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Christine Salem peaufine son “rasinaz”
Le 15/11/2009
Pendant une semaine, la chanteuse de Salem Tradition a travaillé au Bato Fou avec des percussionnistes réunionnais et les musiciens comoriens, Mmadi et Soubi. Leur création est fin prête : Rasinaz ou le retour à ces racines communes aux pays de la zone.
Lorsque vous commencez la résidence en début de semaine au Bato Fou, à quel stade se trouve la création Rasinaz ?
Nous avions travaillé sur neuf chansons lorsque j’étais aux Comores, le mois dernier. Cette semaine, nous avons vu trois chansons supplémentaires. Nous en étions au stade de la finalisation. Le moment où il faut passe balyé. On a déjà joué une fois le spectacle Rasinaz à Moroni et ça nous a permis de voir ce qu’il faut retravailler, supprimer et rajouter.
Une semaine pour finaliser une création avec de nouveaux musiciens, est-ce suffisant ?
En tout, nous n’aurons travaillé qu’une dizaine de jours sur Rasinaz. Le temps que ça prend dépend de l’envergure de la création. Nous faisons de la musique traditionnelle où la notion de feeling est importante. Alors, ça va vite. On conserve un fil conducteur dans nos textes mais le reste viendra tout seul une fois sur scène.
Travailler avec des musiciens de culture et de langue différentes, cela pose des difficultés ?
Je n’ai eu qu’une seule crainte. Il arrive, en musique traditionnelle, que les musiciens perdent leurs moyens lorsqu’ils sont sortis de leur élément. Mais en fait, tout s’est très bien passé.
Rasinaz : concert ou spectacle ?
C’est difficile à dire. C’est un peu des deux. Sur scène, il y a la musique et puis, la transe qui vient avec. Du coup, ça devient un spectacle pour le public. Quelque chose se passe, des choses que l’on n’explique pas arrivent. C’est la magie de la transe.
Qu’est ce que Rasinaz signifie ?
Cela veut dire "retour aux racines", en créole réunionnais. Mon objectif dans cette création est de marier le maloya à la musique traditionnelle comorienne. On a préparé treize chansons avec des thèmes comme l’alcool, les esprits, le quotidien, les dieux… Tout cela, avec l’envie de rappeler aux Réunionnais que notre histoire prend ses racines à Madagascar ou encore aux Comores. Faire comprendre à la Réunion, qu’elle aussi, vient de là.
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Un premier vol d'Air Austral Paris-Moroni-Paris est prévu
Le 14/11/2009
La compagnie Air Austral |
"La réduction du prix du carburant, trois fois moins cher par rapport aux autres pays de la région, est l'une des demandes d'Air Austral, de même que la levée des contraintes techniques et opérationnelles", a déclaré Farid Youssouf, de SOS Voyage, qui se dit satisfait des propositions de la compagnie française.
D'après lui, une fois ces questions résolues, Air Austral assurera une liaison directe et régulière entre Moroni et Paris, à des conditions meilleures "par rapport à celles connues jusqu'ici".
Le prix du billet, a souligné quant à lui Jack Lavane de l'association Watwania, tournera autour de 760 euros hors taxes en basse saison et de 1.076 en haute saison. "Des montants susceptibles d'être revus à la baisse et portés respectivement à 600 et 800 euros TTC si toutes les conditions exigées par la compagnie sont réunies", a-t-il précisé.
Air Austral est une compagnie aérienne française active depuis 15 ans dans la région sud-ouest de l'Océan indien, qu'elle dessert à partir de l'aéroport de La Réunion.
Pana
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Halidi Abdérémane Ibrahim est recalé
Le 14/11/2009
Halidi Abdérémane Ibrahim |
"M. Ibrahim devait produire un casier judiciaire délivré par l'autorité judiciaire compétente de son lieu de naissance; ce qui n'est pas le cas", a précisé l'arrêt.
