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Les enjeux des prochaines législatives
Le 12/11/2009
Pourtant, ce bilan est négatif à tout point de vue car les performances socio-économiques nationales ne constituent pas un élément déterminant par rapport aux engagements du Président Sambi. En conséquence,l'objectif des prochaines élections est au niveau institutionnel, en voulant faire adopter des lois constitutionnelles sur le mode d'élection du Président de la République et des chefs des Exécutifs insulaires, dans l'espoir de prolonger le mandat actuel de Sambi. Et si le Président est désigné par le Parlement ! Autrement dit au suffrage universel indirect.
Les observateurs prédisent l'avènement d'un chaos politique et économique et d'une catastrophe sociale dans le cas où le camp de Sambi gagnerait la majorité à l'Assemblée. C'est une situation de blocage des perspectives politiques qui s'annonce.A quelques jours du commencement de la campagne électorale, la Cour constitutionnelle est toujours incapable de valider les candidatures, ce qui laisse planer le doute d'une éventuelle mascarade électorale permettant à la mouvance de s'assurer d'une majorité confortable.
Est-ce, cette fois-ci, l'Union Européenne, principale sponsor des élections, exigera t- elle des explications au niveau de la Cour Constitutionnelle aux éventuels recours des candidats refusés, en vue de mettre en garde l'Etat et la CENI sur la possibilité de mettre en cause la crédibilité des élections?
L'autre enjeu des élections repose sur les hommes qui seront élus. N'est-il pas temps de rompre avec le passé et songer l'avenir avec sérénité ? Comment un instituteur, de cadre A peut, d'un jour au lendemain, devenir législateur ? Pour concocter une loi, le législateur nécessite un minimum de connaissances, de culture et d'expérience.
A cela s'ajoute le problème de communication au sein-même de l'hémicycle. Comment peut-on élire un député arabophone qui n'est pas apte à lire les textes en vigueur, les correspondances, comprendre les contours des projets de lois et participer à la rédaction des lois ? Quel gâchis ? Or, cela constitue le seul apport du FNJ dont le président Ahmed Rachid ne saurait écrire son prénom en caractère latin. Ahmed Aboubacar, alias Moughallid, autre père spirituel des ulémas se trouve en tête de liste de ces personnalités qui ne savent ni lire ni écrire en français et qui prétendent occuper les fonctions de Député ou de Minsitre. Un peu d'humilité quand même ! L'expérience, d'Alhadhuir Ali, Député sortant de Mkazi ou de M. Abdourahmane, actuel Ministre de la Justice des Comores ou M'madi Ali, son prédécesseur exigent une lecture nouvelle par rapport à la désignation des Députés. Pourtant, cette expérience suit son cours doucement. Dans le Mbadjini, Abdillah Yahya Toyib, un jeune enseignant arabophone, militant du FNJ affrontera l'ancien Ministre, Omar Tamou dans la bataille électorale.
Ceci nous pousse à nous interroger sur le rôle et la place des partis politiques à référenciel islamique dans notre pays. L'islamisme politique est souvent un acteur de premier plan. Le FNJ prétend qu'il est le seul parti qui veut instaurer l'équité, la justice entre tous les Comoriens. Il est le seul qui met l'accent sur la moralisation de la vie publique, caricaturant que les autres recherchent le pouvoir pour le pouvoir. Faut-il chercher des alliances avec ce courant, au pouvoir ou dans l'opposition ? Comment tenter des alliances avec les islamistes sans se faire avaler ? Comment négliger cette alliance face à des régimes oppressifs alors que l'islamisme politique constitue souvent la principale mouvance de l'opposition ? Brutalement posée, la question renvoie à des dogmes et des réponses idéologiques sans fin, et sans issue. L'Algérie, le Maroc ou la Tunisie ont connu cette situation, avec des refus violents, ou des compromissions opportunistes.
