise en place d'un nouveau cadre institutionnel. Le monde d'aujourd'hui ne s'intéresse guerre aux canards boiteux. L'espoir du Comorien d'en bas n'était autre que de voir enfin les Comores, son pays et sa patrie, se lever sur un jour nouveau où la pauvreté aura accepté de tomber enfin le masque et de se laisser contempler dans toute la plénitude de ses dimensions.
Voilà désigné le mal qui est le nôtre. La pauvreté ! C'est le mal que désignait le citoyen révolté. C'est aussi le crime que nous tous désignions. C'est le malheur que nous tous déplorions. Elle touche à tous les domaines de notre pays. Elle est d'abord dans nos conceptions des réalités ; elle est ensuite présente dans l'organisation de nos structures ; elle pèse enfin, de tout son poids, sur les méthodes de notre action. Elle est donc structurelle, politique, économique et sociale.
Au sommet de la plus haute de nos hiérarchies et jusque dans les fins fonds de la plus petite unité de notre base sociale, elle nous tient prisonniers de ses fermes étrennes.
Alors, nous devons la combattre avec toutes nos forces, l'éradiquer, maintenant que nous l'avons tous ensemble identifiée comme le mal profond qui nous ronge et qui a en vain tenté d'hypothéquer notre avenir commun et nos valeurs nationales. Ne nous perdons surtout pas d'objectifs.
Nous gagnerons ce combat, tous ensemble, j'en suis convaincu, car il y va de l'avenir de chacun de nous et de chacun de nos enfants.
Cependant, les Comores et ses dirigeants doivent cesser de se comporter comme un monde et des hommes à part, un pays déconnecté du réel qui, autour de lui, bouge et se métamorphose à chaque seconde ; des hommes aventuriers et aigris. C'est à cette condition que nous aurons les Comores qu'il nous faut. C'est-à-dire les Comores d'un monde en marche, dans une planète en marche vers un troisième millénaire qui s'ouvre résolument devant nous et pose ses premiers pas.
Pour cela, nous avons l'obligation de nous ressaisir déjà depuis cette année charnière de 2005. Nous avons l'obligation d'obtenir de nos partenaires, tout leur concours. Mais nous savons tous que cela passe nécessairement par la prise de mesures économiques et financières difficiles mais elles sont les seules à pouvoir nous autoriser à espérer encore. Il faudra transformer de fond en comble nos mentalités d'assister et vouloir quelque chose et son contraire et surtout, cessons de mentir car nous nous discréditions. Quel est ce pays, encore moins cette île qui, seule dans un monde complètement dérangé, peut prétendre s'en sortir sans le concours de tous les pays du monde ? Nous ne pouvons plus continuer à gérer notre pays comme une épicerie. Notre pays a besoin d'investissements pour réaliser son programme de lutte contre la pauvreté.
Voilà pourquoi, modestement, je demande à tout le monde de prendre ses responsabilités au lieu de se voiler la face. J'espère que personne se sentira visée. Je sais que nous pensons tous la même chose, soyons donc courageux.
Ancien Premier ministre
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Le numéro 1 de la CRC flingue le régime Sambi avant le coup d'envoi...
Le 03/11/2009
Mr Houmed M'saidié, Sécretaire Général de la CRC |
Certains candidats de l'opposition s'affronteront avec des membres du gouvernement dans cette arène politique. Il s'agit notamment de l'ancien député Ibrahim Souef qui croisera le fer avec le ministre Bourhane Hamidou dans le Hambou ou encore Ali Abdou Soimadou qui va affronter l'autre membre du gouvernement Djae Ahamada dans le Dimani Oichili.
Cette alliance politique aligne 10 candidats à la députation au niveau de Ngazidja qui compte 11 circonscriptions. 7 à Ndzouani sur les 9 circonscriptions de l'île et des prétendants sur les quatre circonscriptions de Mwali. Elle a également des prétendants aux élections des conseillers dans toutes les circonscriptions au niveau des îles.