De sources bien informées, l'ancien candidat malheureux aux élections présidentielles de 2006 aurait eu des difficultés à se faire délivrer un bulletin du casier judiciaire à Anjouan, son île natale où il a eu des ennuis judiciaires après le débarquement militaire qui a chassé le colonel rebelle, Mohamed Bacar, du pouvoir de l'île en mars 2008.
Halidi Abdérémane Ibrahim dispose néanmoins de deux jours pour interjeter appel s'il le souhaite, avant le début de la campagne électorale prévue pour le 14 novembre.
A l'exception de M. Ibrahim, tous les autres candidats ont reçu l'aval de la Cour constitutionnelle (44 à Anjouan, 17 à Mohéli et 82 à la Grande-Comore).
Pour l'élection des conseillers des îles, à l'exception du retrait volontaire de trois candidats en Grande-Comore, tous les candidats ont été déclarés éligibles par la haute juridiction.
Pana
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Débat autour de la proposition “Un Etat, deux administrations”
Le 14/11/2009
Idriss Mohamed |
Des assisses nationales sur la proposition du président Sambi Le comité maore a conduit, au palais du peuple de Hamramba, un débat populaire autour de la proposition du président Sambi, “Un pays, deux administrations” soumis aux Nations Unies, pour régler le différend territorial qui oppose les Comores à la France. Idriss Mohamed, principal animateur du comité, a repris à son compte le mot d’ordre lancé par le Vice-président Idi Nadhoim, “Mpaka Mpakani” (littéralement poussé l’adversaire hors des frontières).
Idriss Mohamed a exhorté “les forces politiques et les forces vives de la nation à s’unir autour de la proposition du président, en imprimant une démarche et lui donnant une feuille de route précis pour son application”. Selon lui, “la France a suffisamment démontré les preuves de la futilité d’un dialogue bilatérale”, justifiant aujourd’hui “l’ultime retour de la question dans les instances internationales”, mais aussi “l’importance d’un arbitrage international”.
Selon Idriss Mohamed, “la réactivation du Comité des sept par l’Union africaine doit être saisie dans toute sa dimension politique et historique”. C’est la partie comorienne qu’il interpelle pour qu’elle donne “un contenu aux travaux de ce comité afin qu’il appuie et impulse les démarches de l’Onu”. Le Gthn, groupe de travail de haut niveau, s’il constitue une bonne initiative dans la forme, n’a jusqu’ici produit que des résultats à la faveur du statuquo et à la reconnaissance de facto du maintien de Mayotte sous administration française sans aucune autre alternative que de servir à légaliser les expulsions massives des Comoriens des autres îles (16.000 en un an).
Le débat ouvert, Mhoussine Hassane El barwane, enseignant à l’Université des Comores, rappelle à juste titre que “la question de Mayotte doit se gagner aussi par des bonnes pratiques de gestion”. Selon lui, “Mayotte continuera de s’éloigner si des réponses ne sont pas données aux problèmes de la santé, de l’éducation et de l’énergie”, soutenant l’idée géniale selon lui “d’impliquer au plus haut niveau la communauté internationale, par la réactivation du comité des sept de l’Ua”, par exemple.
Dans l’immédiat, la France doit, déclare-t-il, “annuler le visa Balladur, responsable de nombreuses victimes dans l’océan”. Même ton que Kamal Abdallah, comptable, qui affirme que “la France ne peut vaincre les Comores” ; donnant l’exemple du Comité Maore qui est “parvenu à impulser le débat et dynamiser l’esprit patriotique”. Kamal a pointé du doigt ces pratiques visant à “accentuer les particularismes et les régionalismes empêchant la formation d’un esprit national et patriotique”. Il abonde dans le même état d’esprit que Mouhssine, estimant que “les questions économiques doivent être réglées pour rassurer les Maorais”.