Les mouvements islamistes ne peuvent en aucun cas mener des réformes démocratiques, par des voies pacifiques, visant à mettre en place un système qui garantisse les libertés. L'histoire l'a prouvé aux Comores. Le président Djohar qui a créé pour la première fois un Ministère chargé des Affaires islamique dirigé par un islamiste a ouvert un boulevard à l'intégrisme religieux dans le pays, au lieu de contribuer aux réformes. A titre d'exemple, on s'attendait à une réforme sur la finance islamique qui se veut un système participatif avec une exigence éthique et religieuse de partage des rendements. L'objectif du système est d'optimiser des profits et de la valeur de la banque, comme pour n'importe quelle banque conventionnelle.
Aujourd'hui, les actifs financiers conformes à la Charia approchent la barre symbolique des 500 milliards de dollars et croissent à un rythme annuel supérieur à 10%, faisant de la finance islamique une classe d'actifs à part entière à l'échelle mondiale. Les portefeuilles de crédit demeurent en majorité dominés par le "ijara" (leasing), les contrats de "mourabaha" (transactions d'achat-vente avec l'inclusion d'un surprix) et, dans une bien moindre mesure, les "istisna" (crédits d'équipements ou financements du fonds de roulement) réservés aux entreprises. Ce constat n'a rien d'étonnant, puisque la finance islamique et le métier de financement des particuliers vont de pair. Le FNJ n'a pas cette culture ni les qualifications requises pour mener une telle étude et faire des propositions en vue de faire profiter le pays. Le Ministère des Affaires Islamiques se contentait de gérer le pèlerinage, les dons de dattes et de moutons en provenance d'Arabie Saoudite.
Dans les milieux islamistes de Moroni, outre la référence des frères musulmans, on parle de l'expérience soudanaise, où les islamistes sont arrivés au pouvoir en alliance avec des auteurs d'un coup d'Etat. Dans ce type de situation, on a affaire à l'alliance de deux totalitarismes. Par contre, exiger des partis islamistes de prendre position de manière publique sur la démocratie n'a pas de sens, car seule l'expérience du terrain a fini par montrer que le parti islamiste d'Ahmed Rachid ne peut pas comporter des convictions démocratiques. Rien n'empêche un parti de changer de discours, ni même de changer de direction pour justifier une radicalisation éventuelle. Mais un homme averti en vaut deux.
Le Ministère de la Justice confié respectivement à Yahaya Mohamed Iliasse, Abdoulbar Youssouf ou Mmadi Ali,Miftah et Abdouroimane, tous issus des rangs du FNJ a perdu sa place de Ministère de souveraineté car les Ministres placés à sa tête n'ont jamais réussi à faire une proposition de réforme de la Justice comorienne, mettre fin à l'impunité ou à la corruption au sein même du Ministère public. Cela est aussi valable aux magistrats qui ont eu à gérer ce département depuis le Président Mohamed Taki Abdoulkarim à nos jours. On se demande avec acuité l'actif des deux Magistrats, Mohamed Abdouloihabi et Mourad Said Ibrahim au Ministère de la Justice, lors de leurs passages dans le gouvernement.
Ainsi, tout le monde se demande sur la nature des alliances qui pourraient se faire entre les islamistes et les partis politiques démocrates. Sur quels thèmes pourraient-elles se faire? Se feront-elles pour permettre aux islamistes d'avancer vers le pouvoir, en attendant d'avaler leurs partenaires, ou peuvent-elles amener les islamistes à intégrer la pensée démocratique dans leur démarche ? Jusqu'où les islamistes peuvent aller dans le débat ? Peuvent-ils envisager de discuter de l'égalité hommes-femmes sur la question de l'héritage et de la polygamie ? Qui y a intérêt, qui en tire profit, et surtout, qui veut les impose ?
Il est vrai que les Comores sont un pays musulman mais elles n'ont pas les caractéristiques de l'Arabie saoudite et encore moins de l'Iran ou de la Somalie. Rectifions le tir ; sortons de l'obscurantisme et évitons une prolifération de Sambi dans nos régions. Un Sambi est déjà suffisant car il nous a fait avaler tous les couleuvres.