Selon, Houmeid Msaidie, ces candidats ont été choisis par « leurs partisans dans leurs circonscriptions respectifs et la direction nationale n'avait qu'à entériner ces choix ou apporter des légères modifications ». Une démarche qui présenterait l'avantage d'avoir des candidats qui bénéficient du soutien des électeurs.
« Nous avons essayé de présenter des personnalités multisectorielles », confie cet ancien ministre du régime Azali. En attendant, la publication des listes définitives des candidats qui seront retenus après examen des dossiers de candidatures par la Cour constitutionnelle, ce responsable du parti Crc, préfère ne pas trop s'attarder sur la qualité des postulants alignés dans cette course vers les sièges du parlement de Hamramba.
Il accepte tout de même de nous donner une esquisse de la ligne politique qu'ils présenteront aux électeurs au cours de la campagne électorale. « Nous allons faire le bilan du régime Sambi à six mois de la fin de son mandat. Un bilan que nous considérons comme globalement négatif », annonce ce membre influent de l'ancien parti au pouvoir. En fait, si ce chef de parti politique de l'opposition reconnaît quelques réalisations du régime en place comme « le revêtement des routes de Moroni par l'enrobée » ou « la mobilisation de la communauté internationale pour la libération d'Anjouan ».
Il affirme cependant que le président Sambi a « dilapidé le capital confiance qu'il a obtenu de nos partenaires en malmenant à satiété l'Etat de droit ». L'opposition présentera également ses propositions, car, « nous sommes convaincus que des choses auraient pu être réalisées », avance M. Msaidie. Sur le projet habitat par exemple. Le secrétaire général de la Crc avance qu'avec les 5 millions de dollars octroyés par le roi d'Arabie Saoudite on « aurait pu faire un tour de table avec nos partenaires extérieurs et confier ce projet à la Chine qui le réaliserait en tenant compte de la fragilité et l'exiguïté de notre territoire ».
Sur l'aide budgétaire ensuite. Cet ancien ministre, pense qu'une « maîtrise de la fonction publique, qui a explosé sous le régime Sambi était encore possible. Une maîtrise des dépenses des personnels et fonctionnement des entreprises publiques ainsi que la rationalisation des voyages du président Sambi et les membres de son gouvernement auraient permis de verser régulièrement les salaires des fonctionnaires ».
S'exprimant sur les missions du futur parlement, le secrétaire général de la Crc estime qu'il « consistera à recadrer la loi référendaire qui semble ouvrir une porte pour faire n'importe quoi ». « Sa mission ne sera nullement de prolonger un mandat, il fixera une date pour l'harmonisation des élections mais cette date est déjà connue, c'est-à-dire, 2010 », mentionne-t-il. Tout l'enjeu des législatives...
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Législatives : Dossiers de candidatures
Le 03/11/2009
Mr Bourhane Hamidou, Ministre de l'Intérieur et Candidat à Hambou |
La cour constitutionnelle aura jusqu’au 8 novembre pour examiner tous ces dossiers et trois jours pour les éventuels recours avant la publication des listes définitives le 13 novembre. La campagne électorale débutera en principe, le 14 novembre pour une durée de 21 jours. Le premier tour des élections est fixé pour le 6 décembre et le second tour, le 20 décembre.
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Fazul Abdullah, l'insaisissable chef d'Al-Qaeda en Afrique de l'Est
Le 31/10/2009
Fazul Abdullah Muhammad, Numéro 1 de l'Alqaeda en Afrique de l'Est |
Agence France-Presse
Nairobi
Leader présumé d'Al-Qaeda en Afrique de l'est, le Comorien Fazul Abdullah Muhammad échappe depuis une dizaine d'années à la traque des Américains et combat aujourd'hui en Somalie au côté des insurgés islamistes shebab.
Benjamin d'une fratrie de six enfants, Fazul Abdullah est né le 25 août 1972 à Moroni, selon un rapport du «Combating Terrorism Center» (CTC) de l'académie militaire de West Point. Fazul a vécu une enfance parfaitement normale, se souviennent ses proches: il jouait au football, aimait montrer ses prouesses au kung-fu et danser le «moon-walk» de Michael Jackson.
