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BANGWE.NET : «Découvrez l'info de nos Bangwé»

L’absolutisme fait peur 

Le 16/12/2009

Portrait d'Ahmed Abdallah Sambi dans une rue de Mutsamudu
Portrait d'Ahmed Abdallah Sambi dans une rue de Mutsamudu 

Bangwenet décortique

 

L’archipel pauvre et miséreux devient fou. Les systèmes de pensées se ferment, s’embastillent. Des individus névrotiques sont invités sur les plateaux de notre avenir et détiennent entre leurs mains le destin de ce petit pays, bouleversé par la haine et la mauvaise foi. Les médias sont peu enclins à éclairer les controverses mais assez décidés pour des polémiques mettant deux camps face à face.

 

L’opposition qui respire malgré l’acharnement quotidien d’un pouvoir solitaire. Et un camp gouvernemental qui reclame son existence à vie. Et ce manichéisme simpliste est un désastre pour tous les gens dont l’esprit se déforme et qui voient dans ce petit monde une séparation entre deux camps.

 

Les principaux médias abusent les vraies images et font des éclairages imaginaires où il faut choisir son camp. Au final, la démocratie n’en ressort pas revigorée et la raison fait peine à voir, rangée dans les tiroirs des bibliothèques de l’ORTC alors que la guerre des opinions fait rage dans l’univers politique et médiatique.


Le ténor Houmedi M’Saidié a parlé d’un fascisme de la peur. Les médias sont terrorisés et devenus des assiettes du gouvernement. Seuls certaines personnes ont le droit d’image. Des articles confisqués et rangés dans les tiroirs comme des pains pourris. Ils ont tendance à diffuser et amplifier les nouvelles qui effraient ou parfois, suscitent la colère parce qu’elles s’offrent à l’esprit de vengeance. Rien de bien nouveau. La dénonciation de la démocratie d’émotion est maintenant datée. Son analyse a fait l’objet de nombreuses discussions. Ahmed Ali Amir ou Ali Moindjié. Al-watwan ou Albalad. Ils font la pluie et le bon temps. Les voyous et les criminels de vouvouni sont libres, errent dans les rues en tranquilité. On ne trouvera jamais une ligne de ce massacre des les colonnes de ces journaux. Eh on nous parle de justice ?

 

On pourrait penser que le sujet est saturé, néanmoins, la situation invite à réfléchir plus en profondeur sur les tenants et aboutissants de cette tendance très puissante. L’échec au sommet de l’Etat ne trouble-t-il pas la raison ? Autre interrogation, ils se sentent en danger maximal et ils font du mal au point de fermer la conscience réelle face aux signaux de la cour des grands (gouvernement). Ils sauvent leurs peaux et s’en fichent des millets des autres. Ils fondent leurs idées, intuitions et autres visions en échange de l’argent sale. C’est une honte !

Dans le vocabulaire de Spinoza, non pas un attribut du sujet mais un mode de la subjectivité, autrement dit une affection dont le ressort est externe. La passion est au contraire une énergie qui, si elle peut avoir des causes externes, n’en reste pas moins une production active du sujet. En ce sens, la passion de faire du mal médiatiquement semble gouverner les époques pleines d’enthousiasme, portées vers l’avenir, riches des promesses de l’aube. Sauf que dans les terres des sultans batailleurs, des djinns et des minarets du Karthala, faire du mal ne dure jamais longtemps. " Hayini mrénda nayi yétso lipvwa ".

 

Dans une démocratie massacrée par les médias et la propagande politique. Une société gagnée par l’émotionnel, la prostitution intellectuelle est souvent promise à un crépuscule. S’éteignent à la fois la raison dictatoriale et la passion de faire semblant d’oublier les paroles d’hier. Les promesses…

 

La conscience s’assombrit et l’intellect s’étiole. La raison est altérée et comme l’a si bien vu Hermann Broch dans sa théorie de la folie des masses, une perte en rationalité se produit. Avec en plus, une fermeture progressive des systèmes de pensée qui naguère, étaient les outils de la connaissance et des savoirs appliqués à la production des techniques, des sujets, d’une société, voire d’une civilisation.