Ahmed Abdallah, enseignant, attire l’attention sur “les tentatives menées pour accentuer le métissage à Mayotte, dans le but de déraciner les Maorais et de casser les fondements de la religion musulmane”, une des valeurs sûres de l’Unité historique et culturelle de l’archipel. Le député Maarouf a rappelé que l’Assemblée de l’Union était à l’origine de la résolution instituant le 12 novembre journée nationale maoré, proposant qu’une “résolution soit adoptée pour appeler à des assises nationales sur la question de Mayotte”. Abdallah Halifa, parlera du fait Maoré. Selon lui, Mayotte ne peut se gagner sans un combat mené de l’intérieur de l’île, appelant ainsi le pays à rivaliser d’intelligence, à imaginer des formes de soutien et d’appui au combat mené de l’intérieur de l’île.
L’intervention très critique viendra de Mme Chafika, remarquant que “les candidats aux législatives sont absents à la cérémonie”, se demandant à juste titre ce “qu’ils iront défendre à l’Assemblée s’ils ignorent jusqu’à la date historique de l’admission des Comores à l’Onu”. Ceux qui ne pensent pas au pays, ne penseront jamais à leur région, conclue-t-elle, visiblement déçue. Selon toujours elle, “il faut mettre fin à la mendicité et continuer de croire que le pays se développera grâce à l’emploi déniché dans les pays arabes”. Elle soutient que “notre salut passe par le développement des secteurs de forte croissance économique, comme la pêche et l’agriculture”. Elle exhorte les forces vives “à faire bloc autour de la proposition du président Sambi”. Ali Mroudjaé, ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, axera son intervention sur des rappels historiques de haute importance, appelant la jeune génération à ne pas se laisser abuser par “les fausses vérités historiques”.
Il fera le plaidoyer des accords de juin, tout en soutenant “l‘idée de donner un contenu à la proposition du président Sambi”. Selon lui, “la sécurisation de la population de Mayotte est devenue un facteur déterminant dans le nouveau dialogue et dans la recherche d’une solution au différend qui oppose la France au monde et au droit international”.
Compte rendu de Ahmed Ali Amir
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L'orientation de l'aide de la Ligue Arabe aux Comores
Le 14/11/2009
A l'attention de Mme Nabila Goddi,
Assistante à la Mission permanente
de la Ligue Arabe aux Comores
Madame,
C'est avec un immense plaisir que j'ai lu votre commentaire réactif sur le blog de "watwan Aimons les comores", mettant en exergue la contribution de la Ligue Arabe aux Comores. Je tenais à vous remercier pour ces précisions qui constituent en soient une partie de la réponse aux multiples questions que se posent plusieurs Comoriens sur l'intérêt de l'appartenance comorienne à l'institution panarabe.
Je vous remercie également de l'intérêt et de l'amour que vous portez, personnellement, pour ce pays arabe qui se trouve à l'extrême, au dessous de la mer Arabe et qui constitue un prolongement de l'espace stratégique du monde Arabe.
Toutefois, permettez-moi de clarifier certains paramètres liés à l'orientation de l'aide arabe aux Comores. Il est évident que la Ligue Arabe est composée de 22 Etats parmi lesquels la Palestine. Les Comores ont depuis leur accession à l'indépendance, entretenu des relations d'amitié et de coopération avec l'ensemble de ces pays, avant même qu'elles deviennent le 22ème Etat membre de l'Organisation. Cette coopération a permis le financement de plusieurs projets, à travers le Fond koweitien, le Fonds saoudien, le Fonds d'Abu Dhabi, la BADEA et à travers la coopération bilatérale.
Aujourd'hui, la Ligue Arabe contribue énormément au dialogue politique aux Comores. La première mission effectuée à Moroni par l'Ambassadeur Ahmed Ben Halli et l'Ambassadeur Samir Housni ont été déterminante par rapport au processus de réconciliation nationale. Pour votre gouverne, la Ligue est la première Organisation internationale qui a soutenu la décentralisation aux Comores dans le cadre de l'actuelle architecture, en appuyant matériellement la mise en place effective des Exécutifs des iles.
Ensuite, la Ligue Arabe a créé à Amman un mécanisme de finance de projets vitaux à travers un Fonds de solidarité pour le développement des Comores qui a permis entre autres de financer l'énergie, en fournissant à l'Etat des groupes électrogènes. C'est grâce à ce Fonds que vous avez, vous et l'Ambassadeur Nouri Beit el Mal découvert les Comores pour qu'ensuite vous tombiez amoureux de ce pays. C'est aussi à Amman que l'Arabie Saoudite a préféré faire des Comores un bailleur en lui permettant d'adhérer à des Fonds spécialisés et d'acheter des actions lui garantissant des retombées économiques dans les secteurs de l'Agriculture et de la Pêche.
Néanmoins, la préoccupation des observateurs et de la classe politique comorienne est ailleurs. Leurs observations peuvent être un point de divergence avec la politique arabe dans le pays.Tout le monde croyait que les retombées financières du Fonds d'Amman allaient, conformément à la Résolution d'Amman servir au développement du pays et non à financer le volet de la démocratie pour ne pas trahir l'esprit et la lettre de ladite Résolution. Autrement dit, la Ligue devrait mettre l'accent sur les volets sensibles marginalisés et boudés par les autres bailleurs de Fonds. Les secteurs de l'Enseignement et la Santé sont en panne. L'Université des Comores est devenu un enfant orphelin sans abri. Les hôpitaux sont désertés, faute de moyens.
A la Ligue Arabe, aucun mécanisme n'est créé pour s'occuper de démocratie et d'alternance politique, à l'instar de l'Union Européenne car, cela n'est pas une mode de gouvernance dans la majorité des pays membres. Pourquoi le bureau de la Ligue à Moroni s'engagerait à financer des élections au lieu de soutenir le secteur social ? A l'Union Européenne et l'Union Africaine qui ont imposé ce modèle de le financer conjointement avec l'Etat comorien. Pourquoi la Ligue Arabe serait elle le financier de la politique africaine aux Comores ? L'engagement du Bureau de la Ligue Arabe à Moroni, pendant le référendum sur la révision de la Constitution a prouvé une grande manipulation de la part du Bureau de liaison de l'Union Africaine et, a éloigné l'Organisation panarabe de son rôle de fédérateur.
Les Comores ont des problèmes au niveau de sa dette contractée auprès de la BADEA qui est une Banque arabe. Le rôle du représentant du secrétaire général aux Comores est de plaider en faveur de l'épuration de cette dette et des autres dettes auprès des Fonds arabes spécialisés et non de faire la politique de l'Union Africaine aux Comores en finançant un mécanisme d'effacement de la dette comorienne auprès de la BAD.
LA Ligue arabe a prévu dans sa Charte un mécanisme d'intervention militaire, en cas d'agression d'un pays membre. Seulement, ce pacte n'est jamais entré en vigueur car, il n'a pas été ratifié par la majorité des pays arabes, à tel enseigne qu'il n'était pas possible pour la Ligue d'évoquer une intervention militaire au moment où le Koweït étai envahi par l'Irak ou pendant la Guerre Mauritano –sénégalaise.
Aujourd'hui, la rue arabe est scandalisée d'apprendre que la Ligue Arabe a financé une opération militaire de charme à Anjouan qui n'avait aucun impact sur la stabilité politique et socio économique du pays. Pourquoi la Ligue Arabe financerait elle une opération voulue par la Tanzanie pour des questions de leadership africain qui exclut l'Afrique du Sud, pays parrain du processus de réconciliation nationale aux Comores ? La Ligue Arabe aurait fait mieux de concentrer ses efforts militaires pour imposer la paix au Soudan et en Somalie et s'intéresser davantage au volet social aux Comores et à Djibouti.
Les Comores apprécient la présence arabe aux Comores mais ne sont pas disposées à porter le chapeau d'autres pays qui sont à la recherche d'un leadership quelque soit le prix. Non.
Professeur à l'Université des Comores
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