Comme tous les gamins comoriens, il étudie le Coran dès quatre ans. Fazul entame sa radicalisation à 16 ans en devenant l'élève de Soidiki M'Bapandza, un sheikh salafiste en marge de l'islam modéré pratiqué dans l'archipel.
En 1990 le jeune homme part pour le Pakistan, où il abandonne très rapidement un cursus de médecine pour s'engager comme futur «moujahidine» en Afghanistan, explique le CTC.
Il suit alors un entrainement et endoctrinement intensifs dans l'école du jihad de «Beïd al-Ansar» à Peshawar, célèbre «guest-house» fondée par Oussama ben Laden et le précheur Abdullah Azzam, qui servira par la suite de pépinière à Al-Qaeda.
En 1991, Fazul écrit dans une lettre à sa famille avoir «rejoint» Al-Qaeda.
En 1993, il participe à sa première «mission» en Somalie où il part avec un petit groupe de jihadistes entraîner les islamistes qui combattent les casques bleus de l'ONU.
Il revient brièvement au Comores en 1994, puis s'installe au Kenya. Il vit alors entre Khartoum, Nairobi et Mogadiscio, consacrant l'essentiel de son temps à la préparation des attentats anti-américains de Nairobi et Dar es-Salaam, qui feront 218 morts en juillet 1998.
Il est un «acteur-clé» du complot et conduit lui-même le pick-up qui guide le camion bourré d'explosifs devant la représentation américaine à Nairobi. Fazul occupe alors «une position intermédiaire au sein d'Al-Qaeda», selon le CTC.
De 1999 à 2001, Al-Qaeda investit des millions de dollars dans le business des «diamants du sang» au Liberia. Fazul sera l'un des deux maîtres-d'oeuvre de l'opération, devenant l'invité presque permanent du président Charles Taylor.
En 2002, le Comorien se voit confier la direction des opérations d'Al-Qaeda pour toute l'Afrique de l'est.
Depuis l'archipel paradisiaque de Lamu (nord du Kenya), il planifie les attentats anti-israéliens de Mombasa, qui ont fait 15 morts le 28 novembre 2002.
Fazul jouerait aujourd'hui un rôle influent au sein des shebab, où il organiserait notamment «l'entrainement et la préparation des opérations suicide», assure le chercheur norvégien Stig Jarle Hansen.
Le 8 janvier 2007, il survit à un bombardement américain qui fait des dizaines de morts à Ras Kamboni (sud Somalie). Deux jours plus tard, l'armée kényane le manque de peu à la frontière, dans la forêt de Kiunga.
Le 2 août 2008, il échappe de justesse à un raid de la police à Malindi (nord du Kenya).
«Expert en informatique», le fugitif «aime à porter une casquette de baseball et à s'habille de manière plutôt décontractée», selon les autorités US, qui offrent 5 millions de dollars pour sa capture.
L'homme sera «difficile» à neutraliser, avertit West Point: il utilise une douzaine de pseudonymes, parle parfaitement cinq langues, et «a des contacts étendus avec tous les milieux criminels de la région».
Passé maître dans l'art du déguisement, «remarquablement intelligent et parfaitement entraîné, il est l'un des plus dangereux terroristes internationaux en vie aujourd'hui», selon le CTC.
N.B : (Fazul Abdullah Muhammad échappe depuis une dizaine d'années à la traque des Américains et combat aujourd'hui en Somalie au côté des insurgés islamistes shebab.)
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Cher compatriote j'ai vraiment apprécié votre lettre adressée bien sur aux gens doués d'intelligence, comme vous. Que Dieu vous laisse dans votre assiette pour terminer votre combat. Mais ce qui est sur et certains , le jour que l'histoire comorienne va parler,cette dernière pendra l'injustice, étouffera la haine.Les barrières seront détruites,les masques tomberont comme une bombe, la justice éclatera.croyons-nous,ce jour s'en vient et c'est à nous à le préparer ensemble!
Nous demandons à Monsieur Hachim Said Hassane de retourner au pays et mener son combat sur le terrain. Sachant que j'apprécie beaucoup son engagement. Il est homme de conviction ! Merçi