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Nayilé yilalé : Crise gave au sein de l'AND
Le 12/11/2009
Le chef d'état-major de l'AND, le général Salimou Mohamed Amiri |
Le problème est que le Chef d'Etat-Major, Salimou ne partage pas les mêmes avis que son patron. Aussi, pour manifester sa profonde désapprobation à la décision du Rais, notre Général qui n'hésite pas à étaler son intelligence et sa science, a pondu une note demandant à tous les militaires de ne pas obtempérer aux ordres de l'officier fraîchement désigné. (...).
En effet, ceux qui connaissent l'individu, conviendront qu'il ne s'agit aucunement d'une mauvaise interprétation des textes ou d'une quelconque erreur d'appréciation de sa part.Il s'agit plutôt d'un acte mûrement réfléchi, délibéré et bien orchestré car, la note elle, est claire et sans détours. Pour M. Salimou, le décret du Président Sambi est nulle et non avenue.
En conséquence, il ne doit pas être suivi d'effets d'où, l'interdiction faite aux militaires d'obéir au nouveau commandant régional. Pour résumer, M. Salimou se croit le seul et unique chef de l'armée. Pour lui, l'Ayatollah n'a aucun pouvoir de décision en la matière. On croit vraiment rêver !! En tout cas, par ce comportement, M. Salimou a tenu à marquer de façon claire et sans ambages, son opposition au Président de la République qui l'a pourtant désigné. Pour justifier sa bourde, notre officier estime que le Chef de l'Etat a empiété sur ses plates bandes et que ce dernier ne l'a pas consulté sur la nomination prononcée.
Dans son récit, le Général qualifie la nomination du Lieutenant-colonel ANRIFI de «Politique». Depuis quand le Chef d'Etat-major dispose t-il du droit de juger de l'opportunité des décisions du Président de la république, Chef Suprême des Armées ? M. SALIMOU a la mémoire courte. Il oublie que sa promotion au grade de Général est intervenue suite à une intervention publique et radiodiffusée de M. Said Hassane Said Hachim après la libération d'Anjouan. Ne s'agit-il pas aussi d'une promotion politique ?(...)
Visiblement, notre Général semble avoir perdu de vue la signification du mot hiérarchie et la notion d'obéissance aux ordres qu'elle implique. Notre Général qui se dit cultivé fait, volontairement, abstraction du principe juridique fondamental de la hiérarchie des normes. Celui-ci interdit à une autorité subordonnée de prendre une décision contraire à celle initialement prise par un supérieur. M. Salimou n'a pas, apparemment, bien assimilé les cours de droits dispensées à Saint-Cyr, à moins qu'il souhaite créer aux Comores, sa propre jurisprudence. Nous lui rappelons que le président de la République est, en vertu des dispositions de la Constitution, Chef des Armées et que par ailleurs, il est investi des pouvoirs de nommer à tous les emplois civils et militaires.
A ce titre, a t-il impérativement besoin de l'avis d'un quelconque officier pour prendre les décisions qui lui semblent nécessaires au bon fonctionnement de l'institution militaire ? La réponse est doublement, non. C'est non car, les avis que le Chef d'Etat-major peut être conduit à émettre, n'ont qu'une valeur consultative, la décision finale revenant toujours au Chef de l'Etat.
En tout cas, cette cacophonie, ce cirque digne de celui de Moscou n'honore pas notre armée. Depuis son arrivée à la tête de l'AND, M. Salimou qui se prend pour le Général De Gaulle, a crée un climat délétère et de méfiance. Il a instauré l'autoritarisme en système de commandement, écartant tous ceux qui risquent de lui résister ou de lui faire de l'ombre. Aujourd'hui, notre armée est scindée en plusieurs factions rivales. De nombreux officiers de haut rang sont sans motifs légitimes mis au placard et donc sans emploi précis. Cela est non seulement préjudiciable pour la cohésion et l'efficacité mais aussi dangereux.
Soucieux de préserver le poste juteux qu'il occupe, notre homme voit en tout officier un rival potentiel. Imbu de sa personne et sous estimant ses collaborateurs, Salimou vient, aujourd'hui, de franchir la ligne rouge, le rubicond. Il vient d'infliger au Chef de l'Etat un sérieux coup de massue, en lui reniant les pouvoirs qui lui sont pourtant, conférés par la Constitution. Cela nous paraît très grave car, en agissant de la sorte, il vient tout simplement de procéder à un coup d'Etat constitutionnel. A quand le vrai coup de force ? Ça, l'histoire le dira...En tout état de cause, nous estimons que les faits ci-dessus relatés sont d'une extrême gravité. (...)
Pour qui M. Salimou roule t-il ? Nous avons le droit de savoir. Englués dans des problèmes économiques sans fin, les Comoriens aspirent enfin, à la paix et à la sécurité. Ils disent non à la déstabilisation du pays par des personnes dont la seule raison d'être est d'exercer le pouvoir à tout prix. Nous n'avons pas oublié que pour avoir été soupçonné de connivence avec Mohmed Bacar, l'ancien Chef d'Etat- Major Hamza a perdu son poste. Y aura t-il deux poids, deux mesures ? (...)
Enfin, le Président Sambi et son ministre de la Défense sauront-ils saisir le sens véritable de cet avertissement ou se contenteront-ils, encore une fois, d'avaler des couleuvres en cette période pré-électorale ? Sauront-ils se montrer à la hauteur du défi qui leur a été lancé par Salimou ? Nous restons vigilants et attendons de voir leur réaction. Si demain un autre évènement grave ou dramatique devrait éclater, le Président Sambi et M. Dossar ne pourront pas nous dire... On ne savait pas.
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Lettre ouverte à quelques patriotes comoriens
Le 10/11/2009
Les années se succèdent et ce qu’on à l’habitude de qualifier de "célébration" de la Journée Maoré prend désormais l’allure d’un deuil !
"Célébration ; selon les dictionnaires usuels : "action de célebrer une cérémonie, une fête" ! Certes, il convient plus que jamais d’affirmer que Mayotte est une terre comorienne, que ses habitants sont nos frères, nos parents, nos alter-ego !
Nous devons célébrer la mémoire de nos morts, des milliers d’enfants, de frères, de parents, d’époux et d’épouses que l’océan Indien a capturé ! Il serait juste qu’une stèle , quelque part sur notre terre affirme que nombreux des nôtres n’aient pas renoncé et reposent pour toujours sous cette terre mahoraise, et dans l’océan car la France si prompte à renvoyer les vivants n’a jamais osé renvoyer les morts qui ont abordé ! Ainsi serait célébrés au delà des discours, notre patriotisme !
Nous devons célebrer l’âme comorienne qui se joue de cet océan et qui résonne au délà du lagon assassin !
Nous devons hélas aussi exprimer la peur qui soudain nous tenaille à la perception du renoncement qui a envahi notre classe politique et patriote !
"Un état, deux administrations " ! Voilà que partout en Europe, on célèbre aussi la victoire d’une Nation qui a réussi à se reformer et abattre un mur impitoyable et aussi meurtrier que le sont notre océan, les vedettes et les radars français qui colonisent nos côtes mahoraises.
Depuis 33 ans, l’expérience allemande est reproduite dans notre territoire ! oh certes, point de stasi, ni de parti policier qui écrasent les cerveaux, les rêves et les aspirations d’une nation inachevée. Tout aussi grave cependant est l’inculpation de la haine, de la ségrégation, de l’ostracisme qui laissent à travers les générations des traces plus profondes. Alors que de chaque côté du mur allemand on "célébrait" la fierté de son identité , voilà qu’à Mayotte, on érige la négation de ses origines, de son appartenance, de sa spécificité , de ce qui fait l’identité comorienne, et qu’on veut créer de toute pièce une identité française qu’il est désormais de bon ton de définir.