La peur engendre des œillères, capte l’attention, et tout événement devient le signe pour alimenter les craintes ou alimenter les obsessions.

 

Les anjouanais (enfin les mutsamudiens, domoniens et moroniens) se sont prononcés contre la transparence et la vérité politique. Il est vrai qu'à l'heure actuelle, sous tous les cieux, et sous toutes les latitudes, " méfiance " et " peur " mettent la planète à feu et à sang.

 

A Moroni, Moroni… Moroni baraka ! La cité aux boutres, l'univers de l'hypocrisie politique, là, où on mange toutes sauces. Là, où on nage avec toutes les vagues. Ils tentent entre compétence et profits personnels. Les nobles et beaux de l’archipel. Il avait raison le comedien comorien, Elbadawi quand il raconte que : « Moroni à le blues ». Les moroniens ont le blues socialement mais aussi en politique. Les politiques ont peur de quelques bouts de tissus portés par la minorité venue d’ailleurs.

 

On a peur de tout. On se méfie de tout. Parfois, la colère des élites se manifeste lorsqu’il existe quelque soupçon d’avoir été trahi. Le bon peuple se complaît dans les théories du complot. Les explications les plus simples sont les plus prisées. Réfléchir fatigue. Raisonner prend du temps, comme du reste s’informer. On y verrait l’obstination des élites et l’impasse des solutions finales.

 

Une véritable démocratie dans ce petit monde perdu loin des autres, au fond de l’Afrique de Mandela et consort aurait conduit une stabilisation réelle de nos institutions.

Voilà, on y est ! On nous enchante, on nous endort. On est en pleine « Sambizie ». Allez les merdes, on y croit ! Au même moment où le monde traverse une crise dont les effets sur la production sont réels, que des usines ferment, que des concitoyens cherchent à se loger ! Un peu de dignité, s’il vous plaît.

 

Le pays se ferme sur ses certitudes ? Oui, sans doute. Est-il maître de son destin ? On en doute mais rien n’est affirmé définitivement. Hamrabat est certainement le lieu où la fermeture trouvera ceinture. Face à un président de la République qui ne se contrôle pas, le pays s’est fermé mais nous, enfants du peuple, sommes aussi fermés sur nos délires, politiques et pragmatistes. Adieu aurore, au revoir Lumières, la nuit tombe, le désert s’étend.

 

Ce n’est pas surprenant. En vérité, c’est un long crépuscule et quelque part, nos penseurs éditorialistes seraient bien inspirés de méditer sur le rétrécissement de la pensée. Quel désastre que l’évolution de nos médias et des études universitaires menées par des hommes qui s’en fichent complètement de nous.

 

On ne rêve pas : voilà la dictature de l’image, l’apogée de la démagogie, la folie du marketing politique. Faut-il que le sens commun du respect des valeurs de la nation soit tombé bien bas ?

 

Le spectacle démagogique d’une politique sambienne convertie aux médias après avoir vendu l’identité comorienne et notre seule Galawa, c’est triste à voir lorsqu’on croit à certaines valeurs en démocratie. La nation est rongée, enfin !… ça laisse songeur.

 

L’abrutissement du peuple aurait donc atteint ce point supposé de non-retour que les hauts membres de l’Etat ne craignent pas le ridicule ? A Copenhague, c’est : "on danse au soleil". Quelle foutaise ?

 

Adieu monde des Lumières. La civilisation s’éteint mais ne mourra jamais car les Lumières sont éternelles et l’homme n’a pas en son pouvoir de les éteindre. Son seul pouvoir est de se suicider. L’extinction de l’homme n’est du reste pas une mauvaise nouvelle. Dieu et la terre n’ont pas vocation à supporter indéfiniment cette créature stupide qu’est l’homme à l’ère des médias de masse.

 

Comme disait l’adage : « Létrama tsilo bo wéndza magno »

A/Ben/AA/II

Bangwenet

 

Et la population attendra...

Le 16/12/2009

La campagne électorale dégouline tellement d’argent que certains proches du pouvoir, ceux qui gardent encore un pied sur terre, se disent navrés. Les autres n’ont qu’une idée en tête : comment prolonger le mandat de Foundi pour continuer à se servir…non à servir. Vous vous souvenez encore de ce slogan de campagne d’un certain candidat aux présidentielles de 2006.