L’identité française : "Liberté, Egalité, Fraternité".....celle qui à Mayotte oblige à renier ses parents, à renier sa langue, sa culture, à créer des sous hommes........Sans doute objectera-t-on que ce n’est pas notre débat !
Deux administrations ! ou commence l’administration ? doit-elle s’attacher aussi à tordre les coeurs, à acculturer ? il semble que les apprentis sorciers de la "location" ou"mise à disposition de l’île" n’aient pu à ce jour définir les contours de celle-ci ! S’agit-il simplement d’administrer une population, de lui garantir ses droits et ses devoirs, ou s’agit-il d’imposer un mode de société en rupture avec la culture, avec les racines, avec les traditions ? S’agit-il de continuer à exploiter le mur naturel et les miradors politiques qui doivent garantir l’étanchéité entre les îles, ou de préparer le rassemblement d’un même peuple ?
S’agit-il d’ériger un espace de prospérité relative pour destabiliser les aspirations nationales qui se feraient jour en face, de favoriser l’émergence d’aventuriers ambitieux et manipulés qui bacleraient l’avenir ?
Les élites comoriennes ont menti, se sont joués de leur peuple, et parce que certains ont réussi à mettre dans leur bouche les slogans maladroits et inachevés patriotiques, il faudrait les croire : Il faudrait même en pleine période électorale leur donner un outil supplémentaire pour leur permettre de mentir d’avantage et déguiser leur renoncement en solution ! Est ce que soudain, nos patriotes, encombrés d’un égo demesuré auraient décidé de confier les clés de la maison "Patrie" à ces menteurs, ces renégats? Nos morts méritent-ils ainsi d’être passés à pertes et profits?
Les COMORES sont un état, et la France en est un ! au délà de la notion d’état, personne n’evoque celui de Nation ! L’état comorien n’est qu’un aléa au service de quelques apprentis potentats, ce qu’il faut créer c’est la NATION comorienne, avec ce que cela implique :
* Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique. * Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté.
Le patriotisme, c’est ce qui fait la grandeur des citoyens, l’identité d’un peuple, c’est ce qui fait l’adhésion à un destin commun et la reconnaissance de ceux qui le partagent ! Croit-on que deux administrations puissent être les catalyseurs vers ce futur ?
Les comoriens ont déjà accepté de se constituer en un état et quatre administrations insulaires ! Ils ont déjà donné la réponse....et elle se réduit à un seul postulat : s’administer eux mêmes localement, avec leurs règles insulaires.....pourquoi faudrait-il confier l’administration d’une seule île à un pays tiers, et lui laisser carte blanche pour instaurer notre propre négation ?
COLLECTIF : http:/ilesdelalune.over-blog.com
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Visites d'adieu et heure du bilan
Le 09/11/2009
Mouigni Abdou |
Sambi qui se trouve au Caire dans le cadre du Forum sino-Afrique profitera de l'occasion pour faire ses adieux à ses pairs africains avant de s'envoler en Turquie dans le cadre de la Conférence Islamique. Cette deuxième étape constitue une belle occasion de serrer pour une dernière fois les mains des Souverains et autres chefs de Gouvernements arabes et asiatiques. Sambi se rendra, ensuite, à Rome dans le cadre de l'Assemblée générale de la FAO, en transitant par Paris, capitale du premier partenaire économique du pays. N'est-ce pas un périple d'adieu ?
Sambi, las de la gestion d'un pays aux multiples problèmes devra en principe faire un message d'adieu à la hauteur de l'enjeu et, reflétant les réalités du moment mais aussi la gravité de la situation économique du pays et la persistance du séparatisme anjouanais. Son départ intervient dans un contexte particulièrement sombre et incertain .Sambi doit désormais faire son mea-culpa en rendant un vibrant hommage à ses prédécesseurs. Il avait sous estimé sa mission et qualifié ceux qui l'ont précédés d'incompétents et de corrompus. Il est rattrapé par une certaine réalité qu'il ignorait totalement. Le bilan est, en conséquence, très lourd.
En 2006, sur le perron de Beit-Salam, l'alternance s'est faite courageusement entre un militaire et un civil ou plutôt entre un civil et un religieux. Cela fut la réponse aux milliers de Comoriens qui croyaient toujours en une révolution religieuse, capable de surmonter les défis et apporter des solutions aux maux qui rongent le pays. C'était un moment d'espoir et de fierté pour notre pays. Cela nous rappelle la révolution à Téhéran en 1979 qui a instauré une République théocratique, islamique et populiste dirigée par Khomeini.
En 2006,à l'accession de Sambi au pouvoir,la situation était stable, mais encore fragile. Le pays avait besoin qu'on continue à l'aider à mettre en place les institutions de l'État et à assurer leur efficacité, surtout celles qui sont chargées des droits de l'homme, de la justice et de l'alternance politique, dans le cadre de l'Accord cadre de Fomboni, une étape déterminante de la consolidation de la paix dans l'archipel.
Dommage! Rien de mieux par rapport aux prédécesseurs de Sambi, lesquels ont un actif qui leur permet de s'enorgueillir aujourd'hui. Du Président Ali Soilihi, en passant par Ahmed Abdallah et Said Mohamed Djohar et en finissant par Mohamed Taki et Azali Assoumani, chacun a laissé des empruntes indélébiles. Aux historiens de faire l'inventaire et de dresser le bilan.Aujourd'hui, le pays, hanté plus que jamais par des fanatiques fréquentant des cercles douteux, est devenu un terreau de confessions religieuses. Certes, Sambi comme l'ensemble de son entourage en sont responsables.
Au terme du mandat, Sambi, connait des revers. Le volet économique et social tant vanté par l'ancien commerçant de matelas n'est pas brillant. C'est plutôt catastrophique avec ce chapelet d'arriérés de salaires des fonctionnaires et des sempiternelles grèves, au niveau du secteur de la Santé. Les grandes réussites de sa présidence évoquées par M. Dossar, son Directeur de Cabinet se résume au débarquement militaire à Anjouan. A la longue, les Anjouanais disent que ce n'est pas une fierté pour eux et n'a rien changé du quotidien de l'Anjouanais ordinaire. Dossar a parlé d'une ouverture de la diplomatie. Laquelle ?
En dehors des relations diplomatiques établies par Ali Soilihi et Ahmed Abdallah Abdérémane, le pays n'a rien enregistré de plus. Même la coopération avec l'Iran, son parrain n'a rien d'extraordinaire. Aucune chancellerie de plus à Moroni par rapport à l'héritage d'Azali. Par contre, Sambi peut, en effet, confirmer qu'il a eu plus d'aides que ses prédécesseurs. Mais où sont elles passées ? Plus d'assistance aux hôpitaux, plus de subventions à l'Université, plus d'accompagnement au niveau des administrations, plus d'investissements. Rien. Pourtant, les projets, il en a hérités. L'autre porte flambeau du régime, M. Nourdine Bourhane met en exergue les 23 millions de dollars octroyés par FMI en récompense d'une bonne gouvernance. Or la première conditionnalité d'un programme FMI/BM est la mise en place des institutions. La deuxième est l'adoption par le gouvernement d'un budget consolidé .Ni l'une ni l'autre. Et si M. le secrétaire général nous disait les dessous de table autour de l'octroi de ces fonds qui ne sont qu'une augmentation de la dette extérieure du pays. Le retrait de la question de Mayotte dans les instances onusiennes? N'est ce pas cette démarche constitue une autre forme de diplomatie ? Mais à l'envers.
Je ne suis pas le professeur Zilé ni le défunt Anzi, éminent professeur de Mathématiques mais je sais qu'entre 23 et 200, il ya un décalage. La table Ronde de Bailleurs de fonds organisée par le gouvernement Azali en décembre 2005 nous a laissé la possibilité de décaisser 200 000 000 de dollars américains. Qu'avez-vous fait de cet héritage pour vous vanter d'une dette de 2 3 millions de dollars américains ? Je comprends pourquoi, les services de Sambi n'arrivent pas à boucler les fins du mois des fonctionnaires. Maintenant, nous devons regarder vers le vaste horizon qui s'étend devant nous. Le pays est vierge et ayons confiance dans la promesse qu'offrent les Comores parce que nous connaissons tous la trempe des Comoriens , notamment ceux de l'arrière du pays.
Si Ali Soilihi a laissé derrière lui des dizaines de collèges ruraux et une reconnaissance internationale d'un archipel indépendant composé de quatre îles, Ahmed Abdallah a laissé derrière lui, le Galawa, un complexe hôtelier important et une station terrienne qui a sorti le pays de l'isolement et qui l'a préparé à entrer dans le monde numérique. Djohar pour sa part a désenclavé le pays en termes de pistes ruraux et d'énergie. Azali, père de la réconciliation nationale a créé la première université du pays, libéralisé le secteur bancaire, fait profiter le pays des Nouvelles Technologies de l'Information, parachevé les infrastructures aéroportuaires, mais surtout réconcilier les administrés de l'Administration, en rompant avec les arriérées de salaires.
Pour l'heure,nous faisons face au problème de la gestion du crash de l'A310, péri au large des Comores ; nous sommes confrontés au problème de l'énergie ; nous sommes aujourd'hui, privés même du pèlerinage. La liste est longue et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Ce n'est plus une affaire de régimes ou de générations. Tout le monde est en péril si nous ne bougeons pas dès maintenant pour assumer notre devoir sacré vis-à-vis de ce pays meurtri. Où va le pays et à quand le sursaut national ?
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Sarkozy ignore Les Comores sauf Mayotte
Le 09/11/2009
Nicolas Sarkozy, Président français |
Extrait du discours de Sarkozy sur l’océan indien : « Un Commissaire au développement endogène pour l’Océan indien pourrait être chargé de développer les relations commerciales entre la Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte et, pourquoi pas, les pays limitrophes du canal du Mozambique en mettant en place un système de garantie des investissements Français dans la zone »
Je suis très déçue et catastrophée du discours de M. Sarkozy. Je croyais, peut-être naïvement que parlant de Mayotte, il ferait un ptit coucou aux Comoriens en guise de remerciements. Ne sait-il pas que les Comores lui offrent clandestinement environ 17000 clandestins sur un objectif fixé à 26 000 reconduites cette année, en violation du droit comorien et du droit international qui considèrent sans ambiguïté aucune que Mayotte est une île comorienne ? Ne sait-il pas qu’une reconduite à la frontière à partir de la France métropolitaine coûte 9 fois plus chère qu’un déplacement forcé des comoriens à l’intérieur des Comores? Une reconduite à la frontière valant 27 000 euros à partir de la France métropolitaine, vaut seulement 3000 euros à partir des Comores pour les Comores. Soit un bénéfice de 24 000 euros par comorien déplacé. Cela correspond à 408 millions d’euros sur les 17 000 déplacements prévus cette année à partir de Mayotte.
Monsieur le président n’est-il pas un peu gêné de prononcer le mot Comores? Et si demain, nous décidons de fermer les robinets en conformité du droit international, en faisant mine d’oublier que notre MIREX est là pour protéger les intérêts de l’Etat? Et quel Etat? En tout cas ce n’est pas trop grave, car les Comores font partie des pays limitrophes du canal du Mozambique.
Le leader du LKP, Elie Domota, m’a rassurée lorsqu’il estime que "tout le discours" prononcé dans la journée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, "n’était basé que sur l’ancrage de la domination coloniale que nous subissons".
Baraka Inzouddine
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