On se demande où est-elle passée cette jolie formule. Eh bien, par pertes et profits. Comment, en ces temps de crise financière et au moment où les fonctionnaires comoriens totalisent huit mois d’arriérés de salaires, un directeur général des Douanes (Dieu sait ce que représentent les recettes douanières dans le budget national) peut-il faire étalage d’un luxe aussi insolent ?



Pendant que, sous d’autres cieux, on se serait posé des questions sur l’origine de cette « soudaine fortune » (wutadjiri wa hafla) de ce haut fonctionnaire de l’Etat, voilà que le pouvoir songerait, selon le quotidien Albalad, à le nommer au poste de…..ministre des Finances. Et dire que ce régime avait emprisonné des directeurs et des ministres pour mauvaise gestion des deniers publics !



Ceux qui pensaient qu’on en avait fini avec l’azalisme (un mélange d’arrogance et de gestion malsaine des finances de l’Etat) en sont aujourd’hui pour leurs frais. Les deux régimes ne reculent devant rien pour leurs intérêts bassement politiciens. La population, elle, attendra.

 

Par Inoussa Mohamed

Bloggeur

 

Communiqué de la communauté mohélienne d'Europe pour Mohéli 2010

Le 16/12/2009

Depuis leur accession à l’indépendance, en 1975, les Comores (archipel de quatre îles : Anjouan, Mohéli, Ngazidja et « Mayotte ») sont en proie à une instabilité politique et institutionnelle chronique. De coups d’état et tentatives de coups d’état permanents aux modifications constitutionnelles systématiques à chaque arrivée d’un nouveau pouvoir ou même au cours d’un mandat, le peuple comorien a fini par se révolter.

 

En août 1997, consécutivement à l’adoption d’une nouvelle constitution par le régime, déjà en place, des revendications séparatistes, sur les îles de Mohéli et d’Anjouan, apparurent pour la première fois. Un seul mot d’ordre : indépendance pour la première et rattachement à la France pour la deuxième.

 

La crise, ainsi née, ne trouvera de dénouement qu’en 2001 et ce, au prix d’un conflit qui a coûté la vie de centaines de personnes et surtout après de très longues et difficiles négociations entre le gouvernement, l’opposition et les représentants des îles séparatistes, sous l’égide de l’Union Africaine (UA) et de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) appuyées de l’Union Européenne (UE), de la Ligue des Etats Arabes (LEA) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ces négociations ont abouti à la signature, en août 2000 et en février 2001, d’Accord-cadre de réconciliation nationale (ou Accords de Fomboni).

 

Toutes les parties comoriennes signataires se sont engagées à respecter les principes fondateurs du Nouvel Etat Comorien tels que : « le principe d’une présidence tournante de l’Union » ainsi que « le partage du pouvoir entre l’Ensemble et les Îles afin de permettre à ces entités de concrétiser leurs aspirations légitimes pour administrer et gérer librement leurs propres affaires ». La communauté internationale, l’UA et l’OIF notamment, s’est engagée, par sa signature, à garantir ces accords et leur pleine application.

 

La Constitution du 23 décembre 2001 a, plus ou moins, pris en compte les recommandations faites par les Accords de Fomboni. C’est ainsi qu’en application de l’article 13 de cette constitution que : Ø en avril 2002 un Président originaire de Ngazidja a été élu, Ø en mai 2006 est élu un Président originaire d’Anjouan et Ø en mai 2010 c’est de l’île de Mohéli que le Président doit être originaire. Faisant fi des efforts des comoriens pour aboutir à ce consensus institutionnel, le président actuel, Ahmed Sambi et ses acolytes ont entamé un processus visant à modifier unilatéralement la mouture institutionnelle qui avait été acceptée par tous tant elle répondait, plus ou moins, aux aspirations des comoriens, à savoir une large autonomie des îles, un partage équitable du pouvoir et surtout une présidence tournante.

 

La nouvelle constitution, qui a été adoptée le 17 mai 2009, par un référendum légitimement boycotté par une très grande majorité de comoriens, remet en cause tous les acquis obtenus avec les Accords de Fomboni. Désormais, plus aucune autonomie pour les îles (entités de l’Union). Les chefs des exécutifs des îles, élus en 2002 et qui ont prêté serment devant la Cour constitutionnelle en tant président d’île deviennent maintenant des gouverneurs dépourvus de toutes leurs prérogatives constitutionnelles. Il n’y a plus de sécurité juridique. Plus grave encore le Président Ahmed Sambi compte, en vertu de « sa » nouvelle constitution, rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat, qui court jusqu’au 26 mai 2010.

 

Ce processus est très dangereux car il menace la réconciliation nationale et l’unité des Comores et risque de replonger le pays dans une nouvelle crise encore plus grave et dont les conséquences restent imprévisibles. Nous, mohéliens vivant en Europe, réunis en assemblée extraordinaire à Paris, le 14 décembre 2009, demandons l’application totale et sans condition, aucune, de la loi organique N°05-009/AU du 4 juin 2005, relative aux conditions d’éligibilité du Président de l’Union, conformément à l’article 13 de la constitution du 23 décembre 2001.

 

Nous exigeons du gouvernement de l’Union des Comores qu’il mette tout en œuvre afin d’organiser les élections primaires à Mohéli puis les présidentielles au niveau national avant la fin du mandat du président actuel, le 26 mai 2010.

 

Nous en appelons à la communauté internationale, en particulier à l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Union Africaine et l’Union Européenne, en leur qualité de partie garante des Accords de Fomboni et de leur pleine application, à honorer leur engagement (Pacta sunt servanda) et stopper net, pendant qu’il est encore temps, le président Ahmed Sambi dans son processus de destruction des Comores.

Communauté mohélienne d’Europe

copie à son excellence Abdou Diouf (SG OIF)
copie à son excellence Nicolas Sarkozy (Président République française)
copie à son excellence José Emmanuel Baroso (Commission européenne)
copie à son excellence Ahmed Sambi (Président de l’Union des Comores)
copie à Monsieur Mahamat Saleh Annadif (’Ua auprès de l’Ue - Bruxelles)
copie à tous les médias présents en Europe

 

Bahia raconte son histoire dans un livre

Le 16/12/2009

« Bahia, 13 ans, miraculée du vol des Comores. » C'est le titre d'un livre à paraître en janvier. Vous aurez peut-être reconnu l'histoire de Bahia Bakari, jeune fille seule rescapée du vol Paris-Marseille-Moroni de la compagnie Yemenia. L'avion s'était écrasé le 30 juin dernier au large des Comores.

 

Après une escale à Sanaa, au Yémen, les passagers avaient débarqué d'un A330 récent pour embarquer à bord d'un A310 vieux de 19 ans, interdit sur le territoire français.

 

Le livre racontera l'histoire de l'adolescente. A l'époque, elle avait 12 ans. « On nous a dit que nous allions atterrir, et je me suis retrouvé dans l'eau, se souvient-elle. J'entendais des femmes qui appelaient à l'aide. » Elle se rappelle tout juste avoir ressenti une décharge électrique avant de se retrouver dans la mer, où elle s'est accrochée des heures durant à un débris avant d'être repêchée par les secours. Sa mère, qui était dans le vol, n'a pas eu cette chance.

 

Aujourd'hui, Bahia est rentrée en région parisienne où elle vit avec son père et ses frères et sœur. Elle a même repris l'école. Mais avant de rentrer chez elle, elle a dû passer 21 jours à l'hôpital Trousseau, dans la capitale, où elle a subi une opération de chirurgie maxillo-faciale et cutanée.

 

Les causes de l'accident, le plus grave de l'histoire des Comores, n'ont toujours pas été élucidées. La plupart des victimes étaient de nationalité française ou comorienne, ou bénéficiaient de la double nationalité.

Ladepêche Midi

 

Des élections sans enjeux majeurs

Le 11/12/2009

 
Depuis deux mois les Comoriens vivent une effervescence électorale jugée cruciale pour la stabilité institutionnelle et nationale. Une première bataillée est livrée le 6 décembre sans réel vainqueur. Le risque d'une implosion sociopolitique court toujours, car la coutume empêche que les vaincus reconnaissent leur défaite. On se demande si ces élections ont-elles des véritables enjeux.


Cette problématique peut paraître aux yeux d'une large partie de l'opinion moins pertinente, car toute compétition porte sur des enjeux. Il revient alors de bien cerner les différentes offres, les argumentations véhiculées d'une part et d'autre dans ces élections afin de dégager les options possibles qui en découleront. L'opposition au pouvoir fédéral participant bon gré mal gré aux élections crie au « complot institutionnel » organisé par ce dernier pour se maintenir en prorogeant le mandat de l'actuel président au détriment de la présidence tournante, « gage de stabilité nationale » au grand dam des « Mohéliens ».

 

Cette thèse n'est pas certes infondée, car il est prévu dans la nouvelle constitution que le congrès réuni arbitrera l'harmonisation des élections des exécutives, fédérale et insulaires. Nul doute qu'une victoire du pouvoir fédéral entrainera la prorogation du mandat de l'actuel président.

. L'opposition est tout à fait dans son droit de résister à la tentation du pouvoir fédéral. Sa participation aux élections est d'ailleurs avant tout un acte démocratique, quand bien même, ayant l'expérience des différents régimes successifs, elle reste dubitative sur la ténue des élections irréprochables. Elle a d'ailleurs dénoncé un premier tour gangrené de corruption en faveur du pouvoir fédéral qui semble mieux parti pour le second tour. Mais rien pas n'est pas encore joué. Tout reste ouvert, quand bien même il est de coutume qu'au second tour on pratique le clientélisme à fond la caisse, arroser les deniers récalcitrants.

Une victoire possible de l'opposition pourra certes gêner les ambitions du régime fédéral, mais n'exclura pas toute possible prolongation du mandat de l'actuel président. Elle empêchera toute prorogation du mandant de l'actuel président. Mais la réalité pourrait rattraper la politique et influencer les institutions. Celles-ci exigeraient le respect de l'échéance du mandat de l'actuel président, des élections devraient se tenir dans le délai approprié. Vu la situation économique du pays qui n'est pas en mesure d'organiser la moindre élection sans financement international, la souveraineté et la démocratie comorienne sont bancales.

 

Il n'est pas certain que ceux qui ont financé ces élections seront disposés dans six mois à faire de même pour les présidentielles. Le problème de leur financement n'entraînerait pas une situation de fait accompli qui profiterait à l'actuel président ?

Des tensions politiques seront certainement vives, mais les politiciens comoriens vont devoir encore prendre leur mal en patience, car ils en sont comptables de cette situation indigne d'un État dit indépendant. Le pays risque d'en payer cher, car ses démons, l'insécurité et le séparatisme pourraient se réveiller. Pour épargner le pays de toute mésaventure, les politiciens devraient s'inspirer de la coutume, le consensus, qui mettrait en veilleuse les institutions.

 

Un gouvernement transitoire d'union nationale à sa tête l'actuel président serait nécessaire. Il aurait comme mission de préparer les élections présidentielles à une date qui conviendrait tout le monde, les politiciens et les bailleurs de fonds. Le président Sambi tirerait alors son épingle du jeu, quand bien les siens seraient réduits.

En dépit des promesses de tous genres faites aux citoyens comoriens, ces élections n'auront pas une incidence dans leur vie quotidienne oh combien déplorable. Elles permettront simplement le pays d'avoir un Parlement dont les prérogatives sur l'amélioration des conditions socioéconomiques du pays sont limitées. Cela n'est cependant pas la faute de la représentation nationale, mais elle relève des institutions de la République qui est moins parlementaire, c'est-à-dire présidentielle.

 

La seule élection qui vaut alors est les présidentielles. Mais faire des promesses lors des législatives est purement démagogique. Cependant l'actuelle constitution, avec la présidence tournante à laquelle une majorité de l'opinion politique s'accroche, limite la dynamique patriotique et démocratique. Elle aurait d'ailleurs entraîné une réorganisation de l'espace public avec la création des deux ou trois pôles qui permettraient moderniser le débat politique. Il n'y a pas actuellement de véritables clivages politiques, si bien qu'on se perd dans la terminologie employée.

Le peuple comorien n'attend donc rien de ces élections car leurs enjeux sont purement politiciens.

Djoumoi Ali Madi

